OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS SUR LA PASSION DE NOTRE SEIGNEUR

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS SUR LA PASSION DE NOTRE SEIGNEUR
  • LA CROIX
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 322-324.
  • CO 8
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 BIEN SUPREME
    1 CROIX DE JESUS-CHRIST
    1 HUMILITE
    1 LUTTE CONTRE LE CORPS
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PECHE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VERTU DE FORCE
    2 JEAN, SAINT
    2 MARIE-MADELEINE DE PAZZI, SAINTE
    2 THERESE, SAINTE
  • 1875
La lettre

Et baiulans sibi crucem(1). Voilà Jésus en face de sa croix; il l’accepte. Ce divin Lépreux couvert de toutes nos iniquités, qui lui sont plus lourdes que l’instrument de son supplice, va monter au Calvaire pour y être crucifié, répandre son sang, expirer et sauver le monde coupable. O Jésus, permettez que je médite sur cette croix. Elle est pour moi: 1° un symbole de vie; 2° ma force; 3° le gage de mon salut.

I. La croix, symbole de vie.

Le péché m’a condamné à la mort; par la croix, mes péchés sont lavés, par la croix, je reçois à nouveau le droit de vivre. Mais tous les jours je fais des fautes nouvelles, et c’est pour cela que tous les jours je dois me tourner vers la croix. Soit que le péché mortel ait donné la mort à mon âme, soit que le péché véniel en ait seulement affaibli la vie, c’est dans la croix qu’est mon salut. Je ne veux pas le trouver ailleurs. Mais, ô Jésus, n’avez-vous pas déclaré venir en ce monde non seulement pour donner la vie aux vôtres, mais pour la leur donner plus abondante?

O mon Sauveur, je sais bien qu’il y a une vie divine que je recevrais à flots plus multipliés si je le voulais. Il me suffirait de me placer plus près de votre croix. C’est ce que je ferai désormais. Votre croix sera mon unique espérance dans cette voie de sainteté où vous m’appelez.

II. La croix, force du chrétien.

Oui, force immense que me donnera la croix. Toute créature gémit et souffre. La souffrance semble la condition de l’humanité. Mais la croix donne la force de souffrir. D’abord la vue du Dieu qui la porte comme une victime chargée du bois du sacrifice est un enseignement assez merveilleux. Puis, je le sais par expérience, il est impossible de s’approcher avec foi et confiance de la croix du Sauveur sans ressentir la vertu qui en sort. O Jésus, c’est que vous avez mis dans votre croix la force qui subjugue les sens, l’orgueil, les aspirations terrestres et les passions humaines; vous y avez mis aussi la force qui fait les saints.

O Jésus, je veux ce trésor de force, et puisque je le trouverai dans votre croix, c’est à elle que je veux m’attacher pour toujours.

III. La croix, gage du bonheur.

Quoi de plus insensé que la croix! Mais qui l’accepte en ce moment? Un Dieu. Et où va-t-il? Au Calvaire d’abord, puis au ciel. La croix va devenir l’étendard de ses conquêtes, et qui portera son signe sera sauvé, aura part avec Jésus au royaume des cieux. Qu’est le bonheur de la terre auprès du bonheur du ciel?

Mon Dieu, je veux vous suivre à la trace sanglante de votre croix. Qu’à votre exemple je souffre quelques jours sur la terre, qu’importe? Et même je sais bien que la croix ici-bas a ses douceurs. « Ou souffrir ou mourir », dit une de vos servantes(2). Une autre: « Toujours souffrir, ne jamais mourir. »(3) Je n’en suis pas là, mais je sais que ce que je souffrirai ici-bas n’est rien, et que ce que j’aurai souffert en union avec votre croix me sera payé dans les joies ineffables de la patrie, pourvu que je vive dans l’esprit de cette croix précieuse et que je m’y attache comme vous vous y êtes attaché.

Notes et post-scriptum
1. "Et portant sa croix." (Ioan. XIX, 17.)
2. Sainte Thérèse.
3. Sainte Marie-Magdeleine de Pazzi.