OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME
  • VENDREDI DE LA TROISIEME SEMAINE DE CAREME
    [SUR L'EVANGILE DE LA FERIE:. Ioan. IV, 5-42]
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 255-258.
  • CO 6-7
Informations détaillées
  • 1 ABUS DES GRACES
    1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ADORATION
    1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 ANEANTISSEMENT DE JESUS-CHRIST
    1 CAREME
    1 HONNETETE
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 JACOB
    2 MOISE
    2 SAMARITAINE
    3 GARIZIM
    3 JERUSALEM
  • 1875
La lettre

Que de réflexions à faire sur l’admirable Evangile de la Samaritaine! Il faut se borner aux principales:

I.Jésus vient au bord du puits de Jacob, et, fatigué du voyage, il envoie ses disciples acheter des vivres à la ville voisine; il les éloigne pour attendre une pauvre pécheresse. Il lui demande à boire. La Samaritaine s’étonne. Jésus reprend: « Si scires donum Dei. Ah! si vous saviez le don de Dieu », et comment Jésus veut vous attirer à lui sous l’apparence de services sollicités par sa miséricordieuse prévenance! Depuis combien de temps le don de Dieu ne m’est-il pas offert? Et pourtant je le néglige. C’est-une grâce de conversion ou de sanctification, un défaut à corriger, une vertu à acquérir, un sacrifice à offrir, un effort important à faire. Si scires donum Dei! car si j’en avais l’intelligence je me convertirais incontestablement, je me sanctifierais, et je reste toujours le même, arrêté par de faux prétextes et de vaines excuses, comme la Samaritaine.

II. « Femme, croyez-moi, l’heure est venue où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. » Ce ne sera plus sur la montagne de Garizim, pas plus qu’à Jérusalem, que le culte du vrai Dieu sera restreint; Dieu sera adoré partout, et telle sera la révolution que Jésus-Christ imprimera au monde. Dieu est un pur esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité. Oui, et c’est là le prodigieux agrandissement des rapports des hommes avec Dieu. Les hommes ne l’avaient pas voulu comprendre. Le culte légal de Moïse voulait des victimes grossières, à plus forte raison les païens. Mais Jésus-Christ vient. Les victimes seront supprimées, il n’en restera plus qu’une, qui ne sera autre que Jésus lui-même; mais cette victime, vérité infinie en tant que Dieu, offre à Dieu la plus grande adoration en esprit et en vérité. A moi de m’unir à elle, et d’adorer à mon tour dans l’esprit et la vérité de l’homme-Dieu.

III. Or, c’est à une pécheresse que Jésus-Christ ne craint pas de se manifester. Elle lui parle de son attente du Messie, et Jésus lui répond: « Ego sum, qui loquor tecum. Je le suis, moi qui te parle. » Ainsi ce que les démons n’avaient pas la permission de dire, cette Samaritaine en a la communication de la bouche de Jésus lui-même. Ah! quelle bonté de la part de Dieu quand il se trouve devant une pécheresse, pourvu qu’il aperçoive en elle la droiture du coeur.

IV. La Samaritaine va appeler les habitants de sa ville. Sur ces entrefaites, les disciples arrivent avec leurs provisions; « Maître, disent-ils, mangez. -J’ai une nourriture que vous ignorez », répond Jésus. Et en face de leur surprise, il ajoute: « Ma nourriture est de faire la volonté de mon Père qui m’a envoyé. » Telle est la nourriture, la force, la vie du religieux missionnaire. Il veut travailler « pour accomplir l’oeuvre de son Père, ut perficiam opus eius« .

« Levez les yeux et voyez le pays qui est prêt pour la moisson. » Ah! Seigneur, envoyez des ouvriers, envoyez des apôtres, et le monde se convertira, et la moisson remplira les greniers du Père de famille.

Notes et post-scriptum