OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|RETRAITE SUR LA SAINTE VIERGE PRECHEE AUX OBLATES

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|RETRAITE SUR LA SAINTE VIERGE PRECHEE AUX OBLATES
  • SEPTIEME INSTRUCTION
    NAISSANCE DE JESUS.
  • Retraite sur la Sainte Vierge prêchée aux Oblates de l'Assomption. Septembre 1879. Paris, Typographie Augustinienne, 1941, p. 31-34.
  • CV 34
Informations détaillées
  • 1 ADORATION
    1 ASCESE
    1 CRECHE DE JESUS-CHRIST
    1 DIEU LE FILS
    1 JOIE SPIRITUELLE
    1 MARIE
    1 MERE DE DIEU
    1 NATIVITE
    1 PASSIONS MAUVAISES
    1 PAUVRETE DE JESUS-CHRIST
    1 PENITENCES
    1 SAUVEUR
    1 VERTU DE PAUVRETE
    1 VERTUS DE LA SAINTE VIERGE
    2 CESAR-AUGUSTE
    2 DAVID, BIBLE
    2 FRANCOIS D'ASSISE, SAINT
    2 JOSEPH, SAINT
    3 BETHLEEM
    3 NAZARETH
    3 ROME, CAPITOLE
  • 1879
  • Nîmes
La lettre

Arrêtons-nous à ce moment solennel où le ciel va pleuvoir le Juste. Le temps est arrivé; César-Auguste a publié son édit qui ordonne de faire le dénombrement de l’empire romain. Il faut que les archives du Capitole conservent l’indication de la famille, du lieu, du jour de la naissance du Sauveur. Il faut que Marie et Joseph quittent Nazareth pour venir à la maison de David et accomplir la prophétie qui prédit que Bethléem produira le Messie attendu. Le couple admirable arrive et il n’y a pour eux point de place à l’hôtellerie. Marie met Jésus au monde dans une étable. Considérons:

1° La pauvreté qui sert de vêtement à ce mystère;

2° La joie de ceux qui en sont témoins;

3° L’adoration que présentent les bergers des plaines voisines.

I. Pauvreté de l’étable.

Joseph et Marie avaient-ils de quoi payer leur entretien dans une hôtellerie? S’ils furent refusés, c’est que probablement aussi les ressources leur manquaient. Peut- être aussi, maître de ces ressources, Dieu ne voulait pas qu’ils s’en servissent, afin de montrer dans quel dénuement il voulait que naqui son Fils. Enfin, Jésus naît dans une étable, et Marie n’a rien de mieux à lui offrir pour le recevoir sur la terre de ses ancêtres. Quels étaient en ce moment les sentiments de cette divine Mère? Sans doute, si elle eût écouté la nature, elle eût souffert cruellement de ne pouvoir faire un meilleur accueil à ce Fils, objet de tant d’amour; à cet Enfant, son Fils et son Dieu. Mais, au delà des sentiments de la nature, il y avait chez Marie une intelligence des plans divins, et Marie acceptait tout ce que voulait son Fils; or, il fallait la condamnation de la cupidité, de la passion des richesses et des plaisirs que les richesses procurent. L’homme, n’élevent plus les yeux au ciel, disait sans cesse dans sa convoitise: « Apporte, apporte, affer, affer. » Jésus voulait du premier coup foudroyer ce sentiment, et il naissait dans l’indigence.

Venez et contemplez votre Dieu dans une crèche. Venez et apprenez la pauvreté. Il l’accepte bien plus grande qu’il ne l’exige de vous, pour vous apprendre qu’en fait de vertu vous n’irez jamais si loin qu’il n’aille au delà, et qu’en fait de perfection vous n’irez jamais assez loin.

Evidemment, le Sauveur ne veut pas que les religieux et les religieuses vivent dans des écuries, mais que de privations ne peuvent-ils pas s’imposer en l’honneur de la pauvreté de Jésus naissant! Plus tard la forme de sa pauvreté deviendra plus douce, mais il ne faut pas se faire illusion, jamais le Fils de l’homme n’aura où reposer sa tête. Nous n’en sommes pas encore là. Quoi qu’il en soit, en quoi sommes-nous pauvres et détachés?

2. Joie des premiers témoins de la naissance de Jésus.

Transportons-nous un instant hors de Bethléem; écoutons l’ange annonçant une grande joie aux bergers parce qu’il leur est né un Sauveur. Pourquoi les pauvres sont-ils les premiers prévenus? Parce que le Sauveur aime à être entouré par les pauvres; mais leur pauvreté ne les empêche pas d’avoir les plus grandes joies: gaudium magnum, et l’on a toujours observé que les couvents les plus joyeux étaient ceux où la pauvreté était la plus grande. Voyez les Franciscains, depuis saint François d’Assise ils ont toujours été dans un sorte d’allégresse qui s’en est allée de ceux chez qui diminuait l’amour de la pauvreté. Après tout, croyez-vous que, malgré cet état de misère, Marie n’éprouve pas une joie immense d’être la Mère de Dieu? Elle n’a que quelques pauvres langes pour l’envelopper, mais elle l’entoure d’une tendresse immense et d’une joie comme infinie à la pensée qu’elle est sa Mère.

Qui vous empêche, si vous êtes les épouses de Dieu, d’avoir de semblables sentiments à la vue des privations que la vie religieuse vous impose? Nous nous défions peut-être trop de Dieu, qui nous viendra en aide à mesure que nous nous fierons davantage à lui; il nous donnera ses joies par-dessus le marché.

3. Adoration à la crèche.

Les premiers adorateurs de Jésus naissant furent Marie et Joseph; mais, s’il y avait une multitude de membres de l’armée céleste dans les plaines de Bethléem, il y en avait bien une autre autour du Dieu naissant. Puis, vinrent les bergers. Eux aussi étaient dans la joie qui leur était annoncée. Contemplons ces adorateurs, joyeux de la joie du ciel, et tirons les conséquences.

Pourquoi notre joie n’est-elle pas de bénir le Sauveur du monde et de l’adorer dans la crèche que l’on appelle le tabernacle? Pourquoi n’allons-nous pas l’y chercher avec un plus grand empressement? Jésus a voulu naître à Bethléem, ce qui signifie la « ville du pain ». On ne peut s’approcher de Jésus sans en être nourri, sa seule présence y suffit. Allons l’adorer, allons nourrir notre âme de sa contemplation, et nous verrons quels bienfaits nos adorations attireront sur toute notre vie.

Notes et post-scriptum