OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE
  • VII. QUELS ETRES SONT CAPABLES D'AVOIR LA FOI
    [IIa - IIae, q. V.]
  • Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 421-424.
  • BI 9
Informations détaillées
  • 1 ANGES
    1 BIEN SUPREME
    1 DEMONS
    1 DOCTRINE CATHOLIQUE
    1 DOGME
    1 EFFORT
    1 FOI
    1 GRACE
    1 RECONNAISSANCE
    2 ADAM
    2 PIERRE, SAINT
  • 1875
La lettre

I. [L’ange? le démon? l’homme? (Ibid., a. 1, 2.)]

Ne parlons pas des anges. Eux-mêmes avant l’épreuve avaient besoin de croire puisqu’ils ne jouissaient pas de la claire vision. Ne parlons pas d’Adam qui, dans le paradis, avait besoin de croire puisque la patrie ne lui était pas encore ouverte. Enfin, ne parlons pas des démons qui croient et qui tremblent, à qui la foi peut-être en donne que la certitude d’un Dieu terrible, dont la preuve la plus incontestée se trouve dans les tourments qu’ils endurent.

Parlons des hommes.

Notre premier père, comme les anges, fut créé avec le don de la grâce; il la perdit par son péché et depuis ne la put transmettre à ses enfants, nés, par le péché originel, enfants de colère. Les hommes ne sont pas créés avec la foi. Mais Dieu dans sa bonté la leur communique et c’est un don merveilleux, gratuit et indispensable pour établir les rapports brisés entre l’homme et Dieu et c’est Dieu qui, dans sa miséricorde infinie, fait les premiers pas. Toutefois, à proprememt parler, ceux qui ont la connaissance surnaturelle de Dieu ont la foi, mais il est des vérités de foi que les uns connaissent plus et les autres connaissent moins, d’où je dois conclure: 1° à la nécessité de la reconnaissance envers Dieu, à qui je dois la foi qu’il n’est pas obligé de me donner, et sans laquelle, pourtant, je ne puis arriver au bonheur; 2° à la nécessité d’adhérer par la foi, dès que je l’ai reçue, à ce Dieu en qui seul je puis trouver ma félicité suprême. 3° à la nécessité de l’effort pour mieux pénétrer par la foi et par les déductions de ma foi toutes les vérités révélées qui se rapportent à la vérité première comme à leur centre.

O mon Dieu, je crois en vous de toutes les forces de mon âme, je crois en vous de tout le concours que mon intelligence et ma volonté obéissantes à vos enseignements peuvent ajouter aux lumières de ma foi; faites que cette foi augmente sans cesse en moi et que je sois réellement un homme de foi.

II. [Qui nie un seul article de foi perd la foi. (Ibid., a. 3.)

Mais je dois y réfléchir: sans doute tous ne sont pas [tenus] de croire explicitement tous les articles de la foi, mais il n’est permis à personne d’en nier aucun formellement. Pourquoi? Parce que tous reposent sur la parole de Dieu et l’enseignement de l’Eglise et que en nier un seul article c’est nier la base même de la foi en niant l’autorité sur laquelle elle repose. N’ai-je jamais parlé témérairement sur quelque article de la foi? Avec quel respect au contraire dois-je les accepter tous, dès que l’église me les propose comme venant de la source même de la vérité!

III. [Les degrés de la foi. (Ibid., a. 4.0)]

La foi est plus grande chez les uns que chez les autres. Jésus-Christ dit à Pierre sur la mer: Modicae fidei quare dubistasti?(1); à la Chananéenne: O mulier, magna est fides tua(2). Et les apôtres disent à leur Maître: Domine, adauge nobis fidem(3). Donc je puis accroître ma foi par la prière, par l’effort de ma volonté, par l’adhésion à la grâce. Et je consens à laisser ma foi languissante! et je me perds dans les idées humaines lorsque, par la foi, les vérités divines devraient être ma constante préoccupation. Quand donc, mon Dieu, vivrai-je uniquement de votre foi et de toutes les vérités que la foi me révèle?

Notes et post-scriptum
1. "Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? (Matth. XIV, 31.)
2. "O femme, votre foi est grande." (Matth. XV, 28.)
3. "Seigneur, augmentez en nous la foi." (Luc XVII, 5.)