OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS AUX TERTIAIRES DE L’ASSOMPTION.|INSTRUCTIONS POUR LES REUNIONS DU TIERS ORDRE (1878).

• OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS AUX TERTIAIRES DE L'ASSOMPTION.|INSTRUCTIONS POUR LES REUNIONS DU TIERS ORDRE (1878).
• SITUATION DU SACERDOCE.
• Instructions aux Tertiaires de l'Assomption, 1878-1879. Paris, Maison de la Bonne Presse, 1930, p. 45-47.
• CO 116

• 1 AMOUR DES AISES
  1 ANTICLERICALISME
  1 APOSTOLAT
  1 APOSTOLAT DE LA VERITE
  1 BULGARES
  1 CHATIMENT DU PECHE
  1 CHEMIN DE FER
  1 CLERGE
  1 CONSCIENCE MORALE
  1 ENNEMIS DE DIEU
  1 ENNEMIS DE L'EGLISE
  1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
  1 FAMINE
  1 FUTURS PRETRES
  1 GUERRE
  1 HIERARCHIE ECCLESIASTIQUE
  1 IDEES DU MONDE
  1 JESUS-CHRIST MODELE
  1 JUIFS
  1 MALADIES
  1 MAUVAIS PRETRE
  1 MISSIONS ETRANGERES
  1 NATURALISME
  1 PERFECTIONS DE JESUS-CHRIST
  1 REVOLUTION
  1 SACERDOCE
  1 SAINT-SIEGE
  1 SAINTETE DU CLERGE
  1 UNIVERSALITE DE L'EGLISE
  1 VERBE INCARNE
  1 ZELE APOSTOLIQUE
  3 ASIE
  3 ASIE MINEURE
  3 BULGARIE
  3 EMPIRE ROMAIN
  3 EUROPE
  3 GOLFE PERSIQUE
  3 JUDEE
  3 RUSSIE
• Tertiaires de l'Assomption
• 1878
• Nîmes

I. Si l’on jette les yeux sur l’état du sacerdoce de nos jours, on ne peut s’empêcher de voir que sa situation est pleine de dangers, considérée du point de vue humain. Vous avez entendu le cri; « Le cléricalisme, voilà l’ennemi. » L’ennemi, c’est donc l’Eglise catholique dans son sacerdoce, dans sa hiérarchie, dans ce que Jésus-Christ a fondé pour porter la lumière au monde. On n’en veut plus.

Le sacerdoce, c’est la main chargée de porter la lumière au monde. Mais, comme disait le Sauveur, « ils ont préféré les ténèbres à la lumière: Dilexerunt homines magis tenedras quam lucem. »(1) La lumière les importune et la vérité est écartée pour n’avoir pas à subir les lumières de la conscience, bien autrement importunes. La conscience allume son flambeau à celui de la vérité; éteignons le flambeau de la vérité, la conscience ne pourra plus allumer le sien.

Enfin, la haine est à son comble. On la souffle au peuple, elle se répand partout. On chasse les prêtres afin de pouvoir chasser Dieu, rien de plus logique. Mais on aura beau chasser les prêtres, Dieu restera.

Or, Dieu agit envers les peuples de deux façons: Ou il les abandonne: Quaeretis me, et in peccato vestro moriemini(2). Ainsi des Juifs. Nous connaissons leur fin. -Ou bien il inflige des châtiments miséricordieux: des guerres, des pestes, des famines. Nous avons eu la guerre, nous avons la misère, aurons-nous la peste? C’est ce qui me fait espérer. Mais je vous le demande, quelle espérance que celle des humiliations par où nous passons, et qui ne semblent pas encore prêtes à finir! Et pourtant, à moins que Dieu ne veuille amener la fin du monde, quelle magnifique position n’a pas le clergé!

II. Lorsque Notre-Seigneur, dans un petit coin de la Judée, disait à ses apôtres: « Levez les yeux et voyez les nations mûres pour la moisson »(3), ses disciples ne comprenaient pas. Et pourtant, rien n’était plus vrai. L’évangile allait être prêché jusqu’aux extrémités de la terre. Je crois qu’en ce moment nous toucherions à une situation semblable si le clergé était vraiment apostolique. Voyez comme les conquêtes de l’empire romain ont facilité l’extension de l’évangile. En bien! je dis que le mouvement préparateur se fait.

En Asie-Mineure, croyez-vous que les chemins de fer qui s’y construisent pour aller jusqu’au golfe Persique ne soient pas un chemin tracé pour les missionnaires?

Les révolutions russes sont également un sujet de graves réflexions. Les Bulgares semblent vouloir se rapprocher de Rome, et la Russie elle-même, menacée de la République, après avoir passé par des convulsions affreuses, finira par permettre qu’on lui prêche la vraie religion. Les hauts plateaux de l’Asie sont explorés par l’Europe.

Oui, si l’on avait un clergé apostolique, que de choses me ferait-on pas?

III. Malheureusement, le clergé n’est pas ce qu’il pourrait être. Il est plongé dans le naturalisme, il est plongé dans le bien-être. Il n’a que des points de vue humains.

C’est pourquoi il importe d’en former un nouveau qui soit, à l’exemple de son modèle, le Verbe de Dieu fait chair, plenum gratiae et veritatis(4), plein de sainteté, dont le principe est la grâce divine; plein de doctrine, dont la source est la vérité éternelle.

Voilà ce que Dieu demande, ce que nous devons donner avec amour. Voilà le but de tout prêtre désireux de donner à l’Eglise des ouvriers apostoliques.