- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS SUR LA CHAIRE DE SAINT PIERRE
- 21 JANVIER
LE POUVOIR DES CLES - Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 89-92.
- CO 3
- 1 ADMINISTRATION DES SACREMENTS
1 AMOUR DU PAPE
1 CAUSE DE L'EGLISE
1 DEFENSE DE L'EGLISE
1 EGLISE ET ETAT
1 LOI ECCLESIASTIQUE
1 POUVOIR DES CLEFS
1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
1 SACREMENT DE PENITENCE
1 VOEU D'OBEISSANCE
2 MAHOMET
2 MATTHIEU, SAINT
2 PIERRE, SAINT - 1875
Et tibi dabo claves regni coelorum(1). -Le portier du royaume des cieux choisi parmi les hommes et habitant la terre, quel spectacle et quelle folie dans une pareille promesse! Pourtant, cela s’est réalisé. Pierre, et non seulement Pierre, mais encore ses successeurs, sont les portiers des cieux, ou plutôt ils ont la puissance d’ouvrir et de fermer, selon leur volonté, soit aux sujets du royaume céleste, soit à leurs ennemis. Ils ont toute puissance pour sauver et pour perdre dans l’intérêt du souverain de cet empire. Par la miséricorde de Dieu, j’en fais partie, mais par ma faute je puis en être exclu. La pensée orgueilleuse de l’homme se révolte; elle ne veut pas d’intermédiaire entre Dieu et elle. Il faut pourtant qu’il en soit ainsi, puisque Jésus-Christ l’a ainsi institué. et je dois être soumis au pouvoir de ces clés: 1° dans les ordres qui en émanent; 2° dans les sentences portées par la vertu du pouvoir qu’elles confèrent; 3° dans la défense de leurs droits.
1° Ordres qui émanent du pouvoir des clés. -Ce sont toutes les prescriptions de l’Eglise. Pierre n’a pas à promulguer la loi de Dieu, mais il a la mission de la faire exécuter. A cette loi se rattachent d’autres dispositions dont les hommes ne veulent pas plus que de la loi divine. C’est à moi d’obéir d’abord et de prêcher d’exemple par la perfection de mon obéissance; à moi, comme religieux, d’étudier les lois ecclésiastiques, afin de les faire observer. J’ai, d’une manière indirecte, le pouvoir des clés au tribunal de la Pénitence. Ai-je suffisamment réfléchi à la responsabilité qui pèse sur mes épaules au nom de ce pouvoir des clés, par l’obligation où je suis de n’ouvrir qu’à ceux qui le méritent?
II. Sentences portées au nom du pouvoir des clés. -L’Eglise, livrée à elle-même, n’a, après tout, qu’une arme: l’excommunication. Elle bannit de son sein. Ni les empereurs romains, ni Mahomet, ni les hérétiques anciens n’ont songé à lui contester ce droit. Ce sont les erreurs récentes, les ennemis modernes qui ont inventé de dire: l’excommunication n’aura de force qu’autant que l’Etat y consentira. Système d’attaque qui va à la destruction de l’Eglise, si l’Eglise pouvait être détruite; et preuve, en passant, de la démence de lieux qui, au nom de la charité, veulent supprimer le droit de Pierre -l’excommunication,- ce droit toujours maintenu par les successeurs de Pierre et inhérent à l’existence de l’Eglise. Je dois trembler devant un pareil pouvoir, mais je dois le proclamer, le défendre comme la sanction des ordres de l’Eglise et des sentences qu’elle doit porter.
III. Défense des droits qui découlent du pouvoir des clés. -Oui, le pouvoir des clés confère certains droits. Si l’Eglise est un royaume, si Pierre et ses successeurs sont les représentants du Souverain, il faut que ces droits soient maintenus entre les mains de ceux à qui ils ont été confiés. Bénissons Dieu de ce qu’il a permis que notre Congrégation se formât à l’époque où se préparait la définition plus exacte des droits du Saint-Siège, et de ce qu’il nous a été donné de nous dévouer à sa cause par la pensée de notre fondation. Consacrons-nous à la défense de ces droits, et soyons convaincus que plus nous en serons tes champions ardents et éclairés, plus Dieu versera ses bénédictions sur notre famille, plus nous mériterons que Pierre, un jour, nous ouvre les portes du ciel.