OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME
  • MERCREDI DE LA TROISIEME SEMAINE DE CAREME
    [SUR L'EVANGILE DE LA FERIE:. Matth. XV, 1-20]
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 250-252.
  • CO 6-7
Informations détaillées
  • 1 CARACTERES DE L'EGLISE
    1 CAREME
    1 CONSCIENCE MORALE
    1 DEFENSE DES DROITS DE DIEU
    1 ENFER ADVERSAIRE
    1 FOI
    1 JESUS-CHRIST MEDIATEUR
    1 ORDRE SURNATUREL
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 SOCIETE
    2 MATTHIEU, SAINT
  • 1875
La lettre

I. « Quare discipuli tui transgrediuntur traditionem seniorum: Pourquoi vos disciples violent-ils la tradition des anciens. » -Ce sera toujours la lutte. L’ordre divin et l’ordre légal seront jusqu’à la fin des temps en présence. L’homme veut imposer sa volonté à ses semblables. Que ce soit un tyran, que ce soit la multitude, c’est toujours l’homme. On en arrive fatalement là, quand, entre l’homme et Dieu, on ne met pas un médiateur, Jésus-Christ, qui parle toujours par ses représentants, les apôtres et leurs successeurs. On ne veut pas accepter le joug de Dieu, et les sociétés se balancent de la tyrannie à l’anarchie sans repos, usant leurs forces, leurs richesses et leur dignité. C’est pour cela que le rôle des catholiques est admirable, s’ils veulent le comprendre, car c’est à eux à défendre la loi de Dieu et [à] la faire triompher de toutes les inepties humaines, de toutes les inventions légales. Mais pour remplir cette mission, il faut une volonté persévérante, que rien n’arrête et qui se dévoue à renverser tous les obstacles.

II. Certainement les obstacles sont grands, car toutes les passions sont unies tantôt à découvert et sans masque, [tantôt sous le voile de l’hypocrisie]. Il semble que l’enfer ait vomi ses suppôts, mais la plupart du temps on se fait hypocrite. On ne nie pas la loi de Dieu, on la travestit, on la découpe à sa taille et surtout à ses intérêts personnels. Et dans combien de circonstances les intérêts ne passent-ils pas avant tout? Heureux ceux qui, placés entre la loi de Dieu et la loi des hommes, se tournent du côté de Dieu! Mais que leur nombre est petit! Et que celui des partisans d’un pouvoir peu favorable à la vérité, est nombreux!

III. Mais pourtant, il y aura toujours une force que les hommes ne pourront vaincre, c’est la conscience chrétienne. Dieu a donné à l’homme la puissance de connaître le bien, et, quand cette puissance est fortifiée par la foi, rien ne peut l’ébranler. C’est ce que nous avons vu chez les prophètes, mis à mort, lapidés par les Juifs; c’est ce que nous avons admiré pendant les trois siècles de persécutions; c’est ce que l’histoire nous montre sans cesse et ce qui rend l’Eglise impérissable, non par la force personnelle de ses enfants, mais par celle que Dieu leur communique. On verra quelquefois le mal triompher, mais la conscience catholique est là, et, à un moment donné, elle triomphe, parce que Jésus-Christ est avec elle.

Grave sujet de réflexion pour moi. Quelle est ma conscience? Quelle est son énergie, et quelles sont parfois ses défaillances? On peut dire, en un certain sens, que la conscience c’est tout le religieux, et qu’il est ce que sa conscience le fait.

Quelle est la mienne?

Quelle est sa délicatesse?

L’ai-je toujours écoutée?

N’ai-je pas fini par tomber dans une fausse conscience, c’est-à-dire n’ai-je pas fait du mensonge la règle de mes moeurs, laissant la loi de Dieu pour suivre mes idées?

Notes et post-scriptum