- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE.|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES
- DES RELATIONS (1)
- Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 323-326.
- CO 85
- 1 AMOUR DU CHRIST
1 AMOUR FRATERNEL
1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
1 BAVARDAGES
1 BON EXEMPLE
1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
1 ESPRIT DESINTERESSE A L'ASSOMPTION
1 FRANCHISE
1 GENEROSITE DE L'APOTRE
1 LUTTE CONTRE LE MONDE
1 PRUDENCE
1 QUETES
1 SCANDALE
1 TEMOIN
1 VERTUS DE L'APOTRE
1 VIGILANCE DE L'APOTRE
1 VOIE UNITIVE
1 ZELE APOSTOLIQUE
2 ANTOINE, SAINT
2 PAUL, SAINT
2 SAMARITAINE - 1875
Le religieux consacré à la vie apostolique est obligé d’avoir des relations au dehors. Il y a là de grandes difficultés. Nous ne pouvons pas toujours être en chaire; mais nous pouvons toujours prêcher dans l’intimité des relations. Pour cela, il faut que nos relations soient: [ 1° prudentes; 2° édifiantes; 3° pleines d’une charitable souplesse; 4° profitables à nous-mêmes et aux autres; 5° désintéressées.]
I. Relations prudentes.
Le monde a les yeux fixés sur les prêtres et les religieux; pour faire du bien, il ne faut pas donner de scandales. Sans doute, nous voyons la Samaritaine venir trouver Notre-Seigneur au bord du puits. Quand les disciples arrivent, ils s’étonnent de voir leur Maître avec une femme; pourtant aucun n’ose l’interroger. Mais s’il y a eu scandale, il disparaît bientôt, quand ils voient de quelle manière cette pécheresse confesse ses désordres, attire des auditeurs au divin Maître et prépare la conversion de la ville qu’elle avait scandalisée.
Il peut donc se rencontrer des circonstances où il est permis d’aller au delà et au-dessus de certains étonnements. Toutefois, si ces circonstances se multiplient, elles peuvent prendre un caractère qui ne serait pas sans gravité. Mais il est une règle bien simple pour le religieux: c’est de suivre la direction de ses supérieurs, pourvu qu’il s’ouvre à eux avec la simplicité et la sincérité la plus complète.
II. Relations édifiantes.
Combien ne puis-je pas édifier par une tenue religieuse, par une parole placée à propos, par un exemple donné sans apprêt! Ah! si Jésus-Christ, que je reçois si souvent, est vraiment dans mon coeur, il doit pouvoir passer à travers tous les pores de mon être et, dès lors, il n’est rien en moi qui ne puisse édifier. Ah! voilà ce qui me manque souvent, je n’ai pas Jésus-Christ suffisamment au dedans de moi.
III. Relations pleines d’une charitable souplesse
Omnibus omnia factus sum ut omnes facerem salvos(2). Quel oubli de moi-même ne me faut-il pas pour me plier à tous les caractères! Voilà pourtant à quoi je suis contraint si je veux gagner des âmes à Jésus-Christ.
Au confessionnal, dans un salon, au lit d’un malade, auprès des enfants, avec les pauvres, les affligés, même dans certaines fêtes permises, partout je dois porter Jésus-Christ dans mon coeur, pour mieux le faire aimer par mes paroles et mes actes.
Que dire de mes relations avec les personnes pieuses dans les bonnes oeuvres? C’est là qu’il faut la prudence et le zèle réunis!
Que dire de mes relations avec mes frères? Il faut que je les aime comme Jésus m’a aimé.
IV. Relations profitables à soi ou aux autres. Dès qu’elles cessent d’avoir un profit, elles deviennent inutiles, et dès qu’elles sont inutiles, elles sont dangereuses. N’ai-je pas quelques-unes de ces relations où la pureté des sentiments se perd comme insensiblement? N’en ai-je pas où j’édifie peu et que, par conséquent, je ferais bien de suspendre? Ai-je toujours le désir, comme saint Antoine, d’imiter les vertus des autres, partout où je les rencontre? Ai-je le désir que personne ne s’éloigne de moi sans être devenu meilleur sous l’action de mon zèle?
V. Relations désintéressées.
Voilà un caractère essentiel de l’Assomption. Je puis être obligé de quêter pour les bonnes oeuvres, mais il faut que partout et toujours on sente mon absolu désintéressement au point de vue matériel, au point de vue de la vanité, de l’ambition ou de la satisfaction personnelle. Que l’on sente toujours le serviteur dévoué de Jésus-Christ, son disciple, son apôtre et, je puis le dire après lui, son ami.
Ma richesse, c’est son amour et le bonheur de me dépenser pour lui en le faisant connaître et régner.
Que par mes relations, ô divin Maître, je vous fasse des conquêtes, que j’étende votre royaume et que je sois à l’abri de tout danger, parce que je ne chercherai en elles d’autre satisfaction que celle de l’union la plus intime avec vous.