OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE
  • DES VERTUS THEOLOGALES EN GENERAL
    [Ia - IIae, q. LXII.]
  • Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 398-400.
  • BH 5
Informations détaillées
  • 1 CHARITE THEOLOGALE
    1 ESPERANCE
    1 FOI
    1 ORDRE SURNATUREL
    1 POSSESSION DE DIEU
    1 VERTUS THEOLOGALES
  • 1875
La lettre

I. -En dehors des vertus morales qui peuvent aider l’homme à atteindre sa fin naturelle, il est d’autres vertus, nécessairement infuses, qui l’aident à atteindre son but surnaturel, et ce sont les vertus théologales.

Outre les vertus naturelles par lesquelles l’homme peu parvenir à une certaine félicité naturelle, il est un bonheur au-dessus de ses forces, qu’il peut atteindre pourtant par un secours supérieur, et les moyens qui lui sont communiqués se rapportent à trois vertus qu’on appelle théologales, parce qu’elles ont immédiatement Dieu pour but. [Q. LXII, a. 1.]

II. -Le but des vertus morales ne dépasse pas absolument la puissance de l’homme, puisque les païens les pratiquaient à un degré quelconque, quoique jamais au degré des âmes fécondées par la grâce.

Mais il est d’autres vertus que la nature ne peut absolument pas produire et qui ont besoin d’être communiquées, dès leur premier germe, par la grâce divine: telles sont les vertus théologales distinctes fondamentalement des vertus morales [Q. LXII, a. 2.]

III. -Les vertus théologales disposent l’homme à sa fin surnaturelle comme les vertus morales le disposent à sa fin naturelle.

La foi communique à l’intelligence de l’homme certains principes surnaturels, certaines vérités divines, que la raison seule est incapable d’atteindre et, par là, l’intelligence est illuminée de nouvelles clartés qui l’introduisent dans un monde nouveau et lui montrent Dieu avec une sûreté nouvelle, comme terme de ses connaissances et de sa contemplation.

L’espérance lui découvre le bien connu qui est Dieu, comme pouvant être atteint par la volonté, pourvu qu’elle soit aidée de moyens au-dessus de ses forces. Par là, elle méprise les biens périssables, elle enflamme ses désirs à la vue des biens éternels.

Enfin par la charité, elle apprend que l’union au bien infini qui est Dieu peut être commencée sur la terre, et elle s’efforce de s’unir à Dieu dans un amour toujours croissant, jusqu’à ce que cette union s’opère aussi grande que Dieu lui-même le permettra dans la patrie. [Q. LXII, a. 3.]

IV. -Quel ordre admirable dans ces vertus! Je ne puis aimer que ce que je connais, et c’est pourquoi la lumière de la foi commence à s’adresser mon intelligence.

Mais quand la vérité se révèle en moi, quand je contemple par la foi ce que Dieu veut que je connaisse de lui, j’ai le désir fondé de le posséder comme mon bien: l’espérance découle de la foi.

Mais dès que je puis espérer posséder Dieu, puissance, sagesse, amour, beauté, bonheur infini, puis-je faire autre chose que de l’aimer?

O Dieu, pourquoi n’ai-je pas cherché davantage à vous connaître dans votre lumière, à vous désirer, à mettre ma confiance en vous, ô bien suprême, à vous aimer, ô mon tout!

Ah! croire en vous, espérer en vous, vous aimer, vous aimer, voilà désormais toute ma vie! (1) [Q. LXII, a. 4.]

Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon ne s'occupe pas de la question LXIII, *De la cause des vertus*, et passe aussitôt à la question LXIV, *Du milieu des vertus*.