OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|RETRAITE SUR LA CONNAISSANCE DE NOTRE-SEIGNEUR JESUS-CHRIST

Informations générales
  • TD52.269
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|RETRAITE SUR LA CONNAISSANCE DE NOTRE-SEIGNEUR JESUS-CHRIST
  • VII. JESUS HABITANT EN NOUS
  • Ecrits Spirituels, p. 899-903.
  • TD.52, P. 269-272.
Informations détaillées
  • 1 AME
    1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 CORPS DE JESUS-CHRIST
    1 DIVINITE DE JESUS-CHRIST
    1 EUCHARISTIE
    1 SANG DE JESUS-CHRIST
    1 VERTU DE CHASTETE
    1 VOIE UNITIVE
  • 1873
La lettre

Ces paroles que Notre-Seigneur adresse aux pécheurs pour les inviter au retour il vous les adresse à vous qui voulez lui offrir une demeure permanente et pleine de consolations. En ce moment il vous dit: voilà que je suis à la porte de votre coeur et que j’y frappe.

Et voyez ce qu’il ajoute: Celui qui aura entendu ma voix et qui m’aura ouvert, je prendrai mon repas avec lui, et il le prendra avec moi. N’est-ce pas, mes frères, ce qui se passe toutes les fois que vous ouvrez vos coeurs à Jésus-Christ pour le recevoir. Or, dans ce repas admirable, si Jésus-Christ dit: je souperai avec lui et il soupera avec moi, examinons ce qu’apporte le divin Sauveur et ce qu’à notre tour nous devons apporter.

Jésus-Christ apporte son corps pour nous nourrir et nous fortifier; son sang pour nous purifier, son âme pour nous aimer, sa divinité pour nous glorifier.

1° Ce que Jésus-Christ nous apporte

Voyez, mes frères, cette nourriture préparée par la sagesse, qui s’est bâtie une demeure: Sapientia paravit sibi domum. Cette demeure c’est notre coeur. Et elle a préparé un temple; paravit mensam, elle y a mis des mets excellents. Le corps d’un Dieu, c’est ce que vous recevez à la table sainte. Et pourquoi? pour vous nourrir et quand vous aurez mangé de ce pain mystérieux, il vous sera dit comme au prophète: Surge et comede, grandis enim tibi restat via. Levez-vous et mangez, vous êtes un exilé, la patrie est loin, il faut des forces, prenez-en. La terre à conquérir est à une grande distance, Surge, comede, prenez des forces afin de combattre les ennemis, et vous les trouverez en effet. Achab et Jézabel poursuivaient Elie, Satan et le monde viendront vous attaquer; il vous faudra livrer bataille, surge, comede. Une première fois Elie réveillé par l’ange mangea et s’endormit, et vous aussi vous voudrez goûter le sommeil de l’amour, mais l’ange va vous réveiller une seconde fois. Il est bon de se nourrir de son Dieu, mais il faut en faire son profit et aller en avant, il faut aller à la lutte, au travail, à la tentation, surge, comede.

La sagesse divine n’a pas seulement mis la table, elle a préparé un vin exquis, le sang de Jésus que vous recevez avec son corps. Déjà ce sang a coulé sur vos têtes pour vous purifier, mais comme l’âme va de beauté en beauté quand elle s’unit à son Dieu, vous vous embellissez sans cesse par la participation à ce vin qui fait germer les vierges, Vinum germinans Virgines. Vin tout puissant qui apporte à l’âme toutes les vertus comme preuve de l’amour que Jésus a pour elle. Allez, enivrez-vous, enivrez-vous, vous y êtes invités, enivrez-vous de toutes les vertus que l’on vous apporte et dont on vous demandera le parfum.

Venez et recevez l’âme d’un Dieu. Jésus ressuscité d’entre les morts ne meurt plus, son âme est désormais inséparable de son corps. Voilà votre ami; personne ne donne une plus grande marque d’affection que de déposer son âme pour ses amis; c’est ce qu’il a fait à la croix, et cette âme séparée de son corps au Calvaire, unie à ce corps pour l’éternité vient vers vous et vous dit: veux-tu que je t’aime? Quelle proposition ineffable! Eh bien, voulez-vous permettre à l’âme de Jésus de vous offrir sa tendresse? Voilà ce qu’il vous demande dans ce repas intime qu’il veut prendre avec vous.

Il veut plus, il veut vous investir de sa divinité. Quand le prêtre dit: Corpus… in vitam aeternam, qu’est-ce à dire, sinon pour l’union sans fin au Dieu éternel, c’est l’immortalité qui vous est offerte.

Si quis audierit vocem meam, et aperuerit mihi januam, intrabo ad illum… et ipse mecum.

2. Ce que nous devons offrir a Jésus-Christ

Reprenons un à un les dons qui nous sont faits. C’est d’abord la divinité. Voyez dans quelle atmosphère la foi et l’espérance vous transportent: vous ne jouissez pas encore des dons divins dans leur plénitude, mais vous en recevez le gage. Celui qui adhère au Seigneur ne fait qu’un esprit avec lui. Qui adhaeret Domino, unus spiritus est. Que voulez-vous de plus? Cette union commencée au baptême se développe à l’Eucharistie, vous ne faites qu’un avec votre Dieu. Qui adhaeret Domino, unus spiritus est.

Rendez-vous compte de cette vie nouvelle qui coule en vous, et comme ce qui est parfait attire l’imparfait à sa perfection, rendez-vous compte de la perfection divine à laquelle vous êtes appelés dans cette union de votre âme avec Dieu. Qui adhaeret Domino, unus spiritus est.

Je vous parlais de l’amour que vous témoigne l’âme du Sauveur. Quel prodige! Le Sauveur, celui qui était mort et qui est ressuscité, celui-là même vient vers vous, il vous apporte ses pieds et ses mains, son côté ouvert, et vous dit: C’est par ces plaies que mon âme avec la vie se sont écoulées pour toi au Calvaire. Que veux-tu me rendre? Quelle preuve d’amour veux-tu me donner? Je veux ton âme tout entière, faisant mouvoir tes pieds pour te conduire vers moi, je veux tes mains parce que toutes tes actions doivent prendre le cachet d’une tendresse spéciale, je veux les pensées qui s’agitent dans ta tête; la mienne couronnée d’épines pour toi te demande un sacrifice complet de tes pensées; tu me prouveras si tu m’aimes en prenant désormais une pensée divine. Mon coeur percé par amour pour toi est ouvert, afin de recevoir le tien, si tu veux l’y mettre. Voilà comment mon âme, principe de la vie de mes pieds, de mes mains, de ma tête, de mon coeur, exige que tu m’aimes.

Vous recevez le sang divin répandu pour vous. Voilà le vrai principe de la pureté intérieure. Ah! que Jésus-Christ a le droit de nous vouloir purs, puisque c’est par son sang que nous avons la puissance de nous laver de toute souillure, mais aussi quelle délicatesse ne devons-nous pas apporter pour profiter d’un bain pareil! Ah! le sang du Sauveur est à notre disposition, ne le laissons pas couler inutilement, sachons en profiter pour nous maintenir dans la blancheur de l’innocence.

On vous dit: Corpus Domini…, souvenez-vous que le terme est l’éternité, mais que la condition est le combat. Venez, mangez, Surge, comede, encore une fois. Mais après, la vie recommence avec ses combats. Eh bien, vous parcourrez votre chemin, vous livrerez vos combats in fortitudine cibi illius, et si vous êtes effrayés, écoutez les paroles que Jésus-Christ vous adresse immédiatement après les paroles de mon texte: Qui vicerit, dabo ei sedere mecum in throno meo, sicut et ego vici et sedi cum Patre meo in throno ejus. (Apoc. III. 21.)

Quelle espérance! Demeurer pour l’éternité avec Jésus sur son trône, le voulez-vous? Communiez, nourrissez-vous, purifiez-vous, aimez, adorez votre Dieu, et il vous donnera son être ici-bas, sa gloire dans l’éternelle patrie.

Notes et post-scriptum