OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME

• OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME
• MARDI DE LA TROISIEME SEMAINE DE CAREME
  [SUR L'EVANGILE DE LA FERIE: Matth. XVIII, 15-22]
• Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 247-250.
• CO 6-7

• 1 AMOUR DE DIEU POUR SA CREATURE
  1 CAREME
  1 CHATIMENT
  1 CONFESSION SACRAMENTELLE
  1 FERME PROPOS DANS LA CONFESSION
  1 FRANCHISE
  1 LUTTE CONTRE LE PECHE
  1 PARDON
  1 PASSION DE JESUS-CHRIST
  1 PENITENCE IMPOSEE
  1 POUVOIR DES CLEFS
  1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
  1 SACREMENT DE PENITENCE
  1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
  1 VIE DE PRIERE
  2 MATTHIEU, SAINT
  2 PIERRE, SAINT
• 1875

I. Etonnant pouvoir donné au sacerdoce de remettre les péchés! « Quaecumque alligaveritis super terram erunt ligata et in coelo, et quaecumque solveritis super terram erunt soluta et in coelo: Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié aussi dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié aussi dans le ciel. » Certes, celui qui est revêtu d’un tel privilège doit se rappeler qu’il ne lui est pas donné pour lui, mais pour les autres. Au tribunal où il lie et délie, il remplit la place de Jésus-Christ. Pro Christo legatione fungimur(1). Quelle préparation de sainteté, de science, de prière et de charité ne doit-il pas y apporter!

II. Mais si le prêtre a le pouvoir de pardonner ou de retenir les péchés au nom de Dieu, n’est-ce pas pour les fidèles que cette faculté est accordée? Or, je dois me ranger dans cette catégorie si je veux que mes péchés me soient remis. Mais quelle préparation dois-je apporter à ce pardon si miséricordieux qui arrive à mes oreilles, afin que j’aie la certitude qu’en effet je suis pardonné?

1° D’abord l’horreur du péché. Hélas! à force d’entendre parler de ceux des autres, ne me serais-je pas accoutumé à traiter légèrement les miens? L’horreur du péché, sur laquelle je passe avec distraction quand je reçois l’absolution! L’horreur du péché, puisée dans les motifs surnaturels, surtout dans l’amour de Dieu, qui m’a donné son Fils, et dans la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ!

2° La sincérité dans l’accusation. Le courage de tout dire, avec simplicité, sans emphase ni excuse. La sincérité du coupable, qui sait que dans la franchise de sa propre accusation se trouve déjà le germe de la miséricorde.

3° Le ferme propos, la plus forte résolution de ne plus contracter les souillures passées, si légères qu’elles soient.

Telles sont les conditions générales sans lesquelles le pardon tombé des lèvres du prêtre ne ferait qu’augmenter ma faute.

III. Mais il faut plus, il faut la réparation, dont le premier pas est le changement et la conversion, comme le second est le souvenir de la sentence du Saint-Esprit: Per quae peccat quis, per haec et torquetur(2). Il faut donc que ma satisfaction rentre dans l’ordre de mes fautes, et selon leur nature et leur gravité, je dois m’imposer une réparation convenable. Je ne parle pas ici de la pénitence sacramentelle infligée par le confesseur. Hélas! combien elle est douce! Mais Dieu s’en contente-t-il? Grave question que celle-là, et sur laquelle il serait important de réfléchir très sérieusement. Où en suis-je, et quelle vie pénitente ai-je offerte à Dieu en expiation de mes crimes?

V. Le commencement et la fin de l’Evangile me donnent du reste un excellent moyen d’obtenir mon pardon. D’abord sans doute je puis avoir des droits à défendre, et Jésus-Christ y fait allusion: « Si peccaverit in te frater tuus: Si ton frère a péché contre toi. »

Mais saint Pierre me donne un meilleur moyen, c’est de pardonner non sept fois, mais comme dit Jésus-Christ en répondant à son apôtre, jusqu’à septante fois sept fois.

J’ai aussi la prière en commun. Ah! que de miséricorde dans tous ces moyens! Quand donc en profiterai-je?