OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE MOIS DE MARIE

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE MOIS DE MARIE
  • ESPRIT DANS LEQUEL IL FAUT FAIRE LE MOIS DE MARIE.
  • Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 343-346.
  • BH 5.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DE LA SAINTE VIERGE A L'ASSOMPTION
    1 CONFIANCE EN LA SAINTE VIERGE
    1 DEVOTION A LA SAINTE VIERGE
    1 DIVINITE DE JESUS-CHRIST
    1 HUMANITE DE JESUS-CHRIST
    1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
    1 IMITATION DES SAINTS
    1 JESUS-CHRIST JUGE
    1 MARIE NOTRE MERE
    1 MARIE NOTRE REINE
    1 MOIS DE MARIE
    1 PERFECTIONS DE MARIE
    1 PROTECTION DE LA SAINTE VIERGE
    1 PUISSANCE DE LA SAINTE VIERGE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REGNE
    2 JEAN, SAINT
  • 1875
La lettre

Marie, la plus parfaite des créatures, nous est donnée; 1° pour mère, 2° pour modèle, 3° pour reine.

Mère, il faut nous confier à elle; modèle, il faut imiter ses vertus; reine, il faut combattre pour sa cause.

I. Marie notre Mère.

Ecce mater tua(1), telle est la dernière parole de Jésus à saint Jean: voilà votre Mère. Saint Jean, modèle des âmes chastes et apostoliques, est l’un des plus parfaits modèles du religieux de l’Assomption, Profitons de son exemple et prenons ses sentiments. Avec quel respect ne sanctionne-t-il pas cette adoption: Et ex illa hora accepit eam dicipulus in sua(2).

Je dois, à l’exemple de Jean, recevoir Marie chez moi; tout ce que j’ai doit être à elle, non à titre de propriétaire, mais à titre de Mère. De plus, si Marie est ma mère, tout doit lui être confié, et surtout mes maux. Si elle s’est plu, dans ces derniers jours à témoigner son amour maternel par la guérison d’une foule de maladies corporelles, puis-je douter qu’elle ne soit disposée à guérir les maladies de mon âme?

Ces maladies, quelles sont-elles? C’est à moi de les étudier pendant ce mois de Marie, car, si je le veux, elles seront guéries surabondamment. Qui, plus que Marie, tient entre ses mains le remède à toute langueur spirituelle? N’a-t-elle pas à sa disposition le sang de Jésus-Christ, par qui le genre humain tout entier a été non seulement guéri mais ressuscité?

J’irai donc trouver Marie et je lui dirai: O Marie, guérissez-moi si je suis malade, ressuscitez-moi si je suis mort; mais faites éclater sur moi votre amour maternel, car je veux être votre fils.

II. Marie notre modèle.

Ce qu’il y a de plus beau dans la loi divine, c’est que, mêlant les préceptes aux conseils, elle forme un ensemble de perfection où toutes les vertus viennent s’unir. Mais ces vertus sont comme dans leur réservoir en Notre-Seigneur Jésus-Christ. Toutefois, elles ont été mises comme plus à notre portée dans l’âme de Marie. Et c’est pourquoi Marie est pour nous un excellent modèle, moins capable que Jésus d’effrayer notre faiblesse. Jésus est homme, mais il est Dieu. Marie, quoique la mère d’un Dieu, n’est qu’une créature, la plus admirable de toutes, mais enfin une créature.

Marie me conduit à Jésus, et c’est là un beau privilège; elle me conduit à lui, en m’apprenant à l’imiter.

O Marie, vous serez mon modèle et vous serez mon docteur. J’étudierai vos perfections et, par là, j’apprendrai à imiter moins imparfaitement les perfections de Jésus. C’est dans cet effort que mon âme sentiments formera et que j’obtiendrai d’être un vrai religieux de l’Assomption, méritant un jour de partager vos triomphes, parce que je me serai plus généreusement efforcé de marcher sur vos traces.

III. Marie notre Reine.

Dieu a donné les nations en héritage à son Fils, et le Fils en a établi sa mère immaculée Souveraine. Et cela était convenable.

Jésus-Christ devant gouverner le monde par son autorité a voulu s’associer une créature qui coopérât à son oeuvre par une grande bonté, et il a choisi Marie. Il a voulu que celle par qui le Sauveur avait été donné au genre humain l’aidât à sauver les pécheurs par une très grande miséricorde.

Le Père a donné tout jugement à son Fils; le Fils a reçu par conséquent le droit d’exercer la justice. Marie exercera la miséricorde par la volonté de Jésus. Et cette disposition est merveilleuse, car tout ordre sera observé: quand la justice voudra frapper, la miséricorde intercédera, et il faudra que le crime soit bien grand pour ne pas être pardonné.

Mais il y a plus. Ce royaume de Jésus-Christ dont Marie est la Souveraine a des intérêts; il a des ennemis à repousser, il a aussi des conquêtes à faire, et Marie est la protectrice très puissante de tous les défenseurs du royaume de son Fils. Par ce côté, quelle dévotion ne doit pas avoir pour Marie un religieux de l’Assomption! Quelle confiance en sa protection, toutes les fois qu’il s’agira de défendre le royaume de Jésus-Christ et d’en reculer les limites! Ses intérêts sont ceux de son Fils. Comme lui elle veut que les ennemis soient repoussés, que les conquêtes s’étendent au loin, et c’est pour quoi elle protégera ceux [qui] sentiments dévouent à cette grande cause.

O Marie, soyez notre Reine. Veillez sur nous. Armez-nous vous-même pour les combats de votre Fils, et donnez-nous la victoire, non pour nous, mais pour la cause de Dieu.

Notes et post-scriptum
1. Ioan. XIX, 27.)
2. "Et à partir de cette heure le disciple la prit chez lui." (Ioan. XIX, 27.)