OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE TEMPS DE NOEL

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE TEMPS DE NOEL
  • [15 JANVIER.]
    JESUS FAISANT LA VOLONTE DE SON PERE
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 66-69.
  • CO 3
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ENFANCE DE JESUS-CHRIST
    1 OBEISSANCE DE JESUS-CHRIST
    1 OUBLI DE SOI
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REFORME DE L'INTELLIGENCE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 JOSEPH, SAINT
    2 LUC, SAINT
  • 1875
La lettre

Quid est quod me quaerebatis? Nesciebatis quia in his quae Patris mei sunt oportet me esse(1)? -Si je suis religieux; c’est pour faire la volonté de Dieu d’une manière plus parfaite. Il y a deux conditions pour cela: 1° le renoncement aux idées de la terre et aux idées les plus légitimes; 2° l’application aux affaires de Dieu.

I. Renoncement aux idées terrestres. -Quoi de plus légitime que les préoccupations de Marie? N’a-t-elle pas la charge du divin enfant? Ne doit-elle pas veiller à ce dépôt, de tous le plus précieux? Pourtant, quand, retrouvant au bout de trois jours cet Enfant, objet de tant de soucis, elle lui demande le motif d’une conduite si étrange, il ne répond que par ces mots: Quid est quod me quaerebatis? Il est à son tour étonné qu’on le cherchât ainsi. En effet, n’est-il venu sur la terre que pour vivre avec Marie et Joseph? Il vivra longtemps avec eux, mais là n’est pas sa mission. Il a quelque chose de plus grand, de plus divin à accomplir, et il faut que ses parents le sachent. De même pour le religieux, il ne s’est pas donné à Dieu pour les siens. Malheur, et mille fois malheur à lui s’il laisse entrer dans son âme des idées terrestres. Les siens n’ont plus à venir le chercher. Grave question que de savoir si le religieux trop préoccupé de sa famille doit être retenu. C’est son affaire qu’il aille aux choses terrestres, aux combinaisons humaines. Il regarde en arrière après avoir mis la main à la charrue. Il n’est pas apte au royaume de Dieu. -Seigneur, que je ne succombe jamais à une pareille dégradation, et que j’aie, comme vous, le courage de dire à toutes les idées humaines: Quid est quod me quaerebatis? Pourquoi me cherchiez-vous?

II. Application du religieux aux affaires de Dieu. -Jésus n’a pas d’autre préoccupation que les affaires de son Père. Joseph passe pour l’être, mais lui ne permet pas qu’on s’y méprenne: Nonne in his quae Patris mei sunt oportet me esse? Ne faut-il pas que je sois aux affaires de mon Père? Jésus-Christ a donc un autre Père dont les affaires le préoccupent bien plus que celles de Joseph: ce sont les affaires de Dieu. Il est descendu sur la terre pour les traiter; il s’en occupe donc, et il excite une admiration générale. C’est qu’en effet il vient préparer les hommes à un monde nouveau, à la transformation des idées, à la doctrine de la loi nouvelle. Il y avait certes de quoi surprendre les vieux docteurs et les troubler dans leurs traditions pharisaïques, mais lui n’hésite pas, et il parle avec la hardiesse d’un Dieu, quoique caché sous la figure d’un enfant. Ainsi dois-je partager les préoccupations de Jésus. Le monde ne connaît plus Dieu, et dans un sens, il faut le manifester de nouveau. En tant que son ministre, moi aussi je dois être tout aux affaires de mon Père en étant tout aux affaires de Jésus. Certes il n’y a pas de plus grand honneur pour une créature que de faire les affaires de son Dieu. Telle est ma vocation; je fais les affaires de Dieu en me sanctifiant, puis en me dévouant à l’extension de son règne. -Quel dévouement y ai-je apporté jusqu’aujourd’hui ? Quel dévouement veux-je y apporter encore? C’est dans un oubli complet de moi-même, dans le profond sentiment de la grandeur de ma mission et de la bonté de Dieu qui m’y appelle, que je trouverai ce qui m’est nécessaire pour me consacrer le plus parfaitement possible aux affaires de Dieu.

Notes et post-scriptum
1. "Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez vous pas qu'il faut que je sois aux affaires de mon Père?" (Luc) II, 49.)