- TD 41.208
- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE AUX OBLATES
- XVI.
[CORPS ET AME DE L'HOMME] - Théologie Mystique. Conférences données aux Oblates de l'Assomption en 1872. Pro manuscripto. Imprimerie Maison Mère des Oblates de l'Assomption, 1966, p. 40 à 42.
- CN 13; TD 41., P. 208-209.
- 1 AME
1 CORPS
1 ETRE HUMAIN
1 LUTTE CONTRE LE CORPS
1 PECHE
1 SACREMENTS
1 SENS
1 SENSATIONS
2 ADAM
2 BONALD, LOUIS DE
2 PAUL, SAINT - Oblates de l'Assomption
- juin 1872
- Nîmes
L’homme, créature raisonnable, est composé d’un corps et d’une âme que l’on désigne dans la théologie par ces mots: forme et matière. Les Docteurs scolastiques nomment forme le principe vivant, constitutif, qui anime le corps. Dans les sacrements, on distingue la forme et la matière; ainsi dans le Baptême, la matière c’est l’eau et la forme ce sont les paroles sacramentelles; dans la Pénitence, la contrition du pécheur est la matière et l’absolution est la forme; dans la Confirmation, le saint Chrême est la matière et les uns mettent la forme dans les paroles, d’autres dans l’imposition des mains.
Dans l’homme, la forme est l’âme et le corps est la matière; l’âme est donc ce principe consécutif qui anime le corps; les anges, étant esprit, ne sont que forme. M. de Bonald dit que l’homme est une intelligence servie par des organes; sa définition est belle, mais malheureusement elle n’est pas juste en tous les points et il faut se contenter de dire, malgré que ce soit assez humiliant, que l’homme est un animal raisonnable. Il faut cependant remarquer que le mot animal, en latin veut dire: animé, avoir la vie. Il faut remarquer une différence entre les mots: genre, espèce, individu. Le genre est le terme général pour désigner une chose, comme le mot animal qui comprend tout ce qui est animé; l’espèce désigne une classe, une famille, comme le mot homme, et enfin l’individu ne comprend qu’un seul personnage.
L’homme est donc un être animé, mais, outre son corps, il possède une âme qui est intelligence; c’est ce principe moteur qui réside en lui et qu’on peut appeler la vie de l’homme. L’âme, substance séparée, étant de beaucoup au- dessus du corps, doit donc le gouverner, car c’est l’âme qui pense seule, qui juge, qui réfléchit; mais l’âme, tant qu’elle est dans le corps, en a besoin, car elle ne pense pas seulement, elle sent aussi; or, elle ne sent qu’avec le corps.
Saint Paul a dit d’Adam: Il ne fut pas séduit, mais il voulut se laisser aller à la jouissance des sens. Les diverses impressions que nous ressentons se traduisent par la sensation et le sentiment qui se rapportent à l’âme, mais qui viennent aussi des sens: c’est la partie inférieure de l’âme, aussi les Docteurs mystiques recommandent-ils dans leurs traités sur la piété de s’élever toujours au-dessus des sentiments. Saint Paul nous dit que la chair et l’esprit, malgré leurs rapports, sont deux choses opposées. Le péché de l’esprit est le plus monstrueux, car l’homme cherche à s’élever au niveau de Dieu; par le péché des sens, l’homme s’abaisse, se dégrade. L’âme doit toujours dominer le corps; le corps se révolte parfois, il faut savoir le vaincre afin que ces paroles ne puissent pas être appliquées: Le corps qui commence à tomber en dissolution écrase l’âme et déprime ses forces. L’âme est l’être intellectuel qui vit dans le corps; elle doit donc le dominer et résister aux sens par la mortification.