- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE.|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES
- ETUDES DU RELIGIEUX (1)
- Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 320-322.
- CO 84
- 1 ABUS DES GRACES
1 BRANCHES DE L'ENSEIGNEMENT
1 CATECHISME
1 CHATIMENT
1 DEVOIRS DU PRETRE
1 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
1 ESPRIT CHRETIEN DE L'ENSEIGNEMENT
1 ETUDES ECCLESIASTIQUES
1 FORMATION DES AMES DES ELEVES
1 LUTTE CONTRE LA TENTATION
1 PARESSE
1 TRAVAIL DE L'ETUDE
2 ADAM
2 JEAN DE DIEU, SAINT - 1875
Grave sujet, trop peu compris. Il faut étudier et il faut faire étudier.
I. Il faut étudier.
Jetons les yeux autour de nous. D’où est venue en grande partie la décadence des familles religieuses? On n’y étudiait plus. « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front « (2), dit Dieu au premier homme. Quand on ne laboure pas la terre comme le Trappiste, on doit défricher le champ de la science; quand on ne panse pas les plaies comme les fils de saint Jean de Dieu, on doit en chaire, au confessionnal, dans les bonnes oeuvres, dans les missions, appliquer la doctrine qui guérit les âmes.
Mais, pour cela, il faut être prêt, et, pour être prêt, il faut étudier, étudier sans cesse. De même que dans les champs les produits sont multiples, de même les branches de la science le sont aussi: les langues, les saintes lettres, la philosophie, la théologie, l’histoire, les lois ecclésiastiques, tout cela est immense, et peut-être ferai-je bien de me consacrer à une spécialité. De toute manière, Dieu me demande d’étudier beaucoup et en voici les motifs.
1° Parce que plus j’aurai de vraie science conservée par la charité, plus je serai utile aux âmes et à l’avancement du règne de Dieu.
2° Parce que le travail par l’étude sera une expiation de mes péchés et que je subirai ainsi le premier châtiment infligé à Adam: je gagnerai mon pain à la sueur de mon front.
3° Parce que dans ce travail je trouverai un préservatif excellent contre une foule de tentations. En pensant à mes études, je ne penserai pas à tout ce que pourrait me suggérer l’oisiveté.
4° Je dois étudier, parce que c’est une dette. On me confiera une prédication, la direction des âmes, un enseignement. Comment s’acquitter de ces devoirs sans préparation? Peut-on donner ce que l’on n’a pas? Etranges illusions qu’on se fait souvent à cet égard! Ne m’en suis-je pas fait dans plus d’une circonstance?
II. Il faut faire étudier.
Non seulement il faut étudier pour les autres afin de leur rendre des services spéciaux, il faut encore faire étudier.
1° Il faut faire étudier la religion. Comment l’ai-je rendue attrayante? En préparant mes catéchismes, quel goût ai-je eu de donner les éléments de la religion aux enfant les plus jeunes? On dédaigne ce travail et on a bien tort; plus on étudie et plus on sent le besoin d’étudier pour bien enseigner ensuite, comme il convient, ces intelligences si souples sous la formation, mais si susceptibles d’une impression fausse si on n’y veille pas de très près.
2° Il faut faire étudier dans les classes la grammaire, la littérature, etc. Les professeurs religieux ont à cet égard une double obligation: celle de prouver qu’ils sont aussi capables que les autres au point de vue de l’enseignement, et celle de donner le cachet le plus chrétien à tout enseignement qui passe par leurs lèvres. Tout peut leur être un sujet de prédication. Mais que de zèle, de prudence, de tact et de science ne leur faut-il pas!
3° Il faut faire étudier les parties les plus élevées de l’enseignement. Ceci n’est le propre que de quelques-uns. Raison de plus pour que ceux-là y mettent l’ardeur la plus grande. Il ne suffit pas d’avoir des moyens, il faut savoir s’en servir. Que de serviteurs paresseux ont enfoui et rendu inutiles les plus beaux talents!
Quel examen sérieux n’ai-je pas à faire sur ma paresse et mon peu de zèle à cultiver la science et à la communiquer, comme il convient à un religieux!