OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS AUX TERTIAIRES DE L’ASSOMPTION.|INSTRUCTIONS POUR LES REUNIONS DU TIERS-ORDRE (1879).

• OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS AUX TERTIAIRES DE L'ASSOMPTION.|INSTRUCTIONS POUR LES REUNIONS DU TIERS-ORDRE (1879).
• L'"ECCE HOMO."
• Instructions aux Tertiaires de l'Assomption, 1878-1879. Paris, Maison de la Bonne Presse, 1930, p. 138-141.
• CO 138

• 1 CHATIMENT DU PECHE
  1 CONSEQUENCES DU PECHE
  1 CROIX DE JESUS-CHRIST
  1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
  1 JESUS-CHRIST AUTEUR DE LA FOI
  1 JESUS-CHRIST AUTEUR DE LA GRACE
  1 JESUS-CHRIST AUTEUR DU PARDON
  1 JESUS-CHRIST MODELE
  1 JUSTICE DE DIEU
  1 MORT DE JESUS-CHRIST
  1 MYSTERE DU SALUT
  1 PASSION DE JESUS-CHRIST
  1 PECHEUR
  1 PERFECTIONS HUMAINES DE JESUS-CHRIST
  1 RECONNAISSANCE
  1 REDEMPTION
  1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
  1 SALUT DU GENRE HUMAIN
  1 SAUVEUR
  1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
  1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
  1 SOUVERAIN JUGE
  2 PILATE
• Tertiaires de l'Assomption
• 1879
• Nîmes

« Voilà l’Homme! » Ainsi Jésus-Christ est-il présenté par Pilate au peuple juif. Voilà l’homme! Emparons-nous de cette pensée et approfondissons-la. Que se passe-t-il?

L’homme était innocent et il est devenu coupable; sa postérité portera la peine de son crime, et Jésus-Christ nous montre les affreuses conséquences du péché: Voilà l’homme pécheur.

Ce n’est pas tout. L’homme pécheur est condamné à la fureur de la haine réciproque, à la souffrance, à la mort: Voilà l’homme châtié.

Mais le Sauveur veut relever cet homme, et dans la mort, la douleur, l’humiliation, il puise un principe de vie, de puissance et de gloire: Voilà l’homme régénéré.

I. -L’homme pécheur.

Pilate ne connaît pas Jésus, pourtant il ne trouve en lui aucune cause de condamnation: nullam invenio in eo causam. Mais au moment où il apparaît dans son appareil dérisoire, à coup sûr cet homme représente l’humanité; il porte tous les crimes tels qu’il les a acceptés au Jardin des Olives. Il subit le sort mérité par les pécheurs, il est condamné à mort.

O homme, « vous êtes l’innocence même, mais votre Père vous a fait péché pour nous »;(1) subissez donc toutes les ignominies, toutes les humiliations; entendez la populace demander qu’on vous crucifie: Tolle, tolle, crucifige eum(2). Cette condamnation proférée par toute l’humanité coupable contre le seul homme pur, innocent, sans tache, a bien de quoi surprendre, mais il en est ainsi. Il convient qu’il en soit de la sorte, afin que la substitution se fasse par l’acceptation de la victime qui va être immolée lorsque, seule, elle a le droit de ne pas être atteinte par la justice divine.

Observez cette scène. Le gouverneur romain présente Jésus au peuple. Est-il assez châtié? Je l’ai fait flageller, couronner d’épines, insulter par mes soldats. Est-il assez couvert de souillures, de sang d’injures? Trouvez-vous que je l’aie assez déformé? Quelle partie de son corps est-elle restée saine? Non, aucune: Vidimus eum…, nec reputavimus eum(3).

Oui, voilà celui sur lequel le juste Juge a mis les iniquités de nous tous: Posuit Dominus in eo iniquitatem omnium nostrum(5). Il a souffert, il va souffrir bien plus encore. Tel est l’arrêt, il faut qu’il le subisse. Voilà l’homme des douleurs portant nos infirmités: Virum dolorum scientem infirmitatem(6).

Le moment où nous devons faire retentir au dedans de nous cette parole de Pilate: Ecce Homo*! c’est quand nous avons à prendre une résolution douloureuse pour la nature, quand nous avons un cruel sacrifice à offrir. Alors, nous aussi nous devons dire: Voilà l’homme, voilà mon modèle. Quoi qu’il ait souffert, il n’a pas souffert assez, il faut qu’il souffre davantage; il faut que la croix lui soit imposée; il faut qu’il y soit cloué, sans cela pas de salut pour les hommes, et pour moi pas de perfection.

Veux-je être un homme comme Jésus, veux-je être l’homme de Jésus? Question qui devrait me transporter de bonheur si j’aimais.