OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE
  • I. DE LA FOI - SON OBJET
    [IIa - IIae, q. I.]
  • Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 405-407.
  • BI 9
Informations détaillées
  • 1 ADORATION
    1 CONNAISSANCE
    1 DIEU
    1 FOI
    1 INTELLIGENCE
    1 PERFECTIONS DE DIEU
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 VERITE
  • 1875
La lettre

I. [L’objet de la foi, c’est Dieu. (Ibid., a. 1.)]

L’objet de la foi c’est la vérité première, et cette vérité première c’est Dieu; non pas que Dieu ne renferme pas en lui une foule de vérités créées, comme la vérité de l’Incarnation qui s’est accomplie dans la plénitude des temps, et tant d’autres; mais parce que, d’une part, tout se rapporte à Dieu en tant que vérité première et, d’autre part, tout ce que nous croyons nous le croyons parce que c’est lui-même qui nous l’a révélé.

O Dieu, vérité première, renfermant en vous d’une manière ineffable toutes les vérités qui se rapportent à mon salut et que je dois croire, je vous adore et j’adore l’éternelle vérité qui n’est autre que vous(1)!

Je vous adore consentant à vous rapetisser à l’exiguïté de mon intelligence pour me faire croire de la vérité ce qui est nécessaire, et je vous rends toutes les actions de grâces dont je suis capable pour la bonté avec laquelle vous voulez bien être la base même de ma foi par la révélation que vous daignez me faire de la vérité à l’aide de votre Christ et de votre Eglise.

II. [C’est Dieu connu selon le mode de notre connaissance. (Ibid., a. 2.)]

L’homme dans un sens ne peut rien énumérer de Dieu. Dieu est un être essentiellement simple. Il est. C’est tout ce que l’on peut en dire. Mais parce qu’il est infiniment bon, il permet que nous puissions l’atteindre selon le mode de notre connaissance si faible, si infirme. Et c’est ici que je dois me perdre avec la plus profonde admiration de ce que Dieu infini peut être atteint, quoique d’une manière très imparfaite, par une intelligence aussi débile que celle de l’homme.

C’est aussi pourquoi, puisque Dieu dans son infinie bonté veut être connu de moi comme à travers un miroir et une énigme, je dois ramasser toutes les puissances de mon intelligence pour me soumettre entièrement à lui, à sa vérité éternelle, de la manière dont il lui plaît que je la reçoive.

III. [La foi n’est jamais fausse dans son objet. (Ibid., a. 3.)]

Rien de faux ne peut m’être enseigné par la foi. Dieu étant, par sa parole, la source même de la foi, rien de faux ne peut en découler, non pas que je ne puisse me tromper sur certains faits, comme si je crois qu’un pain est consacré lorsqu’il ne l’est pas, mais ceci ne fait rien à la vérité du dogme eucharistique et de la transsubstantiation.

O Dieu, c’est vous qui m’enseignez! Quand vos lèvres pourraient-elles se souiller par un mensonge? Si cela se pouvait vous ne seriez plus Dieu. O Dieu, vérité essentielle, enseignant la vérité d’une manière infaillible par les moyens fixés par votre sagesse, perfectionnez mon intelligence par mon adhésion pleine, absolue, obéissante à votre doctrine et faites que, même à travers les voiles de la foi, je m’attache tellement à votre vérité que mon intelligence en soit toute lumineuse et ne marche que dans la lumière, non seulement pour l’ensemble, mais pour tous les détails de ma vie.

Notes et post-scriptum
1. On ne saurait mieux exprimer la parfaite unité de la foi dans son objet et dans son essence. Notre foi repose uniquement sur la vérité de Dieu, qui nous est connue par la révélation. L'objet matériel de la foi, comme le dit saint Thomas IIa-IIae, q. I, a. I, n'est pas seulement Dieu lui-même, mais aussi une foule d'autres vérités, auxquelles la foi adhère parce qu'elles se rapportent à Dieu, soit qu'elles viennent de lui, soit qu'elles aident à tendre vers lui.