OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE MOIS DE MARIE

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE MOIS DE MARIE
  • DEUXIEME JOUR
    MARIE MODELE DES PERFECTIONS DE DIEU
  • Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 350-354.
  • BH 5
Informations détaillées
  • 1 CONFIANCE EN LA SAINTE VIERGE
    1 CREATEUR
    1 ENFANTS DE DIEU
    1 ETUDE DES PERFECTIONS DE DIEU
    1 GRACE
    1 HOMME CREE A L'IMAGE DE DIEU
    1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
    1 MERE DE DIEU
    1 MOIS DE MARIE
    1 PERFECTIONS DE DIEU
    1 PERFECTIONS DE MARIE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 VERTU DE FORCE
  • 1875
La lettre

Au commencement, Dieu dit: Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance(1). Cela, sans doute, s’entendait non seulement du premier Adam, mais aussi du second. Mais, après Jésus-Christ, à quelle créature ces paroles peuvent-elles s’appliquer d’une manière plus parfaite qu’à Marie? Oui, elle est l’image la plus parfaite de Dieu, après son adorable Fils. Je veux: 1° examiner en Marie, pure créature, la ressemblance des perfections de Dieu, et, 2° comment, à l’imitation de Marie, je puis recevoir de Dieu une image et une ressemblance parfaites.

I. Marie image des perfections divines.

Il y a en Dieu quelque chose d’incommunicable, et la différence éternelle entre le Créateur et la créature, c’est que le créateur est l’être par lui-même et en même temps la plénitude de l’être, et que la créature tire l’être d’ailleurs que d’elle-même, et que tout ce qu’elle a elle l’a reçu. Voilà l’abîme entre Dieu et nous. Mais on peut dire que, dans son amour, Dieu en comble tout ce qu’il peut. En effet, il est le premier des êtres, et il rendra Marie la mère et comme le principe de l’humanité de son Fils. Quel prodige et quelle merveille!

Ah! sans doute, tout vient de Dieu; mais quels trésors d’existence, quelle abondance d’être ne doit pas avoir été communiquée à Marie pour qu’elle devienne ainsi la Mère d’un Dieu!

Mais laissons cette pensée où le néant de la créature sentiments fera sentir. Faut-il parler de la perfection de l’être naturel de Marie? Non, il faut monter plus haut et pénétrer dans l’ordre de la grâce. Dominus possedit me in initio viarum suarum(2). Voilà ce que l’Eglise applique à Marie. Avant tout, elle était la possession pleine et entière de Dieu, et cet être admirable, propriété choisie du Tout Puissant, était cultivé par lui d’une incompréhensible manière.

Image de Dieu, elle a la force, la perfection, l’éclat, la beauté de l’être. En elle sentiments répand la vérité; elle a, pour la recevoir, une capacité incommensurable. Sa volonté, dirigée vers le bien, tend à tout ce qu’il y a de plus grand, de plus parfait; non seulement elle obéit aux ordres de Dieu, mais elle cherche à en prévenir les désirs.

Les perfections en Dieu sont des vertus en Marie; mais en dehors des dons divins, quels ne sont pas les efforts qu’elle fait pour accroître les germes précieux développés en elle? Et c’est là le sujet de notre méditation. Les yeux fixés sur cette admirable figure, ne puis-je pas chercher à réaliser en moi quelque chose de ce qui, à un si haut degré, est en elle?

II. Comment, à l’imitation de Marie, puis-je devenir une image de Dieu?

Devenir une image de Dieu aussi parfaite que l’a été Marie, c’est impossible. Je puis, cependant, atteindre une certaine perfection de ressemblance. Je suis fils d’Adam. Je suis baptisé en Jésus-Christ. Je suis par adoption fils de Dieu. Pourquoi ne ressemblerais-je pas à mon Père? Il ne dépend que de moi. Je n’ai qu’à vouloir avec énergie, et encore, cette énergie, je la puiserai dans la participation à l’être de Dieu, communiqué par sa grâce.

La puissance de bien faire m’a été donnée, il faut que j’en use. De même que Dieu est un acte pur, comme disent les théologiens, c’est-à-dire un être éternellement et toujours aussi parfait qu’il peut être, sans défaillance, sans arrêt; de même il faut, malgré ma faiblesse, que je sois constamment un être aussi parfait que possible. Dieu a mis en moi comme un trésor de germes célestes, ils grandiront en moi par le concours de ma volonté, prévenue, soutenue par la bonté divine; mais quoi que Dieu fasse en moi, il faut aussi que j’y fasse quelque chose, il faut que je me donne tout entier à ce travail de transformation.

Mais que dois-je conclure?

I° L’obligation d’étudier Dieu, de l’étudier dans tout ce qu’il a d’imitable pour moi, et là sentiments trouve un champ immense: l’étude des perfections de Dieu de façon que je puisse, en l’imitant, devenir son image et sa ressemblance.

2° L’étude des vertus de Marie, qui, étant la créature en qui ces perfections sentiments sont le plus reflétées, m’apprendra à réaliser ce très difficile mais très nécessaire travail.

3° Une confiance sans borne en Marie, pour lui demander de me guider dans cette vie d’efforts à laquelle je dois me livrer, pour devenir son imitateur et l’imitateur de Dieu.

Notes et post-scriptum
1. *Faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram*. (Gen. I, 26.)
2. "Le Seigneur m'a possédé au commencement de ses voies." (Prov. VIII, 22.)