OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS AUX TERTIAIRES DE L’ASSOMPTION.|INSTRUCTIONS POUR LES REUNIONS DU TIERS ORDRE (1878)

• OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS AUX TERTIAIRES DE L'ASSOMPTION.|INSTRUCTIONS POUR LES REUNIONS DU TIERS ORDRE (1878)
• POUR LA FETE DE SAINT ANDRE, APOTRE.
• Instructions aux Tertiaires de l'Assomption, 1878-1879. Paris, Maison de la Bonne Presse, 1930, p. 40-42.
• CO 114

• 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
  1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
  1 APOSTOLAT
  1 APOSTOLAT DE LA VERITE
  1 APOTRES
  1 BON EXEMPLE
  1 DESOBEISSANCE
  1 FIDELITE A LA GRACE
  1 JESUS-CHRIST MODELE
  1 LACHETE
  1 MARTYRS
  1 PERFECTION
  1 PEUR
  1 SALUT DES AMES
  1 VIE DE SACRIFICE
  1 VOCATION
  2 ANDRE, SAINT
  2 JEAN-BAPTISTE, SAINT
  2 JEAN, SAINT
  2 MATTHIEU, SAINT
  2 PIERRE, SAINT
  3 ACHAIE
  3 EPIRE
  3 RUSSIE
  3 THRACE
• Tertiaires de l'Assomption
• 1878
• Nîmes

Jamais plus belle occasion de méditer le grand sujet de la vocation que la fête de saint André. Examinons l’appel de Notre-Seigneur, la manière dont l’Apôtre y répond.

I. -Appel de Notre-Seigneur.

Cet appel est raconté de deux façons, et probablement toutes les deux ont eu lieu.

D’abord, selon saint Jean l’évangéliste, Jean-Baptiste était avec deux de ses disciples. Jésus passe; Jean leur montre le Sauveur et dit: « Voilà l’Agneau de Dieu. » Aussitôt ces disciples quittent Jean pour suivre Jésus, et l’un des deux était André, « Seigneur, disent-ils au divin Maître, où habitez-vous? -Venez et voyez », répond Jésus. Et ils s’attachent au Fils de Dieu(1).

Dans saint Matthieu, le Sauveur voit les deux frères, Pierre et André, jeter leurs filets dans la mer; et Jésus, les appelant, ils quittent tout pour le suivre(2).

Il y a diverses sortes d’appel. Quelquefois Notre-Seigneur se sert des hommes comme il se servit de Jean-Baptiste; d’autres fois il agit directement, comme il fit plus tard pour Pierre et André. L’important est d’écouter l’appel divin, direct ou indirect. Notre-Seigneur emploie les moyens qui semblent préférables, et dans tous les cas il veut que nous nous donnions à lui. Il ne s’agit pas de chercher sa vocation, mais d’écouter au fond de l’âme l’appel fait par Jésus-Christ. Ce qui effraie, c’est que notre divin Maître demande tous les jours un peu plus, et c’est ce que la nature peureuse, lâche, indépendante ne veut pas.

Prenons le parti d’écouter Jésus dans tous ses appels, dans les détails de notre vie. Donnons-nous à lui et suivons-le où il voudra nous conduire.

II. Manière dont saint André répond à l’appel de Jésus.

Saint André quitte promptement toutes choses dès que Jésus- Christ l’appelle. Il a peu, mais le peu qu’il a, il l’abandonne. Plus tard il ira dans la Russie, L’Epire, la Thrace, l’Achaïe, conquérir des âmes et accomplir son apostolat. Je puis n’être pas appelé à être apôtre de la même façon, mais je puis donner beaucoup si je le veux, d’abord par mes bons exemples, apostolat très simple et très fécond. Il ne dépend que de moi de faire un très grand bien sans rien dire; mais par quelles paroles ne puis-je pas édifier et faire l’oeuvre de Dieu, si je le veux bien? Comme un mot placé à propos peut faire du bien, si j’en ai un désir ardent! Pour cela, il faut aimer Notre-Seigneur et se rendre compte de l’amour qu’il a eu pour les âmes, et que nous devons avoir à son exemple.

Mais le terme de l’apostolat de saint André a été la croix. La vie de Jésus-Christ s’est terminée par la croix, la vie de saint André a été couronnée par la croix; telle est la leçon qu’il nous laisse. Il eût pu éviter ce supplice,mais ce supplice était l’objet de ses désirs. Quand il aperçut l’instrument de mort auquel il allait être attaché, il s’écria: « O bonne croix, enfin accordée à mes désirs! que par toi me reçoive celui qui par toi m’a sauvé, Jésus-Christ mon Maître! »(3)

Telle est la perfection chrétienne: le sacrifice, l’immolation. Aimons la croix, et par elle marchons vers Jésus crucifié, et en portant notre croix efforçons-nous de mériter tous les fruits de la sienne.