OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES
  • PREMIERE PARTIE: DE L'ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    CHAPITRE IV
    ESPRIT DE NOTRE-SEIGNEUR.
  • Directoire des Oblates de l'Assomption, religieuses missionnaires. Paris, 1936, p. 19-22.
  • CY 59; CY 60.
Informations détaillées
  • 1 ENSEIGNEMENT DE JESUS-CHRIST
    1 ESPRIT CHRETIEN
    1 ETUDE DES MYSTERES DE JESUS CHRIST
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 PERFECTIONS DIVINES DE JESUS-CHRIST
    1 VIE DE JESUS-CHRIST
  • 1867
La lettre

Pour aimer Jésus-Christ, il faut le connaître, et pour le connaître, il faut étudier ses perfections. Elles nous sont révélées dans les Saintes Ecritures, dont le but final est Jésus-Christ.

Je puis étudier Jésus-Christ soit dans sa doctrine, soit dans ses mystères, soit dans les actes de sa vie.

Sa doctrine. -Je la trouverai ou dans ses propres paroles, ou dans ce que les apôtres nous en ont révélé de sa part. Jésus-Christ, comme Dieu, est l’éternelle vérité, la parole par excellence. Plus je méditerai la vérité divine, plus je m’approcherai de Jésus-Christ et par Jésus-Christ de Dieu même. Jésus-Christ étant descendu sur la terre pour m’apporter la lumière et la force qui m’aideront à remonter vers Dieu, tous mes efforts doivent tendre à consommer cette union, qui est le terme de ma destinée surnaturelle, et qui s’accomplira par la grâce de mon Sauveur.

Quel respect ai-je eu jusqu’à présent pour les enseignements de Jésus-Christ? Quel cas ai-je fait de l’Evangile? Avec quel sentiment l’ai-je lu? Comment ai-je envisagé la miséricordieuse bonté d’un Dieu qui, non content de s’incarner dans un homme, s’incarne encore dans une parole humaine pour se mettre à la portée de mon intelligence et l’illuminer? Qu’ai-je fait de tant de clartés? Comment ai-je considéré les explications de la doctrine de Jésus-Christ qui m’étaient données par ses ministres? Quels efforts ai-je faits pour méditer sur cette doctrine, me l’appliquer, me l’approprier, en faire ma nourriture? Et si je n’en fais aucun cas ou presque pas, est-il étonnant que je sois si pleine d’idées humaines et que je ne comprenne rien aux choses du ciel?

Ses mystères. -La vie de Jésus-Christ étant par un côté une vie divine, touche à l’infini, et, dès lors, est pleine de mystères. Mais ces mystères, incompréhensibles sans doute, et dès lors objet de ma foi, sont pour mon âme un merveilleux enseignement. Par leur côté humain, ils me saisissent en se mettant à ma portée; par le côté divin, ils m’élèvent et me transportent dans les plus intimes relations avec Dieu.

L’étude des mystères devrait être l’étude de toute ma vie, car par Jésus-Christ j’apprendrai à connaître Dieu, autant que nous pouvons le connaître ici-bas. Mais comme dans la vie de Jésus-Christ les mystères se succèdent à chaque instant, je puis m’attacher à tel ou tel mystère, suivant mon attrait. L’incarnation, la naissance, la vie cachée, la prédication, les souffrances, les anéantissements, la mort, la résurrection, peuvent successivement fixer ma pensée; ou bien je puis, si je m’y sens poussée par un attrait intérieur, me fixer pendant un certain temps, et même toute ma vie, sur un mystère particulier où je trouverai la nourriture la plus appropriée à mon âme.

Comment ai-je considéré les mystères? N’en ai-je pas fait l’objet d’études curieuses plutôt que d’une amoureuse recherche des bienfaits de Notre-Seigneur? Quelle adoration ont-ils excitée en moi? Ne m’ont-ils pas été un sujet de dégoût? Ne me suis-je pas contentée de dire que je n’y pouvais rien comprendre, au lieu de chercher avec une humble foi à y puiser ce que Notre-Seigneur y avait voulu mettre d’enseignements particuliers?

Les actes de la vie de Notre-Seigneur. -Tout ce qu’a fait Notre-Seigneur sur la terre, il l’a fait pour notre instruction. Il n’est pas une parcelle de notre vie propre qui ne puisse se rapporter à cette vie divine, dont chaque détail nous enseigne dans quel esprit nous devons accomplir nos actions. Il n’est pas une parole à prononcer, une demande à faire, un sentiment à former, que nous ne puissions sanctifier en l’unissant aux sentiments, aux paroles, aux actes du divin Maître. Jésus-Christ a accompli toute justice, afin de nous apprendre à l’accomplir nous-mêmes. Pour cela, je n’ai qu’à entrer dans les intentions de Notre-Seigneur pendant sa vie mortelle.

Comment ai-je cherché à régler ma vie sur la vie de Jésus-Christ? Comment ai-je étudié les diverses circonstances de cette vie, modèle de la mienne? Me suis-je persuadée qu’il n’y a en moi rien de si petit qui ne puisse être relevé par une pensée surnaturelle? Je vous ai donné l’exemple, dit Notre-Seigneur, afin que de même que j’ai fait, vous aussi vous fassiez.

Ma vie devrait donc être une perpétuelle copie de cet original divin. L’est- elle en effet? Et pourquoi ne l’est-elle pas? Ne craindrais-je pas de trouver des détails qui me condamneraient ou me forceraient à la pratique des vertus qui effrayent ma nature? Quand voudrai-je une bonne fois aller partout où il plaira à Jésus de me conduire?

Notes et post-scriptum