OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE AUX OBLATES

Informations générales
  • TD 41.204
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE AUX OBLATES
  • XIV.
    16 JUIN 1872
    [LES SIX JOURS DE LA CREATION]
  • Théologie Mystique. Conférences données aux Oblates de l'Assomption en 1872. Pro manuscripto. Paris, Imprimerie Maison Mère des Oblates de l'Assomption, 1966, p. 35 à 37.
  • CN 13; TD 41., P. 204-206.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AME
    1 CREATION
    1 ECRITURE SAINTE
    1 MONDE CREE
    1 PERFECTION
    1 PERFECTIONS DE DIEU
    1 PUISSANCE DE DIEU
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 SACREMENTS
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 TRAVAIL
    2 JEAN, SAINT
    2 PIERRE, SAINT
  • Oblates de l'Assomption
  • 16 juin 1872
  • Nîmes
La lettre

Dieu créa toutes choses en six jours, nous dit la Genèse, et le septième il se reposa. Jetons un coup d’oeil rapide sur ces jours de la création. Le premier jour, Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. Par ces mots, le Tout- Puissant fait jaillir la lumière des ténèbres et crée le jour et la nuit.

Qu’est-ce que les ténèbres?

Les ténèbres ne sont que la négation de la lumière; par elles- mêmes elles ne sont rien, comme le mal qui n’est que la négation du bien.

Voyons maintenant ce que signifie pour les âmes cette séparation de la lumière d’avec les ténèbres. C’est un certain discernement qu’elles doivent avoir de ce que Dieu leur demande, mais quelquefois c’est l’âme qui refuse la clarté et qui préfère le clair-obscur, les régions nuageuses où elle se trouve, et qui refuse la lumière de Dieu. Dieu ne demande pas à tous la même chose, c’est à nous de voir d’une manière sincère ce qui nous est demandé et à correspondre aux grâces qui nous sont données.

Dieu sépara ensuite les eaux de la terre, les réunit en un même lieu et forma les mers. Voyez le spectacle magnifique qui résulte de cette séparation: d’un côté, la mer, avec cette multitude de poissons: de l’autre, la terre, prête à recevoir les semences, les animaux, et enfin l’homme, roi de toute cette création. Dieu, dans ses oeuvres, procède avec ordre; il ne veut pas tout créer en un instant, il va doucement, perfectionnant ses oeuvres par degrés, pour nous montrer que nous aussi nous devons apporter dans notre perfection une certaine lenteur, un certain ordre qui doit en assurer la durée. Dieu, après avoir créé tous les êtres, se reposa le septième jour; son oeuvre n’était pourtant pas achevée puisque tous les jours il crée encore des milliers d’âmes.

Qu’entend-on par certaine repos?

Saint Thomas répond qu’il y a deux espèces de perfection: la première, qui est le principe de toute bonne chose et la seconde qui est le couronnement, la fin, le complément de ce qui a été bien commencé. De même pour l’homme, il y a ce principe de sainteté qu’il reçoit dans le Baptême et dans les autres sacrements qui lui apportent les grâces de Dieu; cela est comme la première perfection et ce sont pour lui les moyens de mériter; la seconde, ce sera le ciel et, par conséquent, la récompense de la première.

Dieu nous a donné la première perfection; il nous appelle a la seconde, mais que faisons-nous pour y arriver? Ce qui doit être pour nous un sujet d’espérance peut devenir la cause de notre condamnation si nous recevons les grâces et que nous n’en profitons pas, craignant le travail, nous laissant aller à l’orgueil, à tous les vices qui constituent en nous le vieil homme et que nous devons anéantir si nous voulons un jour mériter la récompense; [ils] seront autant d’obstacles à notre bonheur si nous ne nous corrigeons pas, car Dieu ne récompense que le travail, nous le voyons dans l’Evangile d’aujourd’hui. Saint Pierre et saint Jean ont travaillé toute la nuit et n’ont rien pris. Notre-Seigneur, ne voulant pas laisser leur labeur inutile, commande à Pierre de jeter ses filets. Pierre obéit avec foi et ses filets sont tellement remplis que les mailles se rompent. Ainsi nous, en travaillant et en obéissant à Dieu, nous obtiendrons une pêche miraculeuse, non de poissons, mais d’âmes arrachées au démon.

Notes et post-scriptum