OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|RETRAITE SUR LA CONNAISSANCE DE NOTRE-SEIGNEUR JESUS-CHRIST

Informations générales
  • ES-0875
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|RETRAITE SUR LA CONNAISSANCE DE NOTRE-SEIGNEUR JESUS-CHRIST
  • I. IMPORTANCE DE CONNAITRE JESUS-CHRIST.
  • Prêtre et Apôtre, XIII, N° 144, février 1931, p. 29-30.
  • Ecrits Spirituels, p. 875-879.
  • BQ 1-2; TD 52, P. 246-249.
Informations détaillées
  • 1 ETUDE DES PERFECTIONS DE JESUS-CHRIST
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 JESUS-CHRIST JUGE
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 JUGEMENT DERNIER
    1 REDEMPTION
    1 REGNE
    1 ROI DIVIN
    1 SACRIFICE DE LA CROIX
    1 SAUVEUR
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
    2 ISAIE, PROPHETE
  • 1873
La lettre

Tout est résumé en Notre-Seigneur, et qui connaît Jésus-Christ connaît tout ce qui est nécessaire pour aller au Père, c’est-à-dire à Dieu et au ciel. Occupons-nous donc de notre divin Maître, entrons dans la méditation de tout ce qu’il nous enseigne de perfections en lui et qui doivent être notre lumière et notre vie.

Etablissons que Jésus-Christ est: 1° notre Sauveur, 2° notre modèle, 3° notre roi, 4° notre juge.

1° Jésus-Christ notre sauveur

Quelle miséricorde de la part d’un Dieu de descendre du ciel sur la terre, pour nous chercher dans l’abîme où nous étions gisants! Quelle prévenance, sans aucun titre de notre part que son infinie bonté, puisque par nature nous étions enfants de colère: natura filii irae!(Eph. II, 3). Avant tous les siècles, il a compassion de nous: In charitate perpetua dilexi te, ideo attraxi te, miserans(Jér. XXXI, 3). Ce Dieu, dont la pensée éternelle renferme en elle tous les êtres qui seront un jour le produit de sa sagesse et de sa puissance, les aimait; il nous aimait, malgré nos péchés. Dans sa bonté, il nous appelait à l’existence; dans sa miséricorde, il nous appelait du péché à la vie de la grâce. Il nous appelle au bonheur, par les anéantissements où il descendra en revêtant notre humanité, par les persécutions dont il sera l’objet, par la plus inexprimable souffrance, par la mort la plus cruelle. Et tout cela pour nous sauver, pour solliciter notre amour en nous donnant de si grandes preuves du sien.

Contemplons-le sur la croix, lorsqu’en expirant il nous dit: « Vous ai-je assez aimés? Que faut-il de plus à la justice de mon Père pour être apaisée, à votre indifférence pour se transformer en reconnaissance et en amour? »

2° Jésus-Christ notre modèle

Dans l’oeuvre de notre salut, le divin Rédempteur ne veut pas tout faire; il veut nous laisser quelque chose à accomplir. Mais que ferons-nous? Jésus-Christ se fait homme; dès lors, voilà notre modèle parfait: Exemplum enim dedi vobis, ut quemadmodum ego feci vobis, ita et vos faciatis(Joan. XIII, 15). Ah! sans doute, c’est un Dieu, mais c’est aussi un homme vous donnant l’exemple de toutes les vertus. Cherchez une situation dans la vie où il ne se présente pas comme votre modèle, excepté l’état de pécheur; vous ne la trouverez pas. Voilà l’homme parfait.

Jésus-Christ est l’homme de la pauvreté, naissant dans une étable et repoussé des hommes. Il est l’homme du travail. A qui, plus qu’à lui, s’adresse la parole du prophète: Pauper sum ego, et in laboribus a juventute mea? (Ps. LXXXVII, 16). Il est l’homme des déceptions. Quelle bonté envers les multitudes qu’il évangélise et qu’il inonde de ses prodiges! Et quelle ingratitude de leur part, une fois comblées de bienfaits! Tous le trompent ou l’abandonnent. Les foules demandent sa mort. C’est l’homme de tous les sacrifices. Suivez-le dans ses souffrances. A qui mieux qu’à lui s’appliqueront les paroles du prophète, quand il parle de l’homme des douleurs connaissant nos infirmités: Virum dolorum, et scientem infirmitatem? (Is. LIII, 3). Souffrances du corps, souffrances de l’âme, il les accepte toutes; il ne veut qu’une chose, aller en avant et que nous le suivions: Si quis vult post me venire, abneget semetipsum, et tollat crucem suam, et sequatur me.(Matth. XVI, 24.)

3° Jésus-christ notre roi

Domini est terra, et plenitudo ejus: orbis terrarum, et universi qui habitant in eo (Ps. XXIII, 1). Qui oserait nier le suprême domaine de Dieu sur toute créature? Eh bien! ce domaine, il l’a transmis à son Fils: Dominus dixit ad me: Filius meus es tu, ego hodie genui te. Postula a me, et dabo tibi gentes hereditatem tuam, et possessionem tuam terminos terrae (Ps. II, 7). Quoi de plus clair et de plus manifeste? Donc, si nous ne voulons pas l’imiter, nous sommes contraints de lui obéir.

Jésus-Christ est notre roi; nous sommes ses sujets. Oui, mais qu’est donc son royaume? C’est d’abord un royaume intérieur : Regnum Dei intra vos est. (Luc. XVII, 21.) Royaume secret, que Jésus-Christ veut porter au plus intime du coeur. Voilà surtout ce dont il est jaloux. Il veut atteindre les âmes dans leur intelligence et leur volonté, dans leurs lumières qui viennent de lui si elles sont pures, dans leurs désirs et leur besoin de bonheur que seul il peut satisfaire, pourvu qu’elles lui obéissent par le fond de leur être.

Le royaume de Jésus-Christ est encore extérieur. Il n’est pas du monde, mais il est dans ce monde. Il faut que ses sujets soient mêlés aux autres hommes et lui rendent témoignage; il faut qu’ils sachent prendre les armes et le défendre contre les ennemis de toute espèce qui l’attaquent au-dehors et au- dedans. Or, si Jésus-Christ est notre roi, quels devoirs avons-nous envers lui?

4° Jésus-Christ notre juge

Neque enim Pater judicat quemquam, sed omne judicium dedit Filio. (Ioan. V, 22.) Oui, il est le juge des vivants et des morts. pas une âme n’est séparée du corps qu’elle ne soit jugée sur le seuil de l’éternité par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Un jour nous serons tous jugés ainsi, et notre avenir sera pour toujours fixé par ce juge suprême. De plus, celui qui est assis à la droite de son Père viendra un jour pour juger les vivants et les morts: Inde venturus est iudicare vivos et mortuos. Voilà qui est de foi.

Jésus-Christ, mon Sauveur, mon modèle, mon roi, me jugera un jour, et quand je me présenterai à son tribunal où seront étalés tous les actes de ma vie, bons et mauvais, qu’aurai-je à répondre? Car il ne s’agira pas là seulement d’une approbation ou d’un blâme, d’un honneur fugitif ou d’une honte qui puisse se cacher, d’une félicité de quelques siècles ou d’un châtiment, qui, pour si dur qu’il soit, ne durera qu’un temps limité; il s’agit du ciel avec Dieu, de l’enfer avec les démons, et pour l’éternité. Serai-je jugé pour le bonheur éternel ou pour une douleur éternelle? Voilà ce qu’il m’importe de méditer en face de Jésus-Christ mon juge. C’est au pied de ce tribunal redoutable que je dois me placer. Serai-je sauvé? Serai-je damné? Question effroyable. Si je ne me jette pas dès cette vie dans les bras de Jésus miséricordieux, je trouverai pour me repousser la main de Jésus juge inexorable.

Dès maintenant, j’irai à la bonté de mon Sauveur. Je m’efforcerai d’imiter Jésus, mon modèle. Je serai le fidèle de Jésus, mon roi, afin que lorsque je paraîtrai devant Jésus, mon juge, il voie en moi le béni de son Père, et qu’il m’introduise dans le lieu qui m’a été préparé dès l’origine du monde par son amour infini.

Notes et post-scriptum