OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|RETRAITE SUR LA SAINTE VIERGE PRECHEE AUX OBLATES

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|RETRAITE SUR LA SAINTE VIERGE PRECHEE AUX OBLATES
  • ONZIEME INSTRUCTION
    MARIE ET JESUS RESSUSCITE.
  • Retraite sur la Sainte Vierge prêchée aux Oblates de l'Assomption. Septembre 1879. Paris, Typographie Augustinienne, 1941, p. 47-50.
  • CV 34
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 DEPASSEMENT DE SOI
    1 ESPERANCE
    1 ESPRIT D'INDIFFERENCE
    1 JOIE SPIRITUELLE
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 MARIE
    1 RESURRECTION DE JESUS-CHRIST
    1 VERTUS DE LA SAINTE VIERGE
    2 ADAM
    2 PAUL, SAINT
  • 1879
  • Nîmes
La lettre

Le Christ ne pouvait rester toujours dans le tombeau. Selon ce qu’il avait dit, il ressuscite le troisième jour, vainqueur de la mort. Marie, qui avait pris part à ses douleurs, à ses ignominies, ne doit-elle pas prendre part à son triomphe Evidemment oui.

Quels furent, pour Marie, les fruits de la résurrection de Jésus? J’en trouve trois principaux:

1° Son espérance fortifiée;

2° Son mépris de la terre plus grand;

3° Ses joies dilatées.

1. Espérance fortifiée.

Marie, dès le premier instant de sa conception, a eu toutes les vertus infuses, et elles se sont développées en elle de la plus merveilleuse façon, car on ne peut pas dire, comme pour l’humanité de Notre-Seigneur, qu’elle était parfaite dès le premier instant de sa conception. Or, le mystère de la Résurrection, c’est le mystère de l’espérance. Si Jésus- Christ est ressuscité d’entre les morts, donc nous ressusciterons avec lui, car il n’est mort et ressuscité que pour nous, et pour nous ouvrir le chemin. Le Christ est ressuscité, donc nous n’avons plus à craindre une destruction éternelle, donc nous sommes immortels, donc nos corps, comme celui du Sauveur, sortiront un jour du tombeau, affranchis de la captivité de la mort.

Que dut-il se passer en Marie quand son Fils, revenu à la vie de la gloire, lui apparut? Elle l’avait déposé dans le sépulcre inanimé, meurtri, les membres et le coeur transpercés, ayant perdu jusqu’à la dernière goutte de son sang, et maintenant le voilà plein de vie et de gloire. Qui dira les sentiments de cette Mère divine? Et que lui dit Jésus, sinon que cette vie, cette gloire, il voulait l’y faire participer. Et Marie contemplait les triomphes de son Fils sur la mort, et elle se disait: Voilà le gage de tout ce qui m’a été promis, car, de toutes les filles d’Adam, aucune, par mon Fils, ne sera aussi glorieuse que moi. Et quoiqu’elle ne fût pas encore dans la gloire, pourtant elle trouvait dans son Fils transfiguré le gage le plus certain de tout ce qui l’attendait plus tard.

Jésus est ressuscité pour Marie, mais il est aussi ressuscité pour nous. Allons donc à sa glorieuse Résurrection, base de toute notre foi et de toute notre espérance. Avec Marie croyons, espérons, et livrons-nous aux saints désirs que l’espérance doit former dans nos âmes.

2. Mépris de la terre plus grand.

Marie aimant très uniquement Jésus, le cherchait partout où elle savait le trouver. Or, Jésus ne devait pas toujours rester sur la terre, et Marie commençait à la prendre à dégoût. Où pouvait elle se trouver bien que là où était ce divin Fils, et pourtant Jésus avait décidé de laisser sa sainte Mère un certain nombre d’années ici-bas. Mais que devenait ce monde pour Marie? Ah! elle y était par obéissance aux dispositions de son Fils. Mais quel dégoût ne devait-elle pas avoir des choses créées, et en même temps quelle obéissance parfaite aux arrêts du ciel par rapport à elle? Exemple merveilleux de la conduite des saints que leur amour porte à l’union avec Jésus, et que la soumission à sa très sainte volonté dispose à ne vouloir que ce qu’il veut, à ne chercher que ce qu’il désire en prolongeant leur séjour sur la terre. Quel contraste avec nos dispositions! Voulons-nous aller à toute perfection? Voulons-nous avant tout le ciel? Le séjour ici-bas plus ou moins prolongé nous est-il un supplice? Notre vie prolongé sur la terre est- elle un acte de résignation douloureuse? Graves question, et sur lesquelles il importe de méditer.

Mais cette disposition de Marie à mépriser la terre et à consentir à y rester n’est-elle pas une admirable leçon pour la religieuse qui se laisse placer ou déplacer au choix de ses Supérieurs! Ah! quel enseignement! et que nous devons apprendre à en profiter.

3. Joie de Marie.

Mais le fond de l’âme de Marie était une immense joie. Le but de l’Incarnation était accompli de sa part, la rédemption était consommée. Elle sentait que rien ne le retenait à la terre, et que bientôt il allait s’élever vers le ciel. Sans doute, elle eût voulu l’y accompagner, mais son amour était désintéressé, épuré. Elle aimait Jésus non pour elle, mais pour lui; dès lors, elle ne voulait que sa volonté, elle l’acceptait sans aucun murmure, que dis-je? avec transport. Aussi sa joie n’était point troublée. Si saint Paul avait pu dire: « Je vis, ce n’est pas moi qui vis, c’est Jésus-Christ qui vit en moi », à combien plus forte raison Marie. Au fond, elle portait Jésus avec elle; n’était ce pas assez pour son bonheur? Sans doute, celui du ciel devait être bien autre chose, mais elle ne l’avait pas goûté et ne pouvait en regretter la privation. Elle était si heureuse d’assister à l’accomplissement de la volonté de son Fils sur le monde!

Que notre joie soit de cette espèce. Désirons le ciel de toute l’ardeur de notre âme, et soumettons-nous, par l’abandon à la volonté divine, à toutes les épreuves ici-bas. Livrons- nous à la joie de servir Jésus pour qu’il nous prépare à jouir du ciel. Comptons sur son amour et sur sa bonté. Servons-le dans l’allégresse, parce que tous les retards qu’il apporte à notre entrée au ciel ne sont causés que par sa volonté de nous y préparer une plus belle place.

Notes et post-scriptum