- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE.|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES
- EXERCICES DE PIETE
DISPOSITIONS AVEC LESQUELLES JE DOIS LES ACCOMPLIR - Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 204-207.
- CO 57
- 1 ATTENTION
1 CHARITE ENVERS DIEU
1 DESIR DE LA PERFECTION
1 EFFORT
1 EPREUVES SPIRITUELLES
1 EXERCICES RELIGIEUX
1 FOI
1 IDEES DU MONDE
1 LACHETE
1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
1 PERSEVERANCE
1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
1 ROUTINE
1 VERTUS RELIGIEUSES
1 VOIE UNITIVE - 1875
Il est des dispositions avec lesquelles je dois accomplir mes exercices de piété. Ce sont: l’effort, la persévérance, une grande attention.
I. L’effort.
L’effort est la mesure de mon amour. Plus j’aimerai, plus je ferai d’efforts pour que mes exercices de piété soient accomplis avec toute la perfection possible. par contre, plus je les ferai avec ardeur, plus mon amour grandira. Et il convient qu’il en soit ainsi. Les exercices sont une préparation à la vie réelle. Les exercices du soldat ne sont pas la guerre, mais ils le préparent à la guerre, et plus il s’est habitué au maniement des armes et rompu à la fatigue par les exercices militaires, plus ensuite il combat avec intelligence et a de chances d’être vainqueur.
Effort à cause de ma nature corrompue. Est-ce qu’un soldat qui resterait constamment étendu sur son lit deviendrait vaillant? Il deviendrait paresseux. De même pour moi. Il importe peu que je me dise chrétien ou religieux; si l’effort dans mes exercices ne répare pas sans cesse la corruption de ma nature, je ne sais jusqu’où je descendrai.
Effort, parce que tout ce qui monte doit faire effort. Est-ce que l’aigle monte sans effort vers le soleil? De même mon âme vers Dieu. Or, les exercices de piété favorisent singulièrement l’élan de mon âme et facilitent ses efforts en les entretenant.
Effort enfin pour éviter la routine. Les exercices de piété ne sont pas tout; et, si je les fais par routine et machinalement, à quoi aboutirai-je? L’effort m’est indispensable pour que je ne transforme pas en instrument de ruine pour mon âme un moyen précieux de salut.
II. La persévérance.
Quoi d’étonnant que je me trouve plein d’aridités dans mes exercices? Je ne persévère pas. Or, sans persévérance, point de progrès, et, sans progrès, découragement. L’aridité ne sera chassée que par la joie du triomphe, et le triomphe n’est accordé qu’à la persévérance.
Qui dit exercice dit préparation au combat. Je combattrai comme je me serai préparé, et je vois tout d’abord ici le crime de ceux qui disent: « A quoi bon les exercices persévérants? » Qu’ils demandent au musicien si ses doigts ont la même souplesse pour toucher de son instrument, quand ils sont restés un certain temps sans s’exercer?
Il faut convenir que la persévérance est bien ennuyeuse parfois. Mais, si je ne persévère pas, où vais-je? A ma perte. Je ne puis en disconvenir.
III. [Une grande attention.]
Le sentiment de ce que je fais, hélas! [je l’ai si peu!] N’est-ce point là le motif pour lequel mes exercices de piété me sont si inutiles? Quel est leur but? Une plus grande facilité à me vaincre, à repousser les tentations, à lutter contre les maximes et les usages du monde.
Par eux, j’acquiers plus facilement les vertus religieuses. par eux, si je les accomplis avec foi et amour, je m’unis plus intimement à Dieu. Il me faut donc, en m’en acquittant, marcher dans la présence de Dieu avec un vrai désir de perfection, ayant le mal en horreur et me défiant de mes ennemis invisible. Ainsi, je trouverai dans mes exercices de piété une force plus grande et cette force même me donnera l’intelligence de la perfection qui doit accompagner ces exercices.
Est-ce ainsi que je les accomplis?
Seigneur, je veux être votre soldat; j’ai beaucoup de combats à livrer pour vous; faites que je m’y prépare par des exercices accomplis avec ardeur, avec persévérance, avec le sentiment de leur utilité.