OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|SUJETS DE MEDITATIONS POUR LE TEMPS ENTRE LE 14 JANVIER ET LA SEPTUAGESIME

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|SUJETS DE MEDITATIONS POUR LE TEMPS ENTRE LE 14 JANVIER ET LA SEPTUAGESIME
  • HUMILITE
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 134-136.
  • CO 4
Informations détaillées
  • 1 ANEANTISSEMENT
    1 ANEANTISSEMENT DE JESUS-CHRIST
    1 ANGES
    1 CREATURES
    1 DROITS DE DIEU
    1 EFFORT
    1 HUMILITE
    1 JUSTICE DE DIEU
    1 MARIE
    1 ORGUEIL
    1 PECHE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
  • 1875
La lettre

J’examinerai dans ma méditation: 1° la nature de l’humilité; 2° les moyens d’acquérir l’humilité; 3° la mesure de l’humilité.

1. Nature de l’humilité.

Elle repose sur la pleine notion de mon néant. Que suis-je? D’où ai-je été tiré? De rien. Dieu m’a appelé à l’être, mais je n’étais pas. La matière de mon corps était originairement dans le chaos, et Dieu a créé le chaos d’où il a ensuite tiré le monde. Quant à mon âme, il y a quelques années, elle n’existait pas. Dans quelque temps, l’ensemble de mon corps sera dissous; il y aura un cadavre, et puis « ce je ne sais quoi qui n’a de nom dans aucune langue ». Et mon âme, où sera-t-elle? Y a-t-il donc bien sujet d’être fier de ce corps de boue et de cette âme pécheresse? Que si maintenant je me compare aux grands serviteurs de Dieu, aux anges, à la Reine des anges et des saints, au Fils de Dieu fait homme, quel contraste et quelle source d’humilité pour moi! Que si, portant mes regards plus haut, j’envisage, autant que la foi me le permet, les perfections de celui à l’image et à la ressemblance de qui j’ai été créé, quel contraste et quelle source de confusion et d’anéantissement légitime de ma part!

II. Moyens d’acquérir l’humilité.

1° Me mettre en face de mes résolution si souvent violées. Que de fois je promets et je ne tiens pas! Que de serments faits à Dieu et que de parjures! Ah! il y a bien de quoi devenir modeste.

2° L’examen des combats que je dois livrer et des chutes que je subis. Elles sont de tous les instants, et, au lieu d’être tenté d’orgueil, ne serais-je pas, si j’étais sincère, bien plutôt tenté de découragement?

3° La méditation de la justice de Dieu. Qu’elle est sévère quelquefois, et qu’elle est exacte et pénétrante! Un coup d’oeil général devrait me remplir de terreur. Que sera-ce, si je descends dans les détails et si je juge de la manière dont je mérite d’être traité par la manière dont Dieu en a traité tant d’autres?

III. Mesure de l’humilité.

A proprement parler, elle ne doit point en avoir. Les anges, dans le ciel, sont humbles, en ce sens qu’ils rapportent et leur être et leur perfection à Dieu, qui les leur a donnés, Marie la plus parfaite des créatures, a proclamé que la source de son bonheur venait de ce que le Seigneur avait regardé l’humilité de sa servante. Jésus-Christ lui-même, la splendeur de la gloire de Dieu et la figure de sa substance, ne s’est point complu en lui-même selon son humanité. Il est allé plus loin, il s’est anéanti. Telle est la mesure de mon anéantissement et de mon humilité. Mais Jésus était l’innocence même et la perfection infinie comme Dieu, la perfection la plus grande comme homme au milieu de la création. Mais moi, quelle réunion de misères et de fautes!

Ah! Seigneur, que je sois humble, que j’accepte les humiliations, que j’aille au-devant s’il le faut! Que surtout je considère les droits de votre Père, outragé par mes péchés, et que, pour réparer mes révoltes les mensonges de mon orgueil, je ne me préoccupe plus de ma vaine gloire, mais de celle que vous voulez bien encore recevoir de moi.

Notes et post-scriptum