- TD 41.189
- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE AUX OBLATES
- IV.
[LE MYSTERE DE LA SAINTE TRINITE] - Théologie Mystique. Conférences données aux Oblates de l'Assomption en 1872. Pro manuscripto. Paris, Imprimerie Maison Mère des Oblates de l'Assomption, 1966, p. 12 à 14.
- CN 13; TD 41., P. 189-190.
- 1 DIEU LE FILS
1 DIEU LE PERE
1 PECHES CONTRE DIEU
1 SAINT-ESPRIT
1 SPIRITUALITE TRINITAIRE
1 THOMAS D'AQUIN
1 TRINITE
1 VERBE INCARNE
2 MARIE-MADELEINE DE PAZZI, SAINTE - Oblates de l'Assomption
- 2 juin 1872
- Nîmes
La première de toutes les causes, c’est Dieu: Dieu infini, tout-puissant; Dieu Père, Fils et Saint-Esprit. Dieu le Père est le principe de toutes choses; il est de toute éternité et il engendre de toute éternité son Fils, la seconde Personne de la Sainte Trinité, qui est l’essence du Père, non pas une partie, mais l’essence tout entière et qui est, lui aussi, infiniment puissant, infiniment parfait et éternel comme le Père; et c’est du Père et du Fils que procède le Saint-Esprit, essence de Dieu le Père et de Dieu le Fils, éternel lui aussi, puisant et infini comme le Père et le Fils. Dieu étant de toute éternité se connaît aussi de toute éternité; or, Dieu, le Fils, la seconde Personne de la Sainte Trinité, est cette connaissance parfaite que Dieu a de lui-même et de ses infinies perfections; et Dieu, en se connaissant, s’aime, et c’est cet amour du Père et du Fils qui est le Saint-Esprit.
Dans le mystère de la Sainte Trinité, il n’y a donc qu’une essence, l’essence de Dieu; mais il y a trois Personnes distinctes entre elles qui sont aussi puissantes, aussi parfaites les unes que les autres et sont aussi de toute éternité.
Il ne faut pas confondre la procession qui est éternelle, de la mission qui est temporelle; or, Dieu engendre de toute éternité son Fils; Dieu le Fils procède donc éternellement du Père, et c’est du Père et du Fils que procède le Saint- Esprit qui, lui aussi, est de toute éternité. Voilà la procession.
Dans la mission, il faut considérer deux choses: la Personne qui est envoyée et celle à qui elle est envoyée.
C’est à l’homme que Dieu a envoyé dans le temps son Verbe pour l’instruire. C’est l’intelligence qui nous fait connaître Dieu, c’est la lumière qui vient dissiper les ténèbres; aussi saint Thomas appelle-t-il Notre-Seigneur l’illumination de Dieu. Et c’est Dieu le Fils qui nous envoie le Saint-Esprit, l’amour du Père et du Fils, comme une flamme pour embraser nos coeurs. Mais, Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit ne faisant qu’un, c’est la Sainte Trinité tout entière qui daigne venir dans le coeur de l’homme, le visiter par la grâce qui est particulièrement attribuée au Fils et par l’amour qui nous est donné par le Saint-Esprit.
Quel est alors le crime et la folie d’une misérable créature qui ferme son coeur et refuse de recevoir cette Trinité sainte qui veut faire de cette âme son temple et demeurer toujours en elle! Jésus-Christ n’a-t-il pas dit: Nous viendrons en elle et nous ferons en elle notre demeure; et voilà que c’est l’âme qui refuse de recevoir cet hôte divin et qui ne veut pas de l’intimité d’un Dieu; n’est-ce pas affreux, épouvantable? Mais si nous voulons ouvrir nos coeurs et recevoir la visite de Dieu, il y a une condition essentielle: c’est la pureté de l’âme, cette pureté inspirée par l’amour et qui fait aimer la souffrance comme moyen de purification; c’est ce sentiment qui faisait dire à des Madeleine de Pazzi: Toujours souffrir, jamais mourir.