OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|1ère PARTIE, EDITION 1925

• OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|1ère PARTIE, EDITION 1925
• MEDITATIONS SUR LA PASSION DE NOTRE SEIGNEUR
  MORT DE JESUS-CHRIST COTE OUVERT
• Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption, Première Partie. Depuis la veille de Noël jusqu'à l'Octave du Saint-Sacrement, p. 334 à 336. Paris, 1925.

• 1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
  1 ANEANTISSEMENT DE JESUS-CHRIST
  1 CONVERSION SPIRITUELLE
  1 DIEU LE FILS SOURCE DE L'ESPERANCE
  1 JUSTICE DE DIEU
  1 LUTTE CONTRE LE PECHE
  1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
  1 MISERICORDE DE DIEU
  1 MORT DE JESUS-CHRIST
  1 PASSION DE JESUS-CHRIST
  1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
  1 SACREMENTS
  1 SANG DE JESUS-CHRIST
  1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
  2 ISAIE, PROPHETE
  2 JEAN, SAINT
  2 MARC, SAINT
  2 MARIE-MADELEINE, SAINTE
  2 PAUL, SAINT

Et inclinato capite, tradidit spiritum(1). 1° Le dernier soupir. 2° La dernière goutte de sang.

Jésus a passé par les plus affreuses tortures; la terre a bu son sang; les astres se sont obscurcis; le voile du Temple s’est déchiré; tout cela est peu. La colère du ciel l’a poursuivi au point de le forcer à dire: « Mon Père, mon Père, pourquoi m’avez-vous abandonné? »(2) Pourtant, plein de miséricorde, il avait promis au bon larron une place dans le paradis; pourtant, il avait prié pour ses bourreaux! Il faut qu’il meure; ce n’est que par son dernier soupir que la vengeance divine sera apaisée et que la paix se fera avec la terre. O Père, êtes-vous satisfait? Voilà votre Fils expiré sur un bois infâme. Oui, vous l’êtes, puisque, après tout, il faut voir là une preuve de votre amour pour nous. Vous avez aimé le monde au point de lui donner votre Fils: Sic Deus dilexit mundum!

Mon divin Maître, faites que je prenne en horreur ceux qui renouvellent l’horreur de votre crucifiement: Rursum crucifigentes sibimetipsis Filium Dei(3). Mais en même temps quelle tendresse ne me montrez-vous pas! Je veux, à l’exemple de Magdeleine, baiser vos pieds sacrés glacés par la mort, et vous promettre de vivre d’une vie toute renouvelée dans cette mort que votre amour pour moi vous impose.

« Unus militum lancea latus eius aperuit et continuo exivit sanguis et aqua*; un soldat lui perça le côté, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. »(4) Qui doute qu’une seule goutte de son sang eût pu sauver le monde? Mais Jésus est jaloux de le répandre tout entier pour prouver, et jusqu’à quel point il veut rendre son sacrifice parfait, et quelle pureté il veut, dans la plénitude de son sang, communiquer à nos âmes. Ne dites pas que Jésus n’est pas mort pour moi quand son Coeur a été ainsi ouvert.

Mais, que de mystères dans ce côté ouvert! Tous les sacrements en découlent. Le baptême qui purifie, la vertu de la pénitence et de l’absolution, l’Eglise elle-même, selon la doctrine de tous les Pères. C’est la fournaise de l’amour qui se verse sur le monde.

Mais, de plus, ce côté ouvert est un asile. C’est là que je puis aller me réfugier, soit que j’aie besoin de retraite pour pleurer mes péchés [soit que j’en aie besoin] pour me recueillir. C’est là que je recevrai les plus intimes communications de Jésus.

C’est là surtout, ô mon divin Maître, que j’apprendrai deux choses: premièrement à me vider de moi-même en considérant la manière dont vous retirez de vous-même le principe de la vie, votre sang; secondement, à aller puiser à vos sources, ô divin Sauveur, selon l’expression de votre prophète(5). Quelles sources plus admirables que vos plaies sacrées, surtout votre côté ouvert! Que j’aille m’y réfugier, et, qu’arrosant du sang qui en découle toutes mes résolutions, je leur donne une vigeur qui les fera fructifier pour le ciel.