OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|1ère PARTIE, EDITION 1925

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|1ère PARTIE, EDITION 1925
  • MEDITATIONS SUR LA PASSION DE NOTRE SEIGNEUR
    LA SEPULTURE
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption, Première Partie. Depuis la veille de Noël jusqu'à l'Octave du Saint-Sacrement, p. 337 à 339. Paris, 1925.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 DETACHEMENT
    1 ESPERANCE
    1 HUMANITE DE JESUS-CHRIST
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PECHE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REFORME DU COEUR
    1 TIEDEUR
    1 VERTU DE FORCE
    1 VOIE UNITIVE
    2 PAUL, SAINT
La lettre

Jésus a trois vêtements: son humanité, son suaire, sa gloire.

I. La transformation de son humanité se fait dans le tombeau. Nous aussi nous devons mourir, nous devons nous envelopper dans notre suaire. J’entends l’Apôtre me dire: « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Jésus-Christ en Dieu. »(1) Notre suaire est Jésus-Christ; ma vie est cachée en Jésus-Christ; mon tombeau, c’est Dieu lui-même, cum Christo in Deo. Comment se fera cette; transformation de toutes mes idées?

O Jésus, permettez que je m’enferme avec vous dans le tombeau. Du fond du sépulcre, qu’est pour moi la vie écoulée? Un néant, sauf mes bonnes ou mes mauvaises actions dont j’ai à rendre compte. Les unes seront récompensées, les autres punies. Ah! que la vie et les idées qui la dirigent prennent un aspect différent pour un mort et pour un mort caché avec Jésus-Christ en Dieu!

Mon divin Maître, après le bouleversement de toute ma vie par le bouleversement de mes idées dans votre sépulcre, quelle force ne devrais-je pas avoir pour changer mes habitudes lâches, tièdes, coupables! Avec quel zèle ne devrais-je pas, dans mon coeur, éteindre le feu de mes passions pour allumer le feu de votre amour! Et quand je songe que vous êtes mort pour moi, ne puis-je pas, dans ce tombeau où vous me permettez de me cacher avec vous, me demander ce que sera ma mort? Mourrai-je dans le péché et votre ennemi? Mourrai-je dans la tiédeur et un objet de dégoût pour votre amour? Mourrai-je dans votre grâce et pouvant espérer votre miséricorde? Mourrai-je comme un saint qui attend sa récompense? Encore une fois, mon Dieu, quelle sera ma mort?

II. Votre corps est dans le tombeau, mais votre âme descend aux limbes et va porter l’espérance aux patriarches et aux justes qui depuis si longtemps attendent leur délivrance. O nuit bénie où s’accomplissent ces grandes choses! O jour de repos qui s’écoule dans l’attente! O moment précieux et pourtant inconnu de votre résurrection!

Seigneur, que toute ma vie soit un mystère analogue. Oui, Seigneur, sans doute, comme dit l’Apôtre, il me répugne d’être dépouillé, mais il le faut pourtant. Seigneur, dépouillez-moi de moi-même, dépouillez-moi de tout ce qui me tient si fort au coeur, dépouillez-moi de mes désirs, de mes aises, et faites que j’aie un grand désir d’être revêtu de votre gloire en union avec vous. Je vous attends, mon Dieu, comme les saintes femmes. Je veux préparer tout ce qu’il faut pour vous honorer dans votre tombeau. Elles préparent des parfums pour votre corps, moi je veux préparer toutes les vertus qui germent avec l’espérance.

O Jésus, que je m’enferme dans votre tombeau, que je m’y dépouille de moi-même pour en sortir ressuscité à une vie céleste dès ici-bas, gage de ma vie glorieuse là-haut. Ainsi soit-il.

Notes et post-scriptum
1. *Mortui enim estis, et vita vestra abscondita est cum Christo in Deo*. (Coloss. III, 3.)