OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE CAREME
  • QUATRIEME DIMANCHE DE CAREME
    [SUR L'EVANGILE DU DIMANCHE: Ioan. VI, 1-15]
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 261-263.
  • CO 6-7
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 APOTRES
    1 CAREME
    1 EUCHARISTIE
    1 MIRACLES DE JESUS-CHRIST
    1 OUBLI DE SOI
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 SOLITUDE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 ANDRE, SAINT
    2 JEAN, SAINT
    2 PHILIPPE, SAINT
  • 1875
La lettre

I. Jésus use de sa puissance d’attraction toutes les fois qu’il le veut. D’autres aussi attirent, mais ils attirent à eux, et Jésus veut que ses disciples attirent à lui et à son Père. C’est là l’immense et perpétuel travail, et c’est là la perpétuelle défaillance des disciples de Jésus, ou d’attirer à eux, ou de ne pas attirer du tout. Que me servira d’avoir attiré à moi? Question effroyable, car elle peut renfermer un sacrilège.

Seigneur, donnez-moi d’effacer entièrement ma personnalité quand il s’agit de votre service; donnez-moi aussi ce zèle brûlant qui, dans la torpeur universelle, excitera les âmes à se jeter dans vos bras.

II. Jésus s’en va vers la montagne: « Subiit ergo in montem Iesus, et ibi sedebat cum discipulis suis: Jésus monta donc sur la montagne et là il s’assit avec ses disciples. »

Celui qui a fait tant de miracles n’a pas un lieu pour se reposer; il lui faut aller chercher le penchant d’un coteau pour s’y asseoir avec ses disciples. Mais « il s’élève vers la montagne: subiit in montem. » C’est qu’il veut toujours attirer les peuples à quelque chose de plus élevé: subiit in montem. Or, il contemple cette foule affamée qui se prépare à la Pâque: « Unde ememus panes ut manducent hi? Hoc autem dicebat tentans eum: ipse, enim sciebat quid esset facturus: Où achèterons-nous des pains pour leur donner à manger? Mais il disait cela pour l’éprouver, car lui, il savait ce qu’il devait faire. »

Ah! que Jésus-Christ est admirable envers les siens! Il les éprouve sans qu’ils s’en doutent. Heureux quand ils agissent conformément à la volonté de leur Maître! Philippe a été interrogé; mais Philippe n’a vu que la difficulté. Type excellent des âmes pieuses, qui n’envisagent les bonnes oeuvres que par la face impossible. Un autre disciple se présente, c’est André, frère de Simon. Il a trouvé un moyen, il est vrai, mais peu efficace, puisqu’il parle d’un petit garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons; « sed haec quid sunt inter tantos? mais qu’est-ce que cela pour tant de monde? »

Cela suffit à Jésus.

Laissons là le miracle qui va s’opérer, et considérons seulement la manière dont Jésus veut montrer aux siens que pour peu qu’on l’aide, il est toujours là pour parachever.

III. « Faites-les asseoir », dit Jésus. Et quand ils furent assis, il prit les pains, les bénit et les fit distribuer De même pour les poissons, « quantum volebant: autant qu’ils en voulaient. » La distribution ne s’arrêta que lorsque la foule fut rassasiée. Il fait ensuite ramasser les débris: « Colligite fragmenta ne pereant: Ramassez les morceaux, pour qu’ils ne se perdent pas. » Il y aura encore des pauvres à qui ces débris pourront être utiles.

Ah! si j’apprenais à profiter de tout dans les bonnes oeuvres! Que de bien ne pourrais-je pas faire et que je ne fais pas!

IV. Or, des cinq pains, il resta douze corbeilles. La multiplication était évidente. Il y avait dans ce miracle l’introduction à la foi dans le mystère eucharistique. Mais il y avait aussi une constante prédication pour les hommes de bonnes oeuvres. Jésus-Christ ne fut pas seul à multiplier les pains. On peut dire que, bénis par lui, ils se multiplièrent dans les mains des apôtres et sous la dent de la foule. Le principe de cette fécondité vient de Jésus, mais il est heureux de faire de ses disciples les instruments tout-puissants de ses bienfaits. Gloire inappréciable si les disciples, rapportant toujours à leur Maître la gloire qui lui est propre, ne retiennent pour eux que la grande marque d’amour qui leur est donnée.

En attendant. la foule, toujours amie de qui apaise ses appétits, veut faire Jésus roi; mais Jésus voit le fond des coeurs et fuit vers la montagne.

Notes et post-scriptum