OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE
  • DE LA CONCUPISCENCE
    [Ia - IIae, q. XXX.]
  • Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 381-382.
  • BH 5
Informations détaillées
  • 1 CHRISTIANISME
    1 CONCUPISCENCE DE LA CHAIR
    1 CONSEQUENCES DU PECHE
    1 HONTE DU PECHE
    1 ORGUEIL DE LA VIE
    1 PAGANISME
    1 SENS
    1 TENTATION
    1 TRIPLE CONCUPISCENCE
  • 1875
La lettre

I. -Il y a, à proprement parler, deux concupiscences: l’une qui est dans l’âme seulement et qui est comme le désir de mon esprit; l’autre qui procède de l’appétit sensible et qui vient à la fois de l’âme et du corps, puisque le sens est une vertu, une énergie dans un organe corporel, comme l’indique le mot même concupiscere, désirer ensemble.

Or, si mes désirs sont réglés par mon âme, par ma raison, ils seront bons.

S’ils sont emportés par la partie inférieure de mes sens, ils seront mauvais, et la concupiscence sera coupable.

Ne me suis-je jamais laissé entraîner à la concupiscence coupable? [Q. XXX, a. 1.]

II. -La concupiscence ne peut être confondue avec l’amour. Cependant, elle semble s’appliquer plutôt à certains désirs ou à des jouissances d’un ordre inférieur et où les sens ont la plus grande part.

N’ai-je pas avili la puissance si noble d’aimer par les hontes d’une concupiscence qui m’entraîne vers les choses les plus basses?

O douleur! Qui peut, en bien des circonstances, discerner, sur ce point, la tentation du consentement, tant la résistance est faible! [Q. XXX, a.2.]

III. -Les païens eux-mêmes ont reconnu qu’il y avait en nous des concupiscences naturelles: celles qui avaient un but raisonnable, comme le désir de manger quand on a faim; et des concupiscences en dehors de la nature, comme toutes celles que procure le désordre du péché.

La lumière du christianisme a pénétré dans des profondeurs que le paganisme n’a jamais connues, et si, dans un sens, la concupiscence naturelle peut être infinie, ou plutôt indéfinie, qui peut dire où s’arrêtera la concupiscence mauvaise?

Mon Dieu, accordez-moi de descendre dans les profondeurs de mon être souillé par le péché, et de déplorer en votre présence les ravages que la concupiscence, sortie du péché d’origine, a pu causer en moi! Que j’en éprouve une honte et une détestation, qui fasse désormais rentrer tous mes désirs dans l’ordre! [Q. XXX, a. 4.]

Notes et post-scriptum