OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|CONFERENCES AUX RELIGIEUSES DE L’ASSOMPTION, NIMES, 1870-1871.

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|CONFERENCES AUX RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION, NIMES, 1870-1871.
  • PREMIER CONFERENCE DONNEE LE 5 NOVEMBRE 1870.
    SENTIMENT DE LA PERFECTION
  • Prêtre et Apôtre, IX, n° 105, novembre 1927, p. 329-331.
  • DA 43; CN 1; CV 32.
Informations détaillées
  • 1 ABANDON A LA MISERICORDE DE DIEU
    1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ACTE DE PERFECTION
    1 ACTION DE DIEU DANS L'AME
    1 ACTION DU CHRIST DANS L'AME
    1 AME
    1 AME EPOUSE DE JESUS CHRIST
    1 AME SUJET DE LA VIE SPIRITUELLE
    1 AMOUR DE DIEU POUR SA CREATURE
    1 APATHIE SPIRITUELLE
    1 AUGUSTIN
    1 AUTEURS SPIRITUELS
    1 BIEN SUPREME
    1 BONHEUR
    1 BONTE MORALE
    1 BUT DE LA VIE
    1 CATHOLICISME
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CHRETIEN
    1 CHRIST
    1 CONNAISSANCE DE DIEU
    1 CONNAISSANCE MORALE
    1 CONSENTEMENT
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 CORPS
    1 CREATEUR
    1 CREATURES
    1 DEMARCHE DE L'AME VERS DIEU
    1 DEPASSEMENT DE SOI
    1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 DEVOIRS DE L'HOMME
    1 DIEU
    1 DIEU CENTRE DE LA VIE SPIRITUELLE
    1 DIEU LE PERE
    1 DISPOSITIONS AU PECHE
    1 DOCTEURS DE L'EGLISE
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 ECRITURE SAINTE
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 ETRE HUMAIN
    1 ETUDE DES PERFECTIONS DE DIEU
    1 FIDELITE A LA GRACE
    1 FINS DERNIERES
    1 FONDEMENTS DE LA VIE SPIRITUELLE
    1 FORMATION DE JESUS CHRIST DANS L'AME
    1 FORMES MONASTIQUES
    1 FORMES MONASTIQUES DES ASSOMPTIONNISTES
    1 GRACE
    1 HERESIE
    1 HOMME CREE A L'IMAGE DE DIEU
    1 IMITATION DE DIEU
    1 INCARNATION MYSTIQUE
    1 INFIDELITE
    1 JESUS-CHRIST
    1 JOUISSANCE DE DIEU
    1 LIBERTE
    1 LOI MORALE
    1 LUTTE CONTRE LE MAL
    1 MONDE CREE
    1 MYSTERE DU SALUT
    1 MYSTIQUE
    1 ORGUEIL DE LA VIE
    1 PASSION BONNE
    1 PENSEE
    1 PERE SOURCE DE LA FOI
    1 PERFECTION
    1 POIDS DE DIEU
    1 POLEMIQUE
    1 POSSESSION DE DIEU
    1 PREAMBULES DE LA FOI
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 RATIONALISME
    1 RECHERCHE DE DIEU
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REGLE DE SAINT-BASILE
    1 REGLE DE SAINT-BENOIT
    1 REGLES DES RELIGIEUX
    1 RELIGIEUX
    1 RELIGION NATURELLE
    1 REVELATION
    1 SAGESSE HUMAINE
    1 SAINT-ESPRIT
    1 SAINT-ESPRIT SOURCE DE LA CHARITE
    1 SAINTETE
    1 SAINTS DESIRS
    1 SALLE DE COMMUNAUTE
    1 SENSIBILITE
    1 SOUMISSION SPIRITUELLE A JESUS-CHRIST
    1 SOUVERAINETE DIVINE
    1 SPIRITUALITE CHRISTOCENTRIQUE
    1 SPIRITUALITE DU RELIGIEUX
    1 SPIRITUALITE TRINITAIRE
    1 THEOLOGIE DE SAINT AUGUSTIN
    1 THEOLOGIE MYSTIQUE
    1 THEOLOGIE NATURELLE
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 TRINITE
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VERITE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE HUMAINE
    1 VIE RELIGIEUSE
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VISION BEATIFIQUE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOIE UNITIVE
    2 BASILE, SAINT
    2 BENOIT, SAINT
    2 CASSIEN
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
    2 JEAN DE LA CROIX, SAINT
    2 RODRIGUEZ, ALPHONSE
    2 SUAREZ, FRANCISCO
  • Religieuses de l'Assomption
  • 5 novembre 1870
  • Nîmes
La lettre

Canevas de l’Auteur. -Que poursuivent tous les chrétiens? Le bien. Bonum est illud quod omnes appetunt. Et la jouissance du bien s’appelle le bonheur.

Tous les hommes désirent le bonheur, sauf à se tromper quant à l’objet où ils le placent. Les chrétiens posent leur but et leur bonheur en Dieu;les religieux, dans la possession plus parfaite de Dieu.

Mais il faut ici considérer trois choses: le terme qui est Dieu; le moyen de le posséder qui est l’amour; la jouissance, fruit de sa possession, qui est le bonheur.

D’où il résulte que plus je connaîtra Dieu, plus je l’aimerai, et plus je l’aimerai, plus je serai heureux.

Conclusion. -Nécessité d’étudier Dieu. Deux moyens: l’étude proprement dite, la prière.

Nécessité d’écarter les obstacles qui s’opposent à la vue de Dieu, autant que nous pouvons le voir ici.

Nécessité d’enflammer son coeur par l’amour.

Texte sténographié de la Conférence

I. Mes Soeurs,

Diverses méthodes ont été apportées par les saints pour traiter les matières dont je me propose de vous entretenir. Les uns -et c’est surtout parmi les anciens, -les ont traitées avec beaucoup de détails. Plus tard, on est arrivé à une plus grande concision, Saint Basile a écrit deux livres sur la vie religieuse(1); le titre indique assez la méthode qu’il a suivie. Chez saint Benoît, l’idée de la Règle est autre chose que ce que nous retrouvons plus tard dans saint François de Sales. Cassien s’est seulement appliqué à résumer les entretiens des solitaires sur les devoirs de la vie religieuse. Suarez a écrit sur ce sujet trois volumes in-4°. Veuillez ne pas être surprises si ma méthode tantôt s’éloigne, tantôt se rapproche de celles-là. Si je ne suis pas exactement saint Jean de la Croix, Rodriguez ou saint Thomas, je chercherai, du moins, à m’en rapprocher. Peu importe la forme, du reste, pourvu qu’au fond tous les sujets de la vie religieuse soient traités, car dans tous ces maîtres de la vie spirituelle la doctrine est la même.

La première question que vous aurez à vous poser est celle-ci: Pourquoi vivez-vous? Pourquoi existez-vous? Quel terme, quel but Dieu a-t-il posé à la vie? A cette demande, trois réponses se formulent. L’homme dit: « Le bonheur est le terme de mon existence. » Le chrétien répond la parole du catéchisme: « Je suis créé et mis au monde pour aimer et servir Dieu. » La religieuse répond à son tour: « La perfection est l’objet de ma vie. »

Or, il faut remarquer que ces trois réponses n’en font qu’une, à vrai dire, car si Dieu est le terme du bonheur, la perfection religieuse sera le meilleur moyen d’arriver à la possession de Dieu. Perfection, bonheur, Dieu, sera donc la même réponse, considérée sous trois points de vue différents.

Le bonheur ne se trouve qu’en Dieu. Plus la perfection est grande, plus la possession de Dieu est certaine. Donc ces trois termes donnés à la vie de l’homme se rencontrent dans un seul qui est Dieu. Cette vérité, si claire et si élémentaire, demande toutefois quelques développements.

Saint Augustin, après avoir passé neuf ans chez les manichéens, composa son ouvrage en deux livres intitulé De moribus Ecclesiae catholicae et de moribus manichaeorum, dans lesquels il s’efforce de montrer la supériorité du catholicisme. Je vais vous en lire tout au long des passages remarquables et je ne regretterai pas de substituer la parole de ce Docteur de l’Eglise à la mienne, pour vous pénétrer de la grandeur de son génie. Et, après tout, qu’avez-vous de mieux à faire, vous, filles de saint Augustin, que de vous nourrir de la doctrine de votre patriarche et Père, et de tâcher de vous animer de son esprit?

Saint Augustin avait affaire à des hommes rationalistes. C’est pourquoi, après avoir dit que pour arriver à connaître une chose, l’autorité doit précéder la raison, -non pas que celle-ci soit moins excellente, mais parce qu’il est de l’ordre même de la nature qu’il en soit ainsi, par suite de l’affaiblissement de l’intelligence humaines obscurcie par les ténèbres du péché, -il adopte pourtant le mode d’argumentation en usage chez les manichéens.

Ch.III. -« Au flambeau de la raison il cherche quel doit être le terme de la vie de l’homme. Tout lui répond: le bonheur. On ne peut être heureux sans posséder ce que l’on aime: on ne peut être pleinement heureux sans jouir du bien par excellence. Le souverain bien, quel sera-t-il? Il ne peut être inférieur à l’homme ni égal à lui. Il doit lui être supérieur et sa possession doit être assurée.

Ch. IV. -Mais qu’est-ce que l’homme? Est-il corps ou âme? Et à laquelle de ces deux substances se rapportera le souverain bien?… Le souverain bien de l’homme n’est pas le souverain bien du corps, mais il sera le souverain bien du corps et de l’âme tout ensemble ou bien de l’âme seule.

Ch. V. -Le souverain bien du corps est l’âme, parce qu’elle procure au corps la perfection la plus grande possible. Et pourtant le souverain bien de l’homme ne peut pas être l’âme, mais quelque chose qui surpasse l’âme. Ce que nous découvrirons de plus parfait que l’âme sera le souverain bien de l’homme.

Ch. VI. -Qu’est-ce qui rendra l’âme parfaite? La vertu. Elle est quelque chose de distinct de l’âme, car l’âme poursuit quelque chose en dehors d’elle pour arriver à la possession de la vertu. Ce qu’elle poursuit, ce sera ou bien l’homme sage (système des stoïciens), ou bien Dieu (système des platoniciens). Ce ne pourra être que Dieu, puisqu’en même temps ce souverain bien peut seul faire notre bonheur, éternel, immuable. La vertu donc conduit à la possession de Dieu.

Ch. VII. -Mais comment atteindre Dieu, si nous ne le voyons pas? Ici la raison s’arrête au seuil des choses divines. Magnifique passage sur la révélation de Dieu par les Ecritures et l’économie de notre salut: la loi, les prophètes, le mystère de l’Homme-Dieu, les apôtres, les martyrs, garants de notre foi.

Ch. VIII. -Le Christ lui-même nous dit notre fin, la béatitude qu’il nous destine: aimer Dieu d’un amour souverain, de tout son coeur, de toute son âme, de tout son esprit. Saint Paul dit: Quis ergo nos separabit a caritate Christi? (Rom. VIII, 35.)

Ch. XI. -Chercher Dieu, c’est donc aspirer à la béatitude. Le posséder, c’est la béatitude même. Or, c’est par l’amour que nous le cherchons. Diligentibus Deum omnia cooperantur in bonum. (Rom. VIII, 28.) Donc, le souverain bien consiste non seulement à aimer, mais à aimer de telle sorte que nous ne puissions rien aimer davantage.

Ch. XII. -C’est la charité qui nous unit à Dieu. Plus la soumission de l’âme est profonde, plus son union avec Dieu est étroite. Elle s’éloigne d’autant plus de lui qu’elle désobéit à ses lois, qu’elle s’attache aux biens inférieurs et à elle-même.

Ch. XIII. -Cette union avec Dieu se fait par Jésus-Christ et le Saint-Esprit: « Personne ne vient au Père que par moi. » (Joan. XIV, 6.) Nous sommes unis à Dieu par la sanctification qui produit la charité: c’est l’oeuvre du Saint-Esprit.

Ch. XIV. -L’amour donc nous unit à la Trinité, l’Etre, le souverain Etre.

Ainsi donc, le souverain bien vers lequel l’homme doit tendre est Dieu lui-même. La raison et l’autorité le prouvent. En effet, quel peut être pour l’homme le bien par excellence, en dehors de Celui dont la possession produit le souverain bonheur? Et ce bien, c’est Dieu, à qui nous ne pouvons nous unir que par la dilection, l’amour, la charité. »

Tel est donc, mes chères Soeurs, le magnifique commentaire de cette théorie si simple et à la portée de tous: qu’il n’y a que Dieu à qui il faille s’attacher, que Dieu seul est le but de notre vie.

Mais nous allons dès aujourd’hui en tirer une conclusion. Si Dieu est le terme du bonheur, plus nous aimerons Dieu et plus nous jouirons du bonheur. Seulement nous l’aimerons non pas en paroles, mais par nos actes, par la perfection de notre vie. Dès lors aussi, plus nous ferons toutes choses par amour de Dieu, plus nous serons parfaites. Faisons tout pour Dieu et cela suffira. Hoc fac et vives. (Luc. X, 28.) Diliges Dominum… (Luc. X, 27.) C’est la perfection de la loi.

II. Devant cet enchaînement rigoureux qui nous impose un devoir imprescriptible une difficulté se présente. Il y a en nous une impuissance radicale, une imperfection qui gît dans l’essence même de la faiblesse de l’homme. Comment en triompher? Nous voyons le but: Dieu. Le bonheur nous est offert; mais à côté du terme se trouve le moyen, la perfection. Comment y arriverons-nous?

Mes Soeurs, Dieu a distribué dans le monde la hiérarchie des êtres. Chaque créature a son organisation propre et sa part des dons du Créateur. Descendons au plus bas de la matière. La pierre est inerte, privée d’organisme. Ce bois que vous voyez a une certains sensibilité. Chez les animaux, cette sensibilité s’accroît; leurs sens sont plus développés, plus parfaits même que dans l’homme. Mais voici le caractère grand et distinctif. L’homme a une âme, une âme par laquelle, comme dit saint Augustin, il grandit dans l’échelle de la création, il s’élève jusqu’à Dieu. Et quel sera le levier puissant qui le portera si haut? La grâce, mes Soeurs.

Je me résume. Le bonheur se trouve dans la plus grande possession possible de Dieu. La perfection nous le donne, et la vie religieuse, en nous demandant cette perfection, assure notre béatitude.

Mais reste une question bien importante: Quel sera le moyen d’atteindre cette perfection? Le trouverons-nous en nous? Non. La voix du Maître parle: Sine me nihil potestis facere. (Joan. XV, 5.) Rien par nous-mêmes, rien sans lui. Il faut le secours de la grâce de Dieu, et avec elle vous pouvez tout.

Mes Soeurs, cette grâce, Dieu vous la donne abondamment. Vous l’avez eue entre beaucoup d’autres, dans votre vocation. J’y remarque deux choses: 1° L’appel de Dieu: Non vos me eelegistis (Joan. XV, 16); 2° votre libre choix: (Si vis perfectus esse. (Matth. XIX, 21.) L’appel de Dieu, d’une part, votre volonté, de l’autre, c’est-à-dire la détermination librement consentie d’être parfaites. Gratia Dei sum id quod sum. (I Cor. XV, 10.)

Cette grâce vous a prévenues, elle vous a tirées de la foule par un choix divin. Vous avez marché, mues par elle, mais dans l’adhésion entière de votre âme (grâce concomitante). Et plus l’adhésion de votre volonté à cette grâce a été entière et absolue, plus vous êtes devenues parfaites. Car toute la perfection consiste en ceci: la grâce d’abord, puis la volonté très ferme d’arriver là où la grâce nous pousse. Il en résulte un commerce admirable entre l’homme et Dieu, car l’homme n’est appelé à la vie parfaite que pour s’unir à Dieu: Attraxi te miserans. (Jer. XXXI, 3.) Concourez-vous à cet ineffable dessein de la miséricorde divine? De quelle manière votre volonté aide-t-elle Dieu dans la diffusion de ses grâces? Avez-vous compris la grandeur de cette âme religieuse dont Dieu se fait l’époux pour l’attirer à lui? La beauté de ce mariage divin, où l’adhésion de l’épouse est nécessaire pour rendre parfaite l’alliance mystérieuse parfaite, dans l’amour manifesté par la sainteté de la vie?

Dieu aime. Il attire, parce qu’il est l’objet de notre bonheur, et pour que nous puissions le posséder davantage, il nous donne comme un sens nouveau, un sixième sens, celui de la perfection.

Vous l’avez souvent dit en parlant de votre état religieux, les gens du monde n’y comprennent rien, c’est un livre fermé où les regards du vulgaire ne pénètrent pas. J’en dirais volontiers autant de la perfection religieuse. C’est un sens qui n’est pas donné à toutes celles qui sont appelées. Il y a un degré supérieur qu’on embrasse rarement et que celles que j’appellerai les religieuses inférieures ne comprendont jamais.

Pour ceux à qui il est donné de connaître le véritable Dieu (I Joan. V, 20.), ils savent que nous sommes dans Jésus- Christ, dit saint Paul (Gal. IV, 19; Phil. II, 21), comme dans un moule, formés sur ce divin modèle. Plus la cire est molle, plus l’empreinte de Jésus-Christ se fera, plus la forme deviendra sienne. Un jour viendra où le moule sera brisé par la mort. Apparebimus, nous apparaîtrons et nous serons semblables à Jésus-Christ, nous le serons d’autant plus que nous aurons laissé la grâce agir davantage en nous.

La perfection religieuse est donc le plus excellent moyen d’arriver au plus grand bonheur par la possession immuable, éternelle de Dieu. L’âme désire le bonheur. Son bonheur, c’est Dieu. Elle le possède par la sainteté, fruit du merveilleux concours de la grâce et de sa volonté, Demandons-nous: « Est-ce que je corresponds à la grâce? Ma volonté est-elle unie inviolablement à Dieu? Ici ressort tout naturellement l’absurdité d’une religieuse qui dirait: « Je ne puis pas devenir parfaite. » Oui, vous* ne le pouvez pas. Mais dans ce travail le résultat ne dépend pas de vous laissée à vos propres forces. La grâce le fera. « Je puis tout en celui qui me fortifie. » (Phil. IV, 13.) Je puis tout par Jésus-Christ. Vous tendez à la perfection et vous sentez d’une façon désespérante l’impuissance native, radicale de vos efforts; c’est vrai. Mais voici une autre puissance, celle de Jésus-Christ, qui vient à votre secours. Dites donc: « J’ai toute grâce pour agir; j’ai celle de ma vocation, j’ai celle des faveurs innombrables reçues de Dieu, j’ai Jésus-Christ enfin, pour accomplir en moi les volontés adorables, les desseins de Dieu sur ma vie qui lui est consacrée.

SI

Notes et post-scriptum
1. Ou plutôt deux Règles de la vie monastique.