- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE.|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES
- MOYENS D'ARRIVER A LA PERFECTION
- Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 164-167.
- CO 46
- 1 CHARITE ENVERS DIEU
1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
1 CREATEUR
1 IMITATION DE JESUS CHRIST
1 LUTTE CONTRE LE PECHE
1 PAUVRETE
1 PERFECTION
1 PERFECTIONS DE DIEU
1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
1 SUPERIEUR
1 TRAVAIL
1 VIE DE PRIERE
1 VOEUX DE RELIGION - 1875
La vocation à la vie religieuse est la vocation à la perfection. Examinons : 1° ce qu’est la perfection; 2° les moyens d’arriver à la perfection.
I. Qu’est-ce que la perfection?
La perfection absolue est en Dieu seul. Seul il est infini, il est infiniment parfait, il est la perfection même. Tout en lui est éternellement parfait. Modèle de tout ce qui est bon, il donne à tout ètre tout ce qu’il a de bon, et tout ce qui est bon porte en soi le vestige ou l’image de l’Etre infiniment parfait.
Au ciel les hommes seront dans un état de perfection conforme à leur nature et, par la grâce de Dieu, cet état sera immuable. Ici-bas le travail de l’homme tombé est une lutte continuelle pour acquérir la perfection.
Chaque chrétien doit acquérir un même fonds de perfection, qui exige l’effort pour arriver à la plus grande ressemblance avec Dieu; mais chacun a de plus des devoirs particuliers selon la position où l’a placé la providence et ces devoirs modifient les applications de la perfection.
Le religieux placé dans une position spéciale a donc sa perfection propre [à poursuivre], comme religieux et comme membre de telle ou telle famille. Cette perfection est indiquée par ses voeux. Non seulement il observe la loi, mais encore il pratique les conseils. De plus, ces voeux vont au delà d’une certaine portée matérielle. l’indigent n’a rien et peut être riche en désirs. L’homme condamné au célibat peut être très peu chaste, et l’esclave courbé sous le fouet du maître peut ne point être obéissant. Il y a donc l’esprit de pauvreté, de chasteté, d’obéissance et c’est à cela que s’applique le religieux qui tend à la perfection.
Dans quelle mesure m’en suis-je occupé et m’en occupé-je chaque jour?
II. Moyens d’acquérir la perfection.
Toute perfection se réduisant à l’imitation de Dieu [j’y arriverai par les pratiques suivantes]; 1° La première condition c’est d’aimer Dieu de toutes ses forces: ptenitudo legis est dilecto(1).
2° La confiance envers les supérieurs. S’ils dominent, ils peuvent, sans doute, effrayer; mais alors même l’esprit de foi doit conduire à eux, et tant qu’un religieux ne procédera pas avec cette confiance, il lui sera impossible d’avoir la dilatation nécessaire à sa sanctification.
3° La charité fraternelle. Je ne parle pas de la vie érémitique et solitaire; je parle d’hommes vivant sous le même toit, à qui Jésus-Christ donne le commandement très nouveau, même chez le peuple de Dieu, de s’aimer les uns les autres(2).
4° L’oraison. Sine me nihil potestis facere(3). Cette vie d’oraison attire la grâce, l’entretient, l’augmente et donne un cachet plus fort à la vie de celui qui veut être parfait.
5° Le travail. La vie religieuse sans pauvreté n’est pas la vie de perfection. Or, il n’y pas de pauvreté sans travail et sans l’amour du travail.
6° L’horreur constante du moindre péché et des fautes les plus légères.
7° Enfin, l’imitation des exemples de Jésus-Christ, selon son esprit.
Quand arriverai-je à remplir ces sept conditions de perfection religieuse?
2. *Mandatum novum do vobis ut diligatis invicem sicut dilexi vos*. (Ioan. XIII, 34.)
3. "Sans moi vous ne pouvez rien faire."(Ioan. XV, 5.)