OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS SUR NOTRE-SEIGNEUR DANS L’EUCHARISTIE

• OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS SUR NOTRE-SEIGNEUR DANS L'EUCHARISTIE
• JESUS DOCTEUR
• Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 508-512.
• BH 5

• 1 AMOUR DE DIEU POUR SA CREATURE
  1 AMOUR DU CHRIST
  1 ANEANTISSEMENT DE JESUS-CHRIST
  1 BIEN SUPREME
  1 CORPS DE JESUS-CHRIST
  1 DIEU LE FILS
  1 DIEU LE PERE
  1 DON D'INTELLIGENCE
  1 EUCHARISTIE
  1 GLORIFICATION DE JESUS-CHRIST
  1 JESUS-CHRIST DOCTEUR
  1 JUSTICE DE DIEU
  1 LUTTE CONTRE LE PECHE
  1 MAJESTE DE DIEU
  1 MISERICORDE DE DIEU
  1 MYSTERE DU SALUT
  1 PUISSANCE DE DIEU
  1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
  1 SACRIFICE DE LA MESSE
  1 SAGESSE DE DIEU
  1 SAINT-ESPRIT
  1 SANG DE JESUS-CHRIST
  1 TRINITE
  2 JEAN, SAINT
  2 PAUL, SAINT
  2 PIERRE, SAINT
• 1875

C’est dans le silence de l’adoration que Jésus-Christ nous instruit. Il nous parle de Dieu, de nous, de nos rapports avec lui.

I. Jésus à l’Eucharistie nous parle de Dieu.

L’Eucharistie n’est-elle pas l’abrégé des merveilles de Dieu: memoriam fecit mirabilium suorum… escam dedit…(1). Dieu peut-il pousser plus loin sa puissance qu’au mystère de la transsubstantiation? Dans tous les cas, il ne l’a, dans aucune de ses merveilles, poussée jusque-là. Si donc je veux me faire une idée de la puissance de Dieu, après avoir sondé le monde surnaturel où Dieu par sa très pure grâce a bien voulu m’élever, il me faut aller étudier le mystère eucharistique et voir comment un Dieu s’y donne en changeant le pain en son corps et le vin en son sang, pour y être vrai Dieu et vrai homme, en même temps au ciel et dans l’hostie, passant par toutes les humiliations, distribuant tous les bienfaits, me donnant le gage de l’immortalité avec le germe de toutes les vertus.

J’y connais encore la justice de Dieu, j’y vois ce qu’il a demandé à son Fils pour expier les péchés, j’y vois cette diffusion du sacrifice s’étendant à toute la terre pour purifier tous les pécheurs; et en même temps j’adore sa sagesse dans le concours de sa miséricorde.

J’apprends encore à connaître l’amour de Dieu. Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, non pas une fois, mais tous les jours, à tous les instants du jour, sur tous les lieux du monde.

Quel don et quel amour!

O adorable Trinité, où vous connaîtrai-je mieux que dans l’Eucharistie? Je vous adore, majesté infinie du Père, dont le courroux ne peut être apaisé que par le sacrifice de votre propre Fils. J’apprends à vous connaître, ô Sagesse infinie, seconde personne de l’adorable Trinité, qui vous donnez ainsi à moi et venez m’instruire dans le plus intime de mon coeur! O Esprit de vie, dont les flammes toutes-puissantes sont le feu de cet holocauste, que l’homme n’eût jamais deviné, j’apprends de vous la science de l’amour. Venez, ô Esprit, enseignez-moi ce que vous avez entendu du Verbe et que vous devez nous communiquer de sa part.

II. Jésus à l’Eucharistie nous donne la science de l’homme.

Quel mystère que l’homme déchu, avec ses facultés brisées, ses aspirations, ses ruines, ses souffrances! Qui expliquera ce mystère douloureux? Jésus à l’Eucharistie me révèle l’étendue de la chute, la profondeur du péché, l’impossibilité d’une réparation humaine, et en même temps la réparation divine. Je sais par l’Eucharistie à quel point j’ai été pécheur. Je sais ce que Dieu m’avant fait; je sais mon péché; je sais la miséricorde réparatrice qui m’arrache à l’abîme.

Je sais combien je suis faible, puisque pour réparer mes forces il me faut un pareil remède et un pareil aliment.

O Jésus, vous n’avez pas en horreur de pareilles souillures, et vous, lumière infinie, vous vous êtes enveloppé de votre humanité comme d’un nuage, vous êtes venu m’apporter la lumière selon que mon oeil était capable de la recevoir. Mais, non seulement cette lumière illumine la terre et m’y montre ce que je suis, elle éclaire [encore] l’avenir, elle me fait pénétrer les profondeurs des cieux, me révèle ce que je dois être et la place que je dois occuper. O Jésus, instruisez-moi, enseignez-moi, soyez toujours mon Maître dans cette science où vous seul pouvez initier votre créature.

III. Jésus enseigne la science des rapports de Dieu avec l’homme.

Il m’enseigne la bonté de Dieu dans la création. L’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de son auteur: signatum est super nos lumen vultus tui, Domine(2). Et déjà quelle lumière ne jaillit pas de cette vérité? Mais l’image ayant été déformée par le péché, Jésus l’a rachetée d’abord sur la croix et il travaille à la réparer sans cesse par le mystère de l’hostie. L’Eucharistie c’est l’union de Dieu avec l’homme pour que l’homme uni à son Dieu puisse lui redevenir plus semblable. Or, comme ce travail se fait dans l’intelligence, c’est par l’intelligence que l’homme est atteint dans l’Eucharistie; c’est à elle que Jésus, mon docteur, s’adresse pour me découvrir les inventions de sa grâce.

Il y a également la science de la gloire, car c’est à l’éternelle gloire que Jésus-Christ me prépare quand il me donne ici-bas son corps glorifié.

O Jésus, que j’arrive à comprendre cette science entre vous et les hommes, la science de l’union des hommes entre eux dans votre Eglise par l’Eucharistie qui en est le centre.

Et, en effet, Seigneur, à qui irions- [nous] demander la science véritable? Quand vous eûtes annoncé l’institution eucharistique, les Juifs scandalisés se retirèrent. Vous demandâtes à vos apôtres s’ils ne voulaient pas, eux aussi, se retirer, et dans un élan d’amour Pierre s’écria: A qui irions-nous, Seigneur, vous avez les paroles de la vie éternelle(3). Oui, mon Dieu, c’est la vie éternelle que l’Eucharistie, c’est donc la vraie science, et celui qui s’y communique est le véritable docteur. C’est vous, Seigneur, que je veux suivre, écouter, afin de mettre en pratique vos paroles pleines de vérité et d’amour, vos paroles de l’éternelle vie.

Ainsi soit-il!