OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS SUR LA PASSION DE NOTRE SEIGNEUR

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS SUR LA PASSION DE NOTRE SEIGNEUR
  • LA FLAGELLATION
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 316-318.
  • CO 8
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 AMOUR DES AISES
    1 CONCUPISCENCE DE LA CHAIR
    1 HUMILITE
    1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
    1 LUTTE CONTRE LE CORPS
    1 MORTIFICATION
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 SANG DE JESUS-CHRIST
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
  • 1875
La lettre

1° Qu’est pour Jésus la flagellation? 2° En quoi Jésus est-il flagellé par moi?

I. Qu’est pour Jésus la flagellation?

Une humiliation profonde. Il est dépouillé malgré lui de ses vêtements, et dans cet état il réalise la parole du prophète: « Ego autem sum vermis et non homo; je suis comme un ver de terre, je ne suis plus un homme. »(1) Quel état! subir ainsi le supplice des esclaves et attirer en même temps la dérision de toute une populace avide de son sang et qui, comme le tigre, en demandera davantage quand on aura commencé une fois à lui en donner.

O Jésus! je serais prétentieux désormais, et la fierté me conviendrait après une telle humiliation infligée à la pureté même!

Une grande douleur. L’homme a péché dans sa chair. Dieu veut la réparation offerte par une chair innocente. Jésus présente la sienne. Le voilà garrotté à la colonne, frappé, meurtri dans tous les sens. En dehors de tous les péchés de la chair qu’il expie, il satisfait pour toutes mes sensualités: mon amour du bien-être, mes délicatesses, ces mille recherches matérielles.

O Jésus! si j’avais le courage de penser à votre douloureuse flagellation au moment où mon corps me fait sentir ses exigences en apparence légitimes, mais au fond pleines de la domination des sens, quel courage n’aurais-je pas pour les repousser!

La seconde effusion du sang de Jésus pendant la Passion. A quelques heures de là, pendant la nuit, au Jardin des Oliviers, une sueur de sang a coulé de tout son corps. Maintenant les bourreaux se chargent de la seconde effusion de ce sang divin. Il coule avec abondance. C’est dans ce sang que doit en quelque sorte être trempée la pourpre dérisoire et royale à la fois dont la soldatesque va le couvrir.

O Victime, n’est-ce pas assez? Que faut-il pour sauver le monde, qu’une goutte de ce sang si efficace. Oui, sans doute, pourtant vous voulez en verser encore plus. Si la justice est satisfaite, votre amour ne l’est pas. Quand donc mon amour reconnaissant répondra-t-il par une conversion sincère à un amour si grand?

II. En quoi flagellons-nous Jésus?

Ah! sans doute ces horribles bourreaux nous soulèvent d’indignation, et contre le juge qui a prononcé la sentence, sciemment injuste, et contre la populace qui l’a provoquée. Mais regardons-y de près, et nous aussi nous condamnons Jésus, nous applaudissons à sa flagellation, nous le flagellons même. Les véritables causes de son supplice, ce sont les péchés des sens que nous avons commis.

O Jésus, serait-il vrai que, par mes péchés, ma main se serait unie aux mains qui vous meurtrirent et vous déchirèrent? Il n’est que trop vrai, et mon indépendance vous attache à la colonne, et ma sensualité vous y flagelle. Que dois-je faire désormais, après vous avoir infligé une pareille injure, sinon de livrer une guerre acharnée à mes sens? Faites, mon Dieu, que je commence au plus tôt, et que, par une vraie mortification, par ma vigilance sur mes appétits, je soumette, en union avec vous, toute révolte de la chair; que je lui fasse sentir qu’à la différence de la vôtre elle est et doit rester esclave, afin de prendre part à la royauté divine dont, après votre humiliation, vous serez marqué par votre propre sang.

Notes et post-scriptum
1. Ps. XXI, 7.