- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE
- DES PASSIONS
[Ia - IIae, q. XXII, XXV.] - Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 376-377.
- BH 5
- 1 PASSIONS
1 PASSIONS MAUVAISES
1 SENS - 1875
I. -Ce mot peut être entendu de diverses manières. Il peut être entendu au sens de recevoir [d’une manière générale].
Il peut être pris au sens de recevoir une impression douloureuse, comme lorsque l’on souffre, selon le mot latin pati.
Il peut être entendu au sens d’une affection.
En général la passion se trouve dans nos appétits sensibles qui sont disposés à recevoir des impressions analogues à ce qu’ils ont de dégradé, bien que les passions puissent être dirigées vers quelque chose de supérieur. [Q. XXII, a. 1, 2, 3.]
II. -L’homme est mû par un double mouvement: d’attraction, pour les choses qu’il aime; de répulsion, pour les choses qu’il n’aime pas. C’est ce que les philosophes appellent la puissance concupiscible et la puissance irascible, et à quoi se rapportent les passions, qui se divisent selon ces deux principes d’attraction et de répulsion. [Q. XXIII, a. 1.]
III. -Il faut bien distinguer les passions qui sont des mouvements des sens, tels qu’on en trouve chez les animaux (et celles-là ne sont ni bonnes ni mauvaises), des passions qui sont sous l’empire de la raison et de la volonté. Il importe d’autant plus de veiller sur celles-ci qu’elles peuvent avoir plus de rapport avec les premières et nous tenir sous un joug plus humiliant. [Q. XXIV, a. 1.]
IV. -Toutes les passions ne sont pas mauvaises: elles ne le deviennent qu’autant qu’elles se soustraient au jugement et à la direction de la raison. Rectus amor omnes istas affectiones rectas habet: metuunt enim peccare, cupiunt perseverare, dolent in peccatis, gaudent in operibus bonis. (S. AUGUST. De Civ. Dei, XIV, 9.) (1)
V. -Enfin, établissons que les quatre principales passions, la joie, la tristesse, l’espérance et la crainte, peuvent nous entraîner bien loin; que, bien dirigées, elles peuvent nous être de précieux instruments de salut.
A moi d’étudier en quoi elles peuvent me nuire ou me servir, à moi d’en devenir le maître. [Q. XXV, 1.4.]