OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE.|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES

• OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE.|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES
• LE CARACTERE
  [PREMIERE MEDITATION](1).
• Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 133-136.
• CO 40

• 1 AMITIE
  1 BON EXEMPLE
  1 CARACTERE
  1 DEVOTION AUX SAINTS
  1 ESPRIT DE L'EDUCATION
  1 EXAMEN DE CONSCIENCE
  1 HABITUDES DE PECHE
  1 HOMME CREE A L'IMAGE DE DIEU
  1 IMITATION DE JESUS CHRIST
  1 LECTURE DE LA VIE DES SAINTS
  1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
  1 PECHE ORIGINEL
  1 PERFECTIONS HUMAINES DE JESUS-CHRIST
  1 REFORME DU CARACTERE
• 1875

Faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram(2). -Je suis l’image de Dieu par ma création, et tous les jours je puis ajouter quelque chose à cette ressemblance par ma volonté. Or, c’est le contraire que je fais; je détruis l’image de Dieu par le péché.

Je veux étudier: 1° cette destruction du caractère divin en moi; 2° les moyens de reproduire le plus parfaitement ce divin caractère.

I. Destruction du caractère divin en nous.

La première cause de cette destruction est, hélas! le péché originel. Malgré le baptême qui l’efface, j’en subis de tristes conséquences, et je les ressens toujours en moi. Même si je les combats, je les sens pousser sans cesse.

La seconde est la première éducation. Quelle correspondance ai-je apportée à cette éducation, si j’ai été élevé par des parents chrétiens? Mais si ces parents n’étaient pas chrétiens, qu’ont été les premières années de ma vie? Quels ravages [en moi] par les conversations que mes oreilles ont entendues, par les scandales dont mes yeux ont été les témoins! Livré peut-être à moi- même, quelle corruption dans cette liberté précoce! Que d’indépendance dans mes jugements, dans ma tenue! Que dirai-je de mes habitudes plus ou moins capricieuses, plus ou moins perverties; de ma paresse, de mes entraînements, de mes goûts? Quelles influences n’ai-je pas subies? Or, de tout cela, il est résulté je ne sais quel ensemble que je résume en un seul mot: mon caractère est un caractère détestable.

Voilà où j’en suis. Fait à l’image de Dieu, je porte en moi, par mon caractère, la ressemblance de Satan.

II. Reconstruction du caractère.

C’est un travail à reprendre par la base. Par où commencer?.

1° Il faut que je m’étudie, que je me connaisse, et que je voie bien dans mon caractère -ce qui est en vérité- une profonde laideur. Ce spectacle est humiliant, il me vexe et me révolte, je dois pourtant me le donner.

2° Il faut que j’étudie les saints et Jésus-Christ, le Saint des saints. Cette étude me servira puissamment. Il m’est nécessaire d’acquérir le caractère d’un saint; c’est difficile, mais c’est possible. Voilà à quoi est très utile la lecture de la vie des serviteurs de Dieu: elle montre la perfection en pratique, elle encourage. L’on se dit: Tu non poteris quod isti et istae(3)? et l’on se met à l’oeuvre.

3° Il faut que je cherche les bonnes liaisons. Les saints dont je puis méditer la vie ne sont plus de ce monde, mais pourquoi ne chercherais-je pas des saints vivants? Ils sont rares, je le sais, sans compter que ma mauvaise nature me porte à juger sévèrement les personnes avec qui je puis former des relations. Toutefois, ne puis-je pas trouver dans la fréquentation des bons un exemple et une force que mes relations avec les mauvais ne me donneront jamais?

4° Enfin, il faut que je lutte. Par ma nature, depuis la première révolte, je suis porté au mal. Je dois lutter contre moi-même, prendre mes défauts corps à corps, en triompher par la grâce, et, si je succombe quelquefois, recommencer avec une ardeur nouvelle.

Seigneur Jésus, faites-moi comprendre quel contraste subsiste entre le caractère ineffable de votre sainte humanité et les caractères enlaidis de la vie moderne. Ah! je veux vous ressembler. Faites en moi une création nouvelle, et que mon caractère porte désormais les traits de votre divine ressemblance.