OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE AUX OBLATES

Informations générales
  • TD 41.203
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE AUX OBLATES
  • XIII.
    [MATIERE ET ESPRIT]
  • Théologie Mystique. Conférences données aux Oblates de l'Assomption en 1872. Pro manuscripto. Paris, Imprimerie Maison Mère des Oblates de l'Assomption, 1966, p. 33 à 35.
  • CN 13; TD 41., P. 203-204.
Informations détaillées
  • 1 AME
    1 ANGES
    1 BIEN SUPREME
    1 CORPS
    1 CREATEUR
    1 CREATION
    1 CREATURES
    1 DEVOTION AUX ANGES
    1 DIEU
    1 HERESIE
    1 MAL MORAL
    1 MONDE CREE
    1 ORDRE SURNATUREL
    1 PUISSANCE DE DIEU
    1 THOMAS D'AQUIN
    2 ORIGENE
    2 PAUL, SAINT
  • Oblates de l'Assomption
  • juin 1872
  • Nîmes
La lettre

Dieu a créé deux ordres d’êtres: les esprits, qui forment la première partie, et les êtres qui, ayant un corps, tels que les hommes, ont aussi une âme immortelle; puis les animaux, les plantes. Il y a des hérétiques qui ont prétendu que Dieu avait créé les esprits, mais que les êtres matériels avaient été créés par le diable: telle était l’erreur des Albigeois; il y en a d’autres qui prétendent que, les esprits étant tombés dans le mal, Dieu avait alors créé les corps pour emprisonner ces esprits rebelles: cette erreur se trouve dans les livres d’Origène. Ces deux manières de voir sont fausses. Dieu est véritablement l’auteur de toutes choses: des esprits et de la matière. Saint Thomas a dit: Dieu, étant tout-puissant, a voulu mettre l’ordre dans ses ouvrages; or, l’ordre ne se trouve que dans l’unité: unité de l’auteur qui est Dieu, unité de but qui est de tendre à Dieu et unité de l’être qui doit être le point où tout ce qui existe doit se rencontrer et remonter jusqu’à l’être de Dieu. C’est pour cela que bien des choses, qui en particulier peuvent paraître mauvaises, sont bonnes dans l’ensemble: tel est le mal privatif que Dieu nous envoie pour expier nos fautes et qui n’est autre chose qu’un rétablissement de l’ordre.

Saint Thomas se sert d’une comparaison: Un homme, dit-il, entre dans un atelier de forgeron et voit un point, un objet lumineux; il y porte ses doigts, se brûle et conclut que le feu est mauvais; il se retourne vivement et se heurte contre les marteaux du forgeron qu’il maudit aussi; mais, parce qu’il a été assez maladroit pour se brûler et se heurter, faut-il tirer la même conséquence que lui et dire que les marteaux et le feu sont mauvais? Non, assurément, et l’on n’a qu’une pensée, c’est qu’il est maladroit.

Pourquoi Dieu a-t-il créé la matière?

Dieu a créé la matière par pure bonté, pour son bon plaisir. Il ne doit rien à aucune de ses créatures et les êtres créés n’ont qu’à remercier Dieu de ce qu’ils ont reçu la vie d’une manière aussi gratuite. Combien devons-nous aussi admirer l’ordre merveilleux qui régit l’univers, l’harmonie parfaite qui règne dans tout être créé et surtout l’ordre magnifique qui règle tous les mouvements du corps humain; il faut reconnaître que c’est pour l’homme que Dieu a créé toutes ces beautés, pour l’homme qui ne lui donne en retour qu’ingratitude.

Certains philosophes platoniciens prétendaient qu’il y avait dans le monde des esprits, des formes séparées qui étaient le modèle des êtres matériels; c’est une absurdité, dit saint Thomas, et ce n’est qu’en Dieu que se trouvent cette prescience et cette omniscience qu’on appelle des idées archétypes. Dieu seul sait tout ce qui a été, ce qui est et ce qui sera. Les esprits n’ont donc pas été ces formes modèles des êtres matériels.

Les anges, nous le savons, sont chargés d’une certaine direction du monde matériel, aussi devons-nous les invoquer lorsque la nature semble se révolter contre nous; appelons- les à notre aide puisque c’est Dieu qui les a chargés de protéger, d’aider, de soutenir les hommes, et, sous leur garde, nous ne craindrons plus, nous rappelant ces paroles de saint Paul: que tout tourne au plus grand bien de ceux qui aiment Dieu; ainsi les fléaux deviennent des grâces s’ils servent à rappeler aux hommes la justice de Dieu et la nécessité de faire pénitence en ce monde afin d’éviter les châtiments éternels.

Notes et post-scriptum