OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|SUJETS DE MEDITATIONS POUR LE TEMPS ENTRE LE 14 JANVIER ET LA SEPTUAGESIME

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|SUJETS DE MEDITATIONS POUR LE TEMPS ENTRE LE 14 JANVIER ET LA SEPTUAGESIME
  • PRIERE
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 139-141.
  • CO 4
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ACTION DE DIEU DANS L'AME
    1 HUMILITE
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 PECHE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 RECONNAISSANCE
    1 VIE DE PRIERE
  • 1875
La lettre

Prière: 1° de l’âme tombée; 2° de l’âme affaiblie; 3° de l’âme qui fait des progrès.

I. Prière de l’âme tombée.

Avec quel sentiment d’humilité ne dois-je pas me présenter à vous, ô mon Dieu, du fond de l’abîme où j’ai roulé. Hélas! Quelles ont été les causes de ces chutes épouvantables? Des chutes moins redoutables, sans doute, mais auxquelles je n’avais voulu donner aucune attention. Je suis maintenant meurtri, brisé, plus incapable que jamais de faire quoi que ce soit de bien; vous me laissez une seule ressource: la prière. Seigneur, je prie par votre grâce, et je prie en vous offrant toutes mes misères, afin que vous me preniez en pitié. Oh! oui, ayez pitié de moi selon votre grande miséricorde. Son étendue m’est nécessaire pour que je ne désespère pas. Vous me faites déjà une miséricorde bien grande, Seigneur, en me donnant, avec le sentiment de mes souffrances morales, le sentiment de l’éloignement où je me suis mis par rapport à vous.

Mon Dieu, pourquoi vous ai-je fui ainsi? Pourquoi volontairement me suis-je éloigné de votre paternelle influence? C’est que je voulais pécher, et je voulais pécher sans gêne, mais je cueille les fruits amers de ma folie et je reviens vers vous, Seigneur. Ne me repoussez pas de votre face, ne me retirez pas votre Saint-Esprit, sans lequel je ne pourrais prier, et je serais irrévocablement perdu.

II. Prière de l’âme affaiblie.

Seigneur, il me semble que je me relève de mes chutes si tristes, mais quelle faiblesse encore! Je ne commets plus, par votre secours, de fautes mortelles, mais que de péchés véniels! Dans l’épuisement où je suis, un rien m’abat et me décourage. Seigneur, soutenez-moi, car les tentations qui m’éloigneraient de vous, pour être d’une autre nature, n’en seraient pas moins redoutables. Que deviendrai-je si le dégoût de votre service, l’ennui de persévérer dans mon retour, venait à s’emparer de moi?

Tel est mon état présent. Porté par vous, je suis debout; mais un rien peut m’abattre. Eh bien! mon Dieu, je veux combattre ces sentiments si dangereux par une surabondante confiance en votre paternelle pitié.

O divin Médecin, venez à mon aide, j’ai besoin de force et d’appui. C’est sur vous que je veux très uniquement compter.

III. Prière de l’âme qui veut avancer.

Mon Dieu, quand vous, eûtes répandu vos dons sur les apôtres, ceux-ci furent bien forcés de reconnaître que le Saint-Esprit les avait rendus des hommes nouveaux. De même, mon Dieu, je ne puis nier, ce me semble, votre immense bonté et les effets que cette bonté a, sans aucun mérite de ma part, produits en moi. Je vous dois tout, mon Dieu, il faut bien que je le reconnaisse, il faut bien aussi que je vous demande de continuer le cours de vos miséricordes. Ah! Seigneur, quelle dette n’ai-je pas, contractée, et que je comprends vos divines exigences sur moi! Après tout, elles sont pour mon bien. je les veux, pourvu qu’en fondant sur mon âme, votre miséricorde les accompagne. C’est, Seigneur, sur quoi je compte. Je compte, aussi qu’après m’avoir donné des grâces de conversion et de guérison, vous me donnerez des grâces de reconnaissance et d’action de grâces, car j’ai besoin de vous-même pour vous remercier.

Seigneur, que ma gratitude se manifeste par des progrès nouveaux et une nouvelle sainteté.

Notes et post-scriptum