OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|CONFERENCES AUX RELIGIEUSES DE L’ASSOMPTION, NIMES, 1870-1871.

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|CONFERENCES AUX RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION, NIMES, 1870-1871.
  • TRENTE-ET-UNIEME CONFERENCE DONNEE LE 19 DECEMBRE 1870.
    DE LA FOI
  • DA 45; CN 5; CV 33.
Informations détaillées
  • 1 ATHEISME
    1 AUGUSTIN
    1 CARACTERE
    1 CONSCIENCE MORALE
    1 CRAINTE
    1 FOI
    1 HUMILITE
    1 INTELLIGENCE
    1 LIBERTE
    1 PEUR
    1 PURIFICATION
    1 REFORME DU COEUR
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 TRANSFORMATION SOCIALE
    2 ADAM
    2 BERNARD DE CLAIRVAUX, SAINT
    2 BOSSUET
    2 HERODE AGRIPPA I
    2 JACQUES, SAINT
    2 PIERRE, SAINT
    3 SINAI
  • Religieuses de l'Assomption
  • 19 décembre 1870
  • Nîmes
La lettre

Plan de l’Auteur.

Quels sont les effets de la foi?

1° La crainte. Daemones credunt. Peur chez les méchants. Noluit intelligere ut bene ageret. La peur chez l’esclave. -La foi se présente comme l’ennemie du mal, de l’illusion, de la fausse conscience.

2° La purification du coeur. Fide purificans corda eorum. Oui, si l’on est logique.

3° L’intelligence. Nisi credideritis, non intelligetis. La foi est une lumière. Lumière surnaturelle.

4° La vraie liberté. Veritas liberavit vos. Que craint l’homme de foi, excepté le péché?

5° La force du caractère, à cause de la puissance du principe au nom duquel on agit.

6° La transformation sociale.

Texte sténographié de la conférence.

Mes Soeurs -Nous avons déjà dans le dernier entretien considéré la foi en elle-même; aujourd’hui je vous présente encore le même sujet de la foi mais à un autre point de vue, et je voudrais vous montrer quelques uns des effets de la foi. Et tout d’abord, n’est-il pas évident que si nous étions pénétrées des pensées de la foi, si nous croyions à la lumière de la foi ce que Dieu est et ce que nous sommes, l’humilité ne serait plus chez nous le résultat d’un effort, mais elle deviendrait une nécessité, un besoin de notre âme. Quelle est la sainteté, la pureté la grandeur, la puissance, la sagesse de Dieu? Qui le dira? Son nom est ineffable. Quelle est votre misère, votre corruption, votre légèreté, votre faiblesse, votre néant? Qui le dira aussi? C’est donc une sorte de démence qui se trouve au fond de la nature humaine et au fond de l’âme religieuse, quand on voit une âme, après tant de grâces amoncelées en elle et devenue épouse par ses saint voeux qui tombe dans la révolte et se sépare de Dieu par les pensées humaines auxquelles elle se livre sans cesse. Cela paraît une folie et pourtant c’est malheureusement vrai. Eh bien, il me semble que si nous avions la foi, nous marcherions dans des sentiments d’anéantissement de nous-mêmes et de la perfection de l’obéissance.

Le premier effet de la foi c’est la crainte, j’avais dit la peur, parce qu’en effet il y a une foi qui produit la peur; c’est la foi des démons de qui St Jacques a dit: « Et doemones credunt et contremiscunt (Jac. II 19). Ils ont la foi, ils savent que Dieu existe et c’est là leur supplice; c’est là aussi le supplice des damnés dans l’enfer; les athées ont la foi, ils ont la terreur de Dieu. Mais laissons les démons pour parler des méchants ils ont peur de la foi, ils la repoussent, ils ne veulent pas de ses lumières, pourquoi? « Nolui intelligere, ut bene ageret (Ps 3). Hélas n’y a-t-il pas des religieuses qui ont peur aussi de croire n’avez-vous pas rencontré au Noviciat, au Couvent, de ces nature grossières au point de vue surnaturel? « Deus dat vobis sensum » (1Joan. V 20); elles n’ont jamais eu ce sens; elles ont la foi comme les Juifs lorsqu’ils croyaient que Dieu était sur le Mont Sinaï et que dans la plaine ils faisaient le veau d’or pour l’adorer. Ces Religieuses, elles montent au Mont Sinaï quand elles vont à la chapelle, à la communion, mais à la condition qu’au retour de la chapelle et de l’action de grâces elles retourneront à leur veau d’or, à leurs habitudes, et il ne faut pas qu’on cherche à les éclairer trop, elles veulent rester dans ces habitudes. Si on leur dit une parole un peu sévère sous la forme même la plus douce, c’est une vraie tempête, un soulèvement terrible. Qu’est-ce que cela? C’est la peur de trop voir. Nolui intelligere. C’est la vraie raison de cette peur. On sait qu’il y des conséquences pratiques aux mystères de la foi, que la Rédemption, le Sang du Sauveur nous crée des devoirs; on sait qu’un acte de volonté généreux doit suivre la foi; alors on s’arrête et cette peur mauvaise vient couper les ailes aux 3/4 des résolutions qu’on avait prises à sa méditation; elle empêche d’approfondir la Vérité parce qu’il y a des conséquences derrière et on n’en veut pas parce que la vérité condamne notre conduite. Si vous en êtes là, tremblez, et si vous rencontrez des âmes en cet état terrible, ayez-en une grande compassion. C’est le commencement de l’état des démons, ils croient et ils ont peur. « Confige timore tuo carnes meas » (Ps 118-120). La peur peut être bonne quoiqu’elle soit la crainte de l’esclave. Comment se fait-il que l’épouse soit condamnée à passer par des terreurs. Si elle est infidèle, dans une mesure son époux la ramène par un châtiment qui est une miséricorde. Mais quelquefois c’est un état funeste pour certaines âmes qui ne veulent pas prendre la peine d’avoir peur, et qui ont peur d’avoir peur; si votre crainte est celle du Seigneur, « Initium sapientiae timor Domini (Ps 110, 10), si vous êtes comme St Bernard qui descendait vivant en enfer, c’est fort bien. Mais pour un trop grand nombre, la peur dont je parle est rien moins que l’indice de la sainteté. Si vous êtes comme St Bernard qui descendait vivant en enfer, c’est fort bien. Mais pour un trop grand nombre, la peur dont je parle est rien moins que l’indice de la sainteté. Si elle est vraiment le commencement de la sagesse pour vous, augmentez votre crainte chaque jour de plus en plus, la conséquence sera que l’espérance et l’amour viendront. Vous commencerez par suivre Dieu dans une sainte frayeur, puis « propter retributionem » (Ps 118 -112) vous espérerez la récompense et enfin vous arriverez à le suivre pour lui-même ce qui est le service de l’enfant et de l’épouse. Où en suis-je? Ai-je peur comme les démons, ai-je la crainte des méchants, des âmes qui ont peur d’avancer, ai-je la crainte des âmes qui ont porté le joug de la routine, de la tiédeur et de la lâcheté et qui ont besoin de faire un effort pour franchir l’obstacle, renverser la barrière qui les sépare de Dieu? Examinez-vous la-dessus.

Mes Soeurs, la foi se représentant comme l’ennemi du mal doit nécessairement causer une certaine terreur aux âmes. Du moment qu’il y a une loi, il en résulte l’obligation de l’observer, et toute violation demandera un châtiment. Si Dieu n’existe pas, il n’y a plus ni loi, ni sanction de la loi, tout l’ordre moral s’écoule. « Dixit insipiens in corde suo: non est Deus » (Ps 13/1). L’impie ne veut pas de Dieu. Il y a dans tout péché comme dit Bossuet, un acte d’athéisme, et tout athée est déicide. La foi est non seulement ennemie du mal, elle est une grande et divine lumière qui dissipe l’illusion et peut-être qu’ici j’aurais beaucoup à dire. Que de religieuses dans l’illusion; comme on cherche, comme on aime à se faire illusion! C’est une des choses qui m’épouvantent le plus! Comme la simplicité lumineuse de la foi fait fuir les illusions. C’est tout clair. Dieu est infiniment puissant et il est le propriétaire de tout ce qu’il a fait, de tout ce qu’il vous a donné; votre intelligence, votre corps, vos sens, votre âme, votre vie; tout en vous lui appartient, vous êtes dans une totale dépendance vis-à-vis de Lui, et étant propriétaire de tout cela, il a droit d’en user, d’en disposer comme il lui plaira. Ah! voilà justement ce qui est très désagréable; je suis dans une dépendance absolue, c’est la conséquence rigoureuse de ce domaine de Dieu sur les créatures; je ne puis y échapper par aucune tangente de mon esprit. Voilà ce qui coûte, ce qui fait qu’on repousse les clartés de la foi, parce que la foi attaque l’illusion. Qu’est-ce que Dieu? Il est le Souverain Maître de toutes choses. Là se trouve une conséquence immédiate, rigoureuse; il faut alors que je fasse tomber mes illusions, mes faux prétextes, mes exigences. Hélas! c’est le langage des 3/4 des religieuses. Si j’établis que Dieu a droit à tout, je n’ai droit à rien; et je n’ai même pas le droit de me plaindre? Eh mon Dieu, non! C’est clair, voyez-vous, c’est foudroyant de clarté. Si votre Supérieure vous traite mal, tant pis pour vous, ou pour mieux dire tant mieux pour vous. Vous vous plaignez, et N.S. humilié, maltraité, rassasié de douleurs et d’opprobres se plaint-il? Non; il y a là des conséquences directes qui sont impitoyables, il n’y a pas moyen pour vous d’y tenir, à moins que vous sortiez de votre illusion et que vous marchiez à la lumière de la foi.

Enfin, mes Soeurs, la foi porte la lumière dans les fausses consciences. Cela n’est pas applicable ici, mes chères filles; je sens que dans toutes ces questions je frise un abîme et je ne voudrais pour rien au monde jeter le trouble dans vos âmes. Les filles de l’Assomption doivent avant tout avoir le caractère droit, la conscience droit, délicate aussi si cela se peut, mais surtout droite. Je déplorerais le temps que je suis si heureux de vous consacrer si je n’étais assuré que parmi vous, toutes les consciences sont droites. Mes Soeurs, mettez donc que je ne parle pas de vous, mais on dit généralement parlant que les femmes sont faibles, que la faiblesse conduit à l’habileté et que de l’habileté à la fausseté, il n’y a pas grand chemin à faire. C’est pourquoi je dis qu’il faut dans la vie religieuse une force de caractère corroborée par la foi et que c’est le meilleure remède aux consciences fausses. Dieu me préserve de vous appliquer le vers: Il est avec le ciel des accommodements, ou de vous dire la définition du diplomate: « Une bête à deux pates qui cherche à plaire à Dieu sans déplaire au diable ». Cependant il est trop vrai que la conscience fausse cherche ses petits arrangements, qu’elle emploie une certaine finesse, qu’elle perd le sens délicat du devoir et de la vertu; elle commence par dévier légèrement, peu à peu elle se courbe et devient de travers. Ah! si jamais vous étiez tentée de vous laisser aller à fausser un tant soit peu votre conscience, je vous en supplie, prenez garde, faites un effort pour vous redresser; il faut de l’énergie pour cela, mais la foi la donne. La fausseté de conscience a commencé avec le péché original; Adam a faussé sa conscience en rejettant la faute de son péché sur Eve, Eve la rejette sur le serpent; elle avait eu tort, Adam plus tort encore. Dieu vous préserve de cette manière de faire, cela fait perdre le temps aux supérieures, on ne veut pas convenir qu’on a eu tort. Placez vous donc dans la lumière de la foi quand vous avez fait une faute; cela évitera bien des discussions inutiles; vous direz tout simplement à votre supérieure: J’ai eu tort, je le regrette. L’habitude prise de reconnaître et d’avouer ses fautes donne à la conscience une extrême droiture et une grande délicatesse.

2° -La foi est la purification du coeur. St Augustin a puisé dans une parole de St Pierre une théorie qui éclatte en quelque sorte de lumière. « Fides purificans corda eorum » (Actes X/9) N.S. purifie le coeur de ses disciples par la foi. Comment cela? Comme le soleil dissipe le brouillard. Le coeur, c’est une terre et de cette terre, s’échapent des exhalaisons plus ou moins fétides, plus ou moins saines; il y a comme un brouillard épais qui fait qu’on ne voit pas à deux pas devant soi; le soleil se lève, de ses rayons il dissipe la vapeur ténébreuse, le jour se fait, l’atmosphère devient pure. Voilà comment la foi agit dans les âmes; nous sommes dans une certaine vapeur opaque, c’est un jour faux, nous voyons comme si nous ne voyions pas, c’est la brume des opinions qui nous entoure, je crois que c’est ceci, je crois que c’est cela. Quand la foi vient dans les coeurs, elle domine tous ces sentiments, toutes ces impressions; voyez tout de qui tombe, tout de qui est emporté par le souffle de la foi qui apporte la vérité.

Vous avez des sentiments, mes Soeurs, vous êtes toutes des personnes honorables qui ont reçu une bonne éducation; évidemment vous avez des sentiments d’une certaine fièreté, d’une certaine noblesse, d’une certaine distinction. Dans tout cela n’y a-t-il pas une foule de petits sentiments humaines, de petites idées imparfaites? Prenez par exemple la question de l’honneur selon le monde, la question du duel. N’avez-vous pas la-dessus les principes opposés à l’Evangile? Examinez donc si dans votre éducation vous n’auriez pas reçu une foule d’idées fausses, d’impressions naturelles qui ont besoin d’être purifiées par la foi. L’honorabilité selon le monde, qu’est ce qui en reste?

N’avez vous pas rencontré sur la terre de ces femmes qui se posent en idoles? et vous, religieuses ne vous faites-vous pas des idoles aussi n’avez-vous pas quelqu’impureté dans l’âme? et rappelez vous ce que St Thomas dit « que les péchés de l’esprit sont plus graves que ceux du corps » Dites- vous: tout l’honneur est à Dieu et toute confusions est bonne pour moi. Mettez-vous donc dans la vérité, « mihi autem confusio » (Eccl. III/12); le mépris, l’humiliation c’est ma part très méritée. Ah! mes soeurs, c’est une manière très désagréable de se purifier. La foi devient comme une sorte de pierre ponce pour enlever les taches de votre Ame. Si vous êtes logique, la foi vous montre les perfections de Dieu d’un côté, de l’autre vos péchés; et l’adhésion à la perfection de Dieu sera l’effacement de votre péché. « Fides purificans« . Les maladies de l’âme sont toujours guérissables pourvu qu’on ait le désir. La foi nous montrera combien votre âme est laide, hideuse, couverte de la lèpres mortelle; mais le péché véniel dans une âme, c’est quelque chose de hideux, eh bien si vous voyez cela dans la foi, vous désirerez d’être guéries. « Domine si vis potes me mundare » (Math. VIII/3) et du moment que vous avez le désir de la vérité, Dieu vous accordera la guérison.

3° -L’intelligence. Je vous engage à lire dans St Thomas les rapports qu’il y a entre la vertu de foi et le don d’intelligence. St Augustin revient toujours aussi sur cette parole: « Nisi non crederitis non intelligatis. » Le principe de l’intelligence se trouve donc dans la foi. Voyez combien de choses qui vous sont claires, évidentes parce que vous êtes des filles de foi, et qui restent ténébreuses, obscures pour les personnes du monde. Que d’absurdités, que de sophismes, que de non-sens vous avez entendu débiter dans ce parloir; n’avez vous pas eu la tête et le coeur serrés comme dans un éteau par les propositions extraordinaires, étonnantes d’absurdité que vous avez pu entendre ici. Vous parliez pourtant à des personnes catholiques, mais la foi était absente; ce sont des as catholiques, excellents du reste, dont la foi peut être renfermée dans une coquille de noix. Il vous était impossible de faire apparaître dans leur grande et simple majesté les premiers principes de la foi qui auraient dissipés bien des erreurs. La Rédemption, le salut éternel, l’amour de Dieu pour les âmes, l’action de Dieu perpétuelle dans sa providence. Quelle souffrance de ne pouvoir éclairer ces âmes qui pourtant ont été confirmées; elles ont reçu le don de l’intelligence, mais elles n’ont pas fait valoir ce don. « Et requiescet super eum Spiritus consilii intellectus(Isaie XI/2). Cet esprit de vérité a reposé sur elles, mais elles ne l’ont pas gardé; elles ne savent pas lier les pensées de la foi avec les obligations de leur vie; elles ne voient pas le connexion entre les simples principes de la foi et leurs conséquences pratiques. Il faut une grande commisération pour ces personnes, parce que s’il est donné à vous de connaître « Valis datum nosse mystérium regni Dei » (Luc VII/10), aux autres cette grâce n’a pas encore été donnée. Quand il s’agit de la foi, elles n’y comprennent rien. Pour vous, remerciez Dieu du matin au soir de vous avoir donné de sens de la foi. Les pauvres l’ont quelquefois à un degré supérieur à des esprit plus cultivés. Ainsi, j’ai vu des paysannes qui dans leur grossièreté l’emportaient par la sincérité de leurs croyances sur des religieuses.

4° -La foi nous donne la liberté. « Et veritas liberavit vos » (Joan. XIII/32). En effet, l’homme de foi qu’est ce qu’il craindrait? Le péché et rien au-delà. Que peut une religieuse fille de foi » Qu’on brûle son couvent? Le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. Vous serez comme N.S. Qu’on la martyrise son époux a été crucifié. La séparation? Notre Seigneur a tout abandonné; il a quitté son père au ciel pour descendre sur terre dans une crêche. De quoi avez-vous peur? De la Révolution? N.S. en a vu bien d’autres quand Hérode faisait massacrer tous les enfants pour faire mourir l’enfant Jésus. « Ego pono animan mean me ipso (Joan X/17) a dit N.S. Si vous êtes aussi dans cette disposition de donner votre âme quand votre époux vous la demandera, de quoi avez vous à vous tourmenter? Vous êtes vraiment affranchies, mes Soeurs « Veritas liberavit vos » et plus vous vivrez dans la perfection commandée par les conseils, plus vous serez libres. Voyez votre admirable situation. Par votre corps vous êtes comme des Anges, par votre pauvreté, vous êtes des reines, vous n’avez rien sur la terre, mais vous avez tout au Ciel; par l’obéissance vous êtes liées à Dieu d’un lien indissoluble avec N.S.; que voulez-vous de plus? Il n’est pas besoin ici de long développements. Chaque action de votre vie faite en esprit de foi vous rend libres. Il n’y a qu’a être dans le vrai pour êtres libre; étant dans la Vérité, vous serez dans la Sainteté. Je ne dis pas que vous serez des saintes, mais que vous serez dans le monde de la sainteté. Dieu est le Saint des Saints; vous êtes dans la sagesse, la puissance, l’amour de Dieu, que voulez-vous de plus? Quelle plus haute liberté pouvez-vous rêver? Qui peut vous nuire? Ferez vous des projets, des plans? Mais ils sont comme le songe qui passe, ils sont comme la vapeur. Voilà ce qu’enseigne la foi; et qu’est ce qui restera donc? Dieu pendant l’éternité. « Veritas Domini manet in aeternum (Ps 116/2). Restez donc dans l’ordre de la foi. Mais je souffre ici bas. Mes Soeurs, Dieu n’a pas promis le bonheur pour cette vie; seulement il a dit que la souffrance de ce monde se transformerait en pierres précieuses pour l’éternité. Attendez donc; le moment de la délivrance sera dans l’éternelle vérité; jusqu’a ce jour, sachez attendre en vivant de foi, d’espérance de d’amour. Ainsi-soit-il.

Notes et post-scriptum