- TD 41.209
- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|COURS DE THEOLOGIE MYSTIQUE AUX OBLATES
- XVII.
[LES FACULTES DE L'AME] - Théologie Mystique. Conférences données aux Oblates de l'Assomption en 1872. Pro manuscripto. Paris, Imprimerie Maison Mère des Oblates de l'Assomption, 1966, p. 43 à 44.
- CN 13; TD 41., P. 209-210.
- 1 AME
1 BONHEUR
1 ETRE HUMAIN
1 INTELLIGENCE
1 PUISSANCES DE L'AME
1 SENS
1 THOMAS D'AQUIN
1 VIE SPIRITUELLE
2 ARISTOTE - Oblates de l'Assomption
- juin 1872
- Nîmes
L’âme se compose de trois parties distinctives: 1° son essence; 2° ses vertus; 3° ses opérations. Tous les êtres créés sont, ainsi que l’âme, des êtres composés; il n’y a que Dieu qui est un être simple; pour lui, agir et être sont une même chose, aussi le définit-on un acte pur.
L’essence de l’âme est donc la réunion de certaines facultés, de certaines puissances qui sont un être, telles que la pensée, le sentiment, la mémoire. L’âme agit par ses facultés: ainsi, par la mémoire, elle est susceptible de recevoir les idées; par l’intelligence, elle les conçoit et les juge. Dans l’âme, il y a plusieurs sortes de puissance: les facultés intellectuelles qui appartiennent à l’âme, les facultés sensibles qui regardent l’âme et le corps, telles que voir, entendre, et qui sont des facultés du conjoint, ou composé substantiel, et enfin, celles qui ne se rapportent qu’au corps, telles que la nutrition et la continuation de l’espèce humaine.
Ici il faut remarquer combien les facultés sensibles et les facultés nutritives sont peu de chose, puisqu’elles ne durent qu’un temps. En effet, quand nous serons morts, notre âme n’entendra pas, ne sentira, ne verra pas; voyons par là le peu de valeur que nous devons y attacher et combien il est plus utile et plus noble de nous occuper des facultés qui sont immortelles comme notre âme.
Si, par âme, on entend simplement le principe de la vie, on doit distinguer plusieurs sortes d’âmes.
Quelle est la première des âmes? C’est l’âme végétative, qui est la vie des plantes; puis vient l’âme nutritive ou animale qui donne aux animaux l’instinct de chercher leur nourriture: ces deux vies se trouvent dans l’homme, ce sont des parties nécessaires à un être, mais les moins nobles, les moins élevées; et enfin, il a en lui une troisième vie qui est la vie de l’âme.
L’âme se compose des facultés intellectuelles, se sert parfois des sens; aussi saint Thomas et Aristote s’accordent sur cette phrase et disent qu’il n’y a rien dans l’être intelligent qui ne soit appelé au bonheur. L’homme est le dernier des êtres appelés au bonheur, c’est-à-dire que c’est à cause de son âme et non de son corps qu’il y est appelée. Mais, pour mériter ce bonheur éternel, indéfectible, il doit dominer en lui la vie sensible, la vie nutritive et la vie végétative. La partie matérielle doit être subordonnée à l’esprit, car il faut remarquer qu’en cherchant à satisfaire son corps, on lui rapporte ce qui appartient à l’âme, et pour ne prendre qu’un exemple: lorsque nous nous sommes laissés aller à la paresse, nous avons éloigné notre âme de la ressemblance de Dieu, qui est l’action éternelle, l’acte pur.