OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS DU SAMEDI|DEUXIEME SERIE

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS DU SAMEDI|DEUXIEME SERIE
  • INSTRUCTIONS SUR L'EDUCATION CHRETIENNE
    VI
    REFORME DU CARACTERE
  • Les Instructions du Samedi. Paris, Maison de la Bonne Presse, 1932, p. 104-106.
  • BT 12-13
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DIVIN
    1 DIEU LE FILS
    1 DIEU LE PERE
    1 DOMINATION DE DIEU
    1 EDUCATION
    1 REFORME DU CARACTERE
    1 SAGESSE DE DIEU
    1 SAINT-ESPRIT
    1 TRINITE
  • Collégiens de Nîmes
  • 1876-1877
  • Nîmes
La lettre

Nous avons parlé des diverses perturbations apportées dans l’homme tout entier par le péché originel, de la dégradation de son intelligence, de sa volonté, de ses passions. Il résulte des diverses puissances de l’âme un tout qui se modifie selon qu’elles sont plus ou moins développées ou amoindries en nous. C’est comme un cachet imprimé sur toutes nos actions, par je ne sais quelle influence sortie de nous, qui se combine avec des influences extérieures subies et qui forme ce qu’on appelle: le caractère.

Les caractères sont, certes, de nature bien différente et je ne me propose pas de les analyser; mais ce que je voudrais, ce serait de vous présenter un type de caractère parfait. Il existe; c’est celui de Jésus-Christ. Examinons.

Saint-Paul, parlant de Notre-Seigneur, dit: Qui cum sit splendor gloriae et figura substantiae ejus(1). En grec, au lieu de figura il y a (mot grec), c’est le cachet de la substance divine. Qu’est, en Notre-Seigneur, cette figure, ce cachet, ce caractère? Rien de plus important à examiner.

Jésus-Christ est le caractère de la substance divine; que voyons-nous dans cette ineffable substance?

1° La puissance; 2° la sagesse: 3° l’amour.

La puissance appartient au Père, la sagesse au Fils, l’amour au Saint-Esprit, et les trois ne sont qu’un: puissants, sages, souverainement aimants. Et Jésus-Christ, caractère de la substance divine, porte la puissance, la sagesse et l’amour. Eh bien! c’est ce caractère admirable, formé dans la sainte humanité du Sauveur par son union avec la divinité, que je vous propose pour modèle.

Je vous ai déjà, pendant la retraite, parlé des perfections différentes de Notre-Seigneur. Je veux m’arrêter aujourd’hui à ce cachet divin qu’imprime en lui l’adorable Trinité, et que peut reproduire en soi tout homme qui a reçu le caractère du baptême et a été fait enfant de Dieu au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Au fond, que vous demande-t-on? D’avoir un caractère divin. Exigence bien grande, sans doute, mais parfaitement accessible à la capacité humaine aidée par la grâce. Et où apprendrez-vous à acquérir ce caractère? Dans l’étude de la Sainte Trinité: Père, Fils et Saint-Esprit. Le Père est considéré comme le principe, la source d’où la divinité découle dans le Fils et dans le Saint-Esprit; et, quant aux oeuvres extérieures, c’est à lui qu’est plus particulièrement attribuée la création. De même vous avez en vous une puissance d’action, et, si je puis m’exprimer ainsi, une puissance d’initiative. Les êtres faibles ne sentent pas le besoin d’agir. Il y en a une autre espèce: les paresseux. Ils ne se doutent pas qu’en un sens leur paresse va attaquer directement Dieu le Père.

Mais à ce point de vue, que l’esprit de foi est nécessaire pour se placer en rapport avec Dieu!

D’autre part, le caractère fort a besoin d’être dirigé dans une grande prudence et sagesse qui correspond au Fils. Enfin, je trouve dans la volonté une puissance d’aimer qui correspond à l’imitation du Saint-Esprit(2).

Notes et post-scriptum
2. "Nous n'avons pu reproduire que les notes manuscrites du P. d'Alzon, notes qui, pour cette conférence, se trouvent un peu écourtées. Heureusement, la mémoire de l'âme y suppléera pour les auditeurs du Père, et les idées générales sont suffisamment indiquées pour que le lecteur puisse tirer lui- même les conclusions." (Note de *l'Assomption*, à la suite de cette instruction publiée dans le numéro du Ier février 1877.)1. "Qui, étant la splendeur de sa gloire (du Père) et l'empreinte de sa substance." (Heb. I, 3.)