OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS DU SAMEDI|TROISIEME SERIE

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS DU SAMEDI|TROISIEME SERIE
  • INSTRUCTIONS SUR LES ACTES DES APOTRES
    IX
    [L'ETAT RELIGIEUX. ACTES, IV, 34-37.]
  • Les Instructions du Samedi. Paris, Maison de la Bonne Presse, 1932, p. 232-244.
  • BR 2-3
Informations détaillées
  • 1 APOTRES
    1 AUGUSTIN
    1 FIDELES
    1 HIERARCHIE ECCLESIASTIQUE
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 OBEISSANCE DE JESUS-CHRIST
    1 PAPE
    1 PAUVRETE DE JESUS-CHRIST
    1 PERES DE L'EGLISE
    1 PERFECTION
    1 PRATIQUE DES CONSEILS EVANGELIQUES
    1 REGLES DES RELIGIEUX
    1 RELIGIEUX
    1 SAINTETE DE L'EGLISE
    1 SOCIETE
    1 SUPERIEUR
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VERTU DE CHASTETE
    1 VERTU DE PAUVRETE
    1 VIE RELIGIEUSE
    2 ANANIE
    2 ANTOINE, SAINT
    2 BARNABE, SAINT
    2 BENOIT, SAINT
    2 CAIUS, SAINT
    2 CECILE, SAINTE
    2 DIOCLETIEN
    2 FRANCOIS D'ASSISE, SAINT
    2 PAUL ERMITE, SAINT
    2 PAUL, SAINT
    2 PIERRE, SAINT
    2 SIMON LE MAGICIEN
    2 SUZANNE, SAINTE
    3 ALEXANDRIE, EGYPTE
    3 EPHESE
    3 GAULE
    3 JERUSALEM, CENACLE
  • Collégiens de Nîmes
  • 11 Mars 1868
  • Nîmes
La lettre

J’ai l’intention, mes chers enfants, de revenir aujourd’hui sur quelques passages que j’avais supprimés à dessein, pour méditer sur les pensées que le Saint-Esprit a voulu exprimer dans ces endroits.

Mais la question que je veux surtout examiner, c’est celle de l’état religieux: permettez-moi de le dire, on crache aujourd’hui tant de sottises sur cette question si simple, qu’il est bon de savoir à quoi s’en tenir. Il est difficile cependant de trouver quelque chose de plus clair, de plus élémentaire, et il faut que ceux qui en parlent si mal soient ou ignorants, ou stupides, ou même, je ne craindrai pas de le dire, hérétiques.

Je vous préviens cependant que tout ce que j’ai à exposer sur ce point n’est pas article de foi, quoique basé sur l’enseignement de Suarez, de saint Thomas d’Aquin et des Pères de l’Eglise. Ce sont ces grandes lumières de l’Eglise catholique qui nous éclaireront à cet égard.

Trois questions se présentent: Qu’est-ce que l’état religieux? Quand a-t-il commencé? Que doit-il être de nos jours?

Une des confusions que l’on commet souvent en parlant de l’état religieux, c’est de ne pas le distinguer des Ordres religieux. Mais, dites-moi, de ce qu’on est soldat, s’ensuit-il qu’on soit à la fois lancier, grenadier, hussard, artilleur, etc.? Non, sans doute. Eh bien! de même que dans l’armée il y a différentes catégories, différents régiments, il y a, dans l’état religieux, différents Ordres religieux. On peut appartenir à tel ou tel Ordre, mais avant tout on est religieux, on est dans l’état religieux. Quand nos pères les Francs envahirent les Gaules, je ne pense pas qu’ils aient eu à leur disposition les hussards, les lanciers, les zouaves, etc.; ils étaient soldats et cela suffisait. Mais au cours des âges, on voit apparaître divers corps de troupes, la cavalerie et l’infanterie, les troupes armées à la légère et celles qui étaient armées pesamment. De même, au commencement de l’Eglise, il y a seulement l’état religieux; les Ordres religieux ne parurent que plus tard.

Mais en quoi consiste, à proprement parler, l’état religieux?

Lorsque nous considérons la nature physique et matérielle, nous remarquons en elle des différences et un progrès en nous élevant de la matière inorganique à la matière organique, de la pierre à la plante et à l’animal. Si nous nous transportons dans le ciel, n’y verrons-nous pas une hiérarchie, un ordre parfait, depuis les esprits célestes qui sont le plus près de Dieu, les séraphins, les chérubins, les trônes, les dominations etc., jusqu’aux anges inférieurs?

Mais, s’il y a une hiérarchie dans la nature matérielle et dans la nature spirituelle, n’y en aura-t-il pas dans la nature composée à la fois d’esprit et de matière? Il y en aura une sans doute, elle est constituée par le Pape et les évêques. Mais, n’y aurait-il pas encore une hiérarchie dans la sainteté, puisque les êtres angéliques ne sont ainsi rangés en différents choeurs qu’en tant qu’ils sont plus ou moins parfaits? De même, parmi les chrétiens, il y aura ceux qui se contentent de suivre la voie commune, et ceux qui sont embrasés du désir de mener une vie plus parfaite.

Je considère en ce moment l’ensemble des fidèles. Qu’y voyons-nous? Deux catégories: vous avez d’un côté une portion de l’humanité baptisée et qui dès lors a une loi à laquelle elle est obligée de se soumettre; vous avez ensuite ceux à qui la loi ne suffit pas, qui veulent pratiquer, outre cette loi, les simples conseils; qui recherchent non seulement ce qui est ordonné par Dieu, mais tout ce qui peut lui être agréable; ceux qui obéissent non seulement aux ordres du Maître, mais qui volent au-devant des désirs du Père.

Or, Jésus-Christ a été le premier modèle de ceux qui aspirent à cette perfection, car si, comme il le dit lui-même, il est venu remplir la loi: « Non veni solvere legem, sed adimplere, je ne suis pas venu détruire la loi, mais l’accomplir, » il est allé beaucoup plus loin, et il a pratiqué cette perfection qui consiste surtout en ces trois choses: la pauvreté, la chasteté, l’obéissance.

La pauvreté! Et qui était plus pauvre que Celui qui a dit de lui-même: « Les renards ont leurs tanières, les oiseaux du ciel leurs nids, le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. Vulpes foveas habent et volucres coeli nidos: Filius hominis non habet ubi caput reclinet. » (Matth. VIII, 20.) Pouvait-il être un plus pauvre que Celui qui était né dans une crèche, qui, après son dernier soupir, fut déposé dans un sépulcre d’emprunt, qui vécut d’aumônes et du travail de ses mains?

Et la chasteté de Jésus! est-il besoin d’en parler? Il est appelé l’Epoux des âmes chastes, et la chasteté est sortie à jamais, pour ainsi dire, des veines de Jésus-Christ sur le Calvaire.

C’est aussi sur le Calvaire qu’il nous apparaît comme le modèle de l’obéissance: « Factus est, obediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Il a été fait obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix, (Philip. II, 8.)

Cette vie parfaite, cette vie religieuse que Jésus-Christ a autorisée par son exemple, il l’a également appuyée de ses conseils, et elle se trouve conseillée à tout instant dans l’Evangile. Ainsi, l’état religieux remonte jusqu’à l’Evangile et jusqu’à Notre-Seigneur. Cette vie parfaite se compose donc de la séparation d’avec les choses terrestres par la pauvreté, de la domination de son corps par la chasteté et du sacrifice de sa volonté par l’obéissance. « Si vis perfectus esse, dit Jésus-Christ à ce jeune homme qui lui demande les moyens d’arriver à la possession de la vie éternelle, vende quae habes, et da pauperibus, et habebis thesaurum in coelo, et veni, sequere me: Si tu veux être parfait, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens, suis-moi. » (Matth. XIX, 20.) Dans un autre endroit, il dit: abneget semetipsum, qu’il se renonce, ce qui peut comprendre encore la chasteté. Mais il est un passage plus catégorique, où il est dit, en termes formels, qu’il vaut mieux ne pas se marier que se marier. Mais ceci m’entraînerait dans de trop longues considérations, et il me faudrait prouver que, quand nous recommandons la chasteté aux chrétiens, nous ne faisons que nous conformer aux paroles de Jésus-Christ. Il y a sans doute beaucoup à souffrir dans la vie religieuse, mais cela peut-il nous étonner, puisque ceux qui se donnent à cette vie aspirent à une plus haute récompense?

D’ailleurs, quand même on ne trouverait pas dans l’Evangile les conseils relatifs à la perfection de la vie religieuse, il semble que cet état soit nécessaire à l’Eglise, pour qu’elle ait les marques qui la caractérisent. Prenons, par exemple, la sainteté. Qu’y a-t-il de plus saint que la vie religieuse, sans que nous prétendions pour cela que les religieux et les religieuses sont tous des saints? De même que nous avons remarqué que l’Eglise était en germe dans le passé, de même la vie religieuse, bien qu’elle ne se soit développée que plus tard, était en germe dès les premiers temps de l’Eglise. La vie religieuse a toujours existé dans l’Eglise, sinon telle qu’elle est aujourd’hui, du moins avec tous ses éléments essentiels. Si les formes actuelles n’y étaient pas encore, le fond y a été toujours, et c’est là une preuve que l’état religieux a commencé avec l Eglise elle-même.

Il y aura sans doute toujours des gens qui détesteront la vie religieuse et diront que c’est depuis le IIIe ou le IVe siècle seulement qu’il y a eu des religieux, et que, par conséquent, ils ne sont pas nécessaires à l’Eglise. Mais nous trouvons cette vie pratiquée par Jésus-Christ lui-même et recommandée par ses conseils dans l’Evangile. Ce n’est pas tout.

N’y a-t-il pas eu une vie religieuse dès le commencement, et que signifient ces paroles: « Multitudinis credentium erat cor unum et anima una: la multitude des croyants n’avait qu’un coeur et qu’une âme? » Elles ne prouvent pas que tous les premiers chrétiens, les 8000 que saint Pierre avait convertis, fussent des religieux. Mais les 72 disciples qui avaient suivi Notre-Seigneur, le collège apostolique lui-même, ne pratiquaient-ils pas la vie religieuse? Et que voyons-nous dans le Cénacle, lors de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres? Nous y voyons la Sainte Vierge: se préparait-elle à recevoir le Saint-Esprit, elle qui en avait été remplie et qui, par l’opération du Saint-Esprit, avait donné Jésus-Christ au monde? La Sainte Vierge avait en quelque sorte dans le Cénacle une mission sociale, une mission ecclésiastique. Dans le Cénacle a existé le premier couvent de femmes et Marie a été la première supérieure des religieuses, de même que saint Pierre a été le premier supérieur des religieux. Il en est encore ainsi aujourd’hui, et le supérieur de tous les religieux, c’est toujours le Pape, successeur de saint Pierre.

Mais nous sommes dans le domaine du conseil, non du précepte; chacun est libre d’embrasser ou non cette vie de perfection. Aussi saint Pierre dit-il à Ananie: « N’étais-tu pas libre de garder tout ton argent? » Et saint Paul prêchant à Ephèse ne dit-il pas: « Argentum et aurum aut vestem nullius concupivi,… ad ea quae mihi opus erant ministraverunt manus istae: Je n’ai convoité ni l’or, ni l’argent, ni le vêtement de personne,… à l’égard des choses dont j’avais besoin, ces mains y ont pourvu. » (Act. XX, 33-34.) Saint Paul travaillait donc de ses mains pour gagner sa vie. Et pourquoi est-il fait mention de Barnabé comme ayant mis tous ses biens en commun, si tout le monde le faisait? Dans toutes les Eglises il n’y avait pas cette même communauté de biens.

Ainsi, comme je l’ai dit, les apôtres sont les premiers religieux et le Cénacle renferme deux couvents, un couvent d’hommes et un couvent de femmes. Pouvait-il d’ailleurs y avoir de meilleurs religieux que ceux qui venaient de recevoir la plénitude des dons du Saint-Esprit, qui ont été les plus parfaits imitateurs de Jésus-Christ? Ne sont-ils pas pauvres et de la vraie pauvreté, puisque nous voyons saint Pierre n’avoir pas seulement de quoi manger? et dans l’intervalle de temps compris entre la Résurrection et l’Ascension, il est obligé de retourner à ses filets, vado piscari, pour se procurer de quoi vivre. Aussi, quand le boiteux lui demande de l’argent: Argentum et aurum non habeo, répond-il, il n’a pas le sou, mais, ce qui vaut mieux, il a le don des miracles et il donne à ce boiteux la santé et l’usage de ses jambes.

De même, quand les fidèles apportaient leurs biens aux apôtres, ils les déposaient à leurs pieds, mais les apôtres n’en souillaient pas leurs mains. Et quand Simon le Magicien voulut acheter des apôtres, pour de l’argent, le pouvoir de donner le Saint-Esprit, Pierre s’écria: « Que ton argent s’en aille en perdition avec toi. » Et quand les Grecs vinrent se plaindre que leurs veuves étaient oubliées dans la distribution des aumônes faites chaque jour: « Nous n’avons pas le temps de nous occuper de ces bonnes oeuvres, répondent les apôtres, notre devoir est de prier et de prêcher la parole de Dieu. Nos vero orationi et ministerio verbi instantes erimus. »

Quant à l’obéissance, elle était également pratiquée par les apôtres; ils étaient obéissants autant qu’ils pouvaient l’être comme évêques et obligés de commander. Du reste, cette obéissance est une conséquence de l’autorité qu’avait saint Pierre. Mais, dira-t-on, on ne faisait pas de voeux. Peu importe, la vie religieuse n’en existait pas moins. Quand un religieux embrassait l’état de perfection, à l’époque où les formules de profession n’existaient pas encore, on lui rasait la tête ; et, vous le savez, quand on voulait se débarrasser d’un roi, on n’avait qu’à le tondre, et dès lors il était censé appartenir à l’état monastique. Les premiers Dominicains eux-mêmes ne faisaient pas de voeux.

Il y a toujours eu une règle quelconque, et nous voyons déjà une règle établie par saint Marc envoyé par saint Pierre à Alexandrie. Et ces Esséniens, ces Thérapeutes, qui vivaient dans une si grande austérité? les plus graves auteurs ont reconnu que c’étaient des religieux. A mesure que les choses se développent, que la société chrétienne s’organise, on voit apparaître les règles de saint Basile, de saint Benoît, de saint Augustin (que nous suivons, tout petits religieux que nous sommes,) de saint François d’Assise, etc. Tous ces fondateurs donnaient des règles appropriées aux époques. Ainsi, on ne doit pas attaquer la vie religieuse. Elle a été établie par Jésus-Christ, conseillée par l’Evangile et pratiquée par les apôtres. En voilà assez pour éclairer suffisamment cette question.

Que doivent être les religieux et les religieuses de nos jours?

Si les religieux et les religieuses forment l’armée de l’Eglise, il faut qu’ils se diversifient suivant les temps et les besoins de cette Eglise. Si l’on voulait rétablir l’ancienne légion romaine, ce serait une absurdité; les modifications survenues dans la société et les grandes découvertes qui ont été faites ne le permettent pas. Ces modifications, il est vrai, ne peuvent affecter que la forme et non le fond de la vie religieuse. Ainsi, au commencement, les apôtres étaient positivement pauvres, chastes (car c’était là une des conditions de l’épiscopat), c’étaient des hommes de prière, obéissant à l’esprit de Dieu. Plusieurs saints ont été martyrisés pour avoir prêché la chasteté, ainsi saint Cajus pour avoir persuadé à la nièce de Dioclétien, sainte Suzanne, de rester vierge. C’est là le perpétuel enseignement de l’Eglise romaine. La perfection de la vie religieuse n’est donc pas moins grande dès les premiers jours qu’elle ne l’a été depuis.

Quant aux mortifications d’aujourd’hui, ils avaient assurément de quoi les remplacer: les bûchers, les chevalets, les bêtes de l’amphithéâtre, etc. Nous savons que sainte Cécile portait un cilice sous une robe d’or. Mais laissons là ce sujet et voyons la conduite tenue par les religieux suivant la différence des temps.

Les persécutions les forcent d’abord à se réfugier dans les déserts; c’est l’époque de saint Paul premier ermite, de saint Antoine. Puis les Barbares arrivent, et les religieux s’enfoncent dans les forêts, ou s’établissent au sommet des rochers, dans la demeure des aigles, emportant avec eux la science et la civilisation. La société devient chrétienne, alors ils descendent dans les villes. Aujourd’hui la société est devenue plus païenne que jamais; il faut donc aller à la société pour lui faire le plus de bien possible. Cette société porte le stigmate de son apostasie, car la séparation de l’Eglise et de l’Etat est une véritable apostasie.

Nous avons eu jusqu’ici bien des révolutions, nous en aurons encore, car il faut que la société soit punie de son impiété. Mais telle qu’elle est, nous devons accepter la société, malgré ses crimes, nous devons intercéder pour elle et lui prodiguer tout notre dévouement. Il faut aussi une expiation particulière pour tous les crimes de notre temps, crimes plus grands que ceux des païens qui n’avaient pas encore été éclairés de la vraie lumière. Il s’ensuit que l’austérité et les mortifications doivent être le partage de l’état religieux. De plus, il faut aller porter la vertu au milieu de ce monde où règne l’impiété. Voilà un homme, par exemple, qui a été baptisé, qui s’est confessé par pure formalité le jour de son mariage et qui n’a jamais pensé à Dieu. Il tombe malade: une Soeur vient le soigner, lui parle de Dieu; le malade grogne d’abord, mais peu à peu, entraîné par les bons soins de la religieuse, il se réconcilie avec la religion et avec Dieu, et grâce à ce ministère de charité, après avoir mal vécu, il lui sera donné de bien mourir.

Telles sont les considérations que j’avais à vous présenter sur l’état religieux, mes chers enfants, pour vous fournir des réponses à des objections que vous entendrez fréquemment. Mais ces réflexions ne sont-elles point propres à vous transporter d’admiration pour ces inventions sublimes, nées en quelque sorte du sang d’un Dieu, qui poussent tant d’âmes à se donner comme Dieu se donne lui-même, et à imiter, autant que possible, la vie parfaite du Sauveur?

Notes et post-scriptum