OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE
  • DE LA BONTE ET DE LA MALICE DE MES ACTES
    [Ia - IIae, q. XX, XXI.]
  • Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 374-375.
  • BH 5
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ACTES HUMAINS
    1 AUGUSTIN
    1 BONTE MORALE
    1 DOMINATION DE DIEU
    1 LOI DIVINE
    1 MAL MORAL
    1 PECHE
    1 SOCIETE
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 VOLONTE
    1 VOLONTE DE DIEU
  • 1875
La lettre

I. –Voluntas est qua peccatur vel recte vivitur, dit saint Augustin (1). En effet, s’il y a une volonté éternelle infiniment parfaite, si cette volonté manifestée est la loi éternelle de toute volonté créée, la volonté humaine sera bonne ou mauvaise selon qu’elle sera conforme à cette loi. Et comme je ne puis adhérer à cette volonté infinie, d’une façon pratique, que par ma volonté, évidemment c’est ma volonté seule qui constitue la bonté ou la malice de mes actions.

Avec quelle attention ne dois-je donc pas user de ma volonté?

II. -Il est vrai que les circonstances peuvent modifier la valeur de mes actes; il est vrai que certains événements prévus par moi, alors même qu’ils ne semblent pas découler immédiatement de mes actions, peuvent attirer un plus grand mérite sur elles; mais, au fond, c’est toujours à ma volonté qu’il faut regarder, c’est avec ma volonté qu’il faut compter, c’est elle que je dois toujours régler par une raison réfléchie. [Q. XX, a. 2.]

III. -La règle prochaine de mes actes, dont la volonté est le principe, c’est la raison humaine; la règle suprême, c’est la loi éternelle de Dieu. Selon que je conforme ma volonté à cette loi ou que je m’en détourne, je fais des actes bons ou je commets le péché: d’où je dois conclure à la nécessité d’agir conformément à cette loi divine et à la nécessité de l’étudier sérieusement; car, si je la viole ne la connaissant pas par ma faute, évidemment je suis coupable.

Comment me suis-je efforcé de connaître la loi de Dieu? [Q. XXI, a. 1.]

IV. -Je fais partie d’un corps social, et tous mes actes, en dehors de leur valeur par rapport à moi, ont leur valeur selon qu’ils sont utiles ou nuisibles au corps auquel j’appartiens. Je laisse le grand corps de l’humanité, je laisse même le corps social qu’on appelle patrie; comme chrétien, j’appartiens à un corps plus excellent, l’Eglise, et, selon que mes actions nuisent ou sont utiles à l’Eglise, elles ont un mérite ou un démérite, elles ont droit à une récompense ou à un châtiment. [Q. XXI, a. 3.]

V. -Mais comme Dieu est le Chef de toute société, qu’il en est le Maître suprême, que le mérite de mes actes ou leur démérite se rapporte à leur conformité ou à leur opposition à la loi de Dieu, aucun acte humain ne peut être accompli qu’il n’ait un mérite ou un démérite devant Dieu.

En effet, si tous les actes humains ne sont pas méritoires ou déméritoires par rapport aux sociétés humaines, parce que ces sociétés n’embrassent pas tout l’être de l’homme, il n’en est pas de même de Dieu qui, en dehors de son titre de Roi des rois et de Gouverneur de l’univers, est particulièrement Maître absolu des créatures raisonnables. Il a fait tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, et, à ce titre, il a droit sur tout ce que peuvent accomplir toutes les puissances qu’il nous a données. Il peut donc nous punir ou nous récompenser de tous nos actes, selon qu’ils sont opposés ou conformes à sa volonté suprême. [Q. XXI, a. 4.]

Notes et post-scriptum
1. "C'est par la volonté que l'on pêche ou que l'on vit avec rectitude." (Retract., I. I. c. IX.) -Cité par saint Thomas, q. XX, a. 1, qui a fourni le premier point de cette méditation.