OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME
  • VENDREDI DE LE PREMIERE SEMAINE DE CAREME
    [SUR L'EVANGILE DE LA FERIE: Ioan. V, 1-15]
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 214-216.
  • CO 6-7
Informations détaillées
  • 1 BON EXEMPLE
    1 CAREME
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 LACHETE
    1 MIRACLES DE JESUS-CHRIST
    1 PERSEVERANCE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 SALUT DES AMES
    1 VIE DE PRIERE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 JEAN, SAINT
    3 JERUSALEM
  • 1875
La lettre

I. Notre-Seigneur, montant à Jérusalem, va visiter la piscine probatique. Il y trouve une multitude de malades de toutes sortes. La piscine était agitée à certains moments par un ange, et le premier qui y descendait était guéri. Or, il se trouvait là un pauvre paralytique de trente-huit ans qui attendait en vain depuis si longtemps. Jésus en a pitié et lui dit: « Vis sanus fieri? Voulez-vous être guéri? » Etrange question! Quel malade ne désire pas la santé? Sans doute, quand il s’agit de la santé du corps. Mais s’il s’agit de la santé de l’âme? Laissons un moment les grands pécheurs. Que de chrétiens pratiquants, que de religieux qui restent, sinon dans leurs péchés mortels, du moins dans des péchés véniels, et depuis des années. Ils sont au bord de la piscine, mais par quelles étranges circonstances, quand ils y descendent, l’eau a-t-elle perdu sa vertu? La vertu de l’eau disparaît, avouons-le, parce qu’ils ont peur, et si un ministre de Jésus-Christ leur dit de la part du Sauveur: Vis sanus fieri, ils ne répondent pas catégoriquement non, mais leur expression voudra dire: Pas encore.

En suis-je là, ô mon Dieu! Suis-je de ces malades a qui leur maladie est chère sous prétexte qu’elle est peu de chose? Pourquoi se tourmenter pour un rien? Et en attendant on néglige un défaut, on dédaigne un exercice, on manque sans scrupule à la charité, on traite légèrement ses voeux, et l’on reste de longues années dans cet état. Hélas! pour combien n’a-t-il pas eu l’inconvénient de les laisser dans l’illusion, et parce que Jésus-Christ a dit inutilement par ses inspirations ou ses ministres: Vis sanus fieri? on emporte sa maladie, quelquefois grave, jusqu’au tribunal du Juge suprême.

II. Il est une autre catégorie d’hommes à qui Jésus-Christ donne un grand exemple. En montant à Jérusalem, il va vers la piscine où il s’attendait à trouver toutes sortes de malades. Il s’adresse à un de ceux chez qui l’infirmité était le plus invétérée, et il lui adresse cette question: « Vis sanus fieri? Voulez-vous être guéri? »

Ne connaissons-nous personne à qui, à l’exemple du divin Sauveur, nous pourrions adresser une semblable question? Hélas! parmi nos proches, les personnes qui nous sont chères, ne s’en trouve-t-il pas qui, depuis de longues années, gémissent dans le péché? Pourquoi ne pas aller leur dire: « Vis sanus fieri? Voulez-vous être guéri? »

Pour réussir, il faut plusieurs conditions:

1° Prier beaucoup pour ces pauvres âmes.

2° Leur porter une tendresse dont elles aient la conviction.

3° Persévérer, alors même que les premiers essais de conversion n’auraient pas réussi.

4° Mais surtout que notre conduite leur soit une prédication par les yeux avant que notre parole ne frappe leurs oreilles.

Oui, il faut que nous leur soyons ou des anges, des messagers divins, ou d’autres Jésus-Christ.

Notes et post-scriptum