OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES
  • PREMIERE PARTIE: DE L'ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    CHAPITRE III
    SENTIMENT DE LA PRESENCE DE DIEU.
  • Directoire des Oblates de l'Assomption, religieuses missionnaires. Paris, 1936, p. 16-18.
  • CY 59; CY 60.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST A L'ASSOMPTION
    1 PERFECTIONS DIVINES DE JESUS-CHRIST
    1 VOIE UNITIVE
  • 1867
La lettre

Je dois penser sans cesse à Celui qui a droit à toutes les affections de mon âme. Si j’aime Notre-Seigneur, je dois penser sans cesse à lui; mais puisqu’il est Dieu, c’est surtout en tant qu’il est mon Dieu que je dois avoir sans cesse sa pensée présente à l’esprit et au coeur. Jésus est mon Dieu, et comme Dieu il a la plénitude de l’être, et c’est en lui que nous avons « la vie, la respiration et toutes choses; c’est en lui que nous vivons, que nous nous mouvons, que nous sommes ».

Il est la perfection infinie, la beauté par excellence, et cette beauté de son être, il l’a marquée sur nos âmes. Or, le péché a souillé mon âme, et un des meilleurs moyens de réparer sa beauté perdue est de me tenir sous le poids de mon néant, et de me livrer à l’action de la grâce par une attention constante à la présence de Dieu. Dieu est mon bien suprême. Je dois donc chercher à me rapprocher de lui; mon bonheur doit être de le posséder.

Suis-je habituellement en présence de Dieu? Suis-je en sa présence avec le sentiment que je lui dois tout? Suis-je convaincue, autant que je puis l’être par la foi, de la plénitude de son être, et, si je puis dire ainsi, de la plénitude de mon néant? Ai-je assez pensé que mon corps, mes sens, mon coeur, mon intelligence, tout cela vient de lui, subsiste en lui et cesserait d’exister au moindre signe de sa volonté infinie?

Je ne touche à rien que je ne touche à une oeuvre de Dieu, à une possession de Dieu. Tout me rappelle Dieu, ou du moins devrait me le rappeler. Suis-je fidèle à cette voix de tous les êtres qui me ramènent à leur auteur? Avec quel respect suis-je en présence de Dieu qui me voit toujours? Avec quel amour et quelle reconnaissance suis-je en présence d’un Dieu qui m’a tout donné?

Dieu est la beauté infinie, et cette beauté, il a voulu la communiquer à mon âme. Mais le péché originel l’a détruite une fois; le péché actuel la détruit tous les jours. Dans son ineffable bonté, il veut me rendre cette beauté primitive par sa grâce, et il veut aussi que je travaille à la recouvrer par mes efforts; mais pour cela, il veut que j’approche de lui, et qu’en étudiant ses perfections, je les copie en moi, autant que j’en suis capable, par les vertus que je dois acquérir.

Ce travail, l’ai-je fait? Ai-je les yeux fixés sur mon divin modèle, pour réparer en l’imitant les ruines de mon âme? Ai-je mis mon effort, mon étude à m’unir à Dieu par la pensée, de telle sorte que m’attachant à Dieu, « je ne fasse qu’un esprit avec lui », selon la parole de l’Apôtre?

Dieu est la bonté par excellence, le bien suprême; c’est à le posséder dans l’éternité que doit consister mon bonheur. Mais si ma félicité est dans la possession d’un pareil bien, pourquoi n’en suis-je pas préoccupée ici-bas, pourquoi n’y pensé-je pas sans cesse? Pourquoi mes pensées s’égarent-elles ailleurs? Pourquoi, afin de posséder tout don parfait, ne deviens-je pas parfaite moi-même?

Seigneur, faites que je marche sans cesse en votre présence, et qu’ainsi j’arrive à la perfection.

Notes et post-scriptum