OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES
  • PREMIERE PARTIE: DE L'ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    CHAPITRE VI
    AMOUR DE L'EGLISE.
  • Directoire des Oblates de l'Assomption, religieuses missionnaires. Paris, 1936, p. 27-31.
  • CY 59; CY 60.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 AMOUR DE L'EGLISE A L'ASSOMPTION
    1 AMOUR DU PAPE
    1 EGLISE EPOUSE DU CHRIST
    1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
    1 QUATRIEME VOEU DES OBLATES
    1 SALUT DES AMES
    1 SERVICE DE L'EGLISE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 PIERRE, SAINT
  • 1867
La lettre

Cet amour est le principe du voeu que sont admises à faire après un certain temps les Oblates de l’Assomption, et qui consiste à se dévouer aux missions étrangères(1).

1° Pourquoi dois-je aimer l’Eglise?

Qu’est-ce que le règne de Notre-Seigneur, sinon son action sur l’Eglise? Pour savoir comment il l’a aimée, il me faut considérer tout ce qu’il a fait pour elle.

Pour elle, il est descendu du ciel, il s’est incarné, il est né dans une étable; il a passé trente ans dans les travaux d’une vie pénible, pauvre et obscure; il a souffert les calomnies, les insultes, les persécutions, les douleurs les plus atroces, la mort sur la croix. Tout cela pour l’Eglise, son Epouse, son corps mystique.

Si j’aime Jésus-Christ, combien dois-je aimer ce qu’il a de plus cher?

2° Comment dois-je aimer l’Eglise?

D’abord, je dois l’aimer comme ma patrie. C’est, en effet, la patrie de mon âme, la société par laquelle je suis unie à Dieu. Ensuite, comme ma Mère. Je suis la fille de Dieu, et le même sacrement qui me fait enfant de Dieu me fait enfant de l’Eglise. par elle, mon intelligence est éclairée de la lumière de la foi et de la vérité éternelle, qu’elle est chargée d’enseigner avec une autorité infaillible. Par elle, j’obtiens sans cesse une foule de secours qui m’aident et m’encouragent au bien; par elle est bénie la petite Congrégation à laquelle j’appartiens, cette famille que j’ai choisie pour mieux aimer et mieux servir Notre-Seigneur. Sans l’Eglise, je ne connaîtrais pas, je ne pourrais servir aussi bien Celui à qui je me suis consacrée.

Epouse par excellence de Jésus-Christ, elle appelle les âmes privilégiées à devenir épouses, à leur tour, par un admirable mystère. C’est dans les flammes du Saint-Esprit qu’elle m’invite à consommer cette incompréhensible union.

Ce que Jésus-Christ aime surtout dans son Eglise, ce sont les âmes qui s’y sanctifient. Toutes ne sont pas élevées au même degré de perfection, mais toutes sont appelées. Or, dans son infinie bonté, Notre-Seigneur ne veut pas agir seul dans le travail de la conversion et de la sanctification des âmes; il y convie les chrétiens. C’est pour cela qu’il a institué le sacerdoce. Mais il permet à tous, selon leur position, leurs forces, la mesure de grâces qu’ils ont reçues, de coopérer à la même oeuvre.

Je dois aimer tout ce qui fait vivre l’Eglise: son Chef visible, Notre Saint-Père le Pape qui, depuis saint Pierre, est le fondement inébranlable sur lequel elle est bâtie; et mon amour pour Jésus-Christ doit s’étendre particulièrement à son Vicaire sur la terre.

Je dois aimer toute la hiérarchie ecclésiastique, et beaucoup prier pour que ses membres aient les secours et les grâces nécessaires à leur mission.

Je dois aimer les âmes: celles des justes, afin que Dieu les sanctifie tous les jours davantage; celles des pécheurs, afin d’obtenir leur conversion. Je dois aimer les âmes qui dans les flammes du purgatoire se purifient pour être dignes de jouir de Dieu. Je dois aimer et invoquer les âmes des justes qui règnent avec Jésus-Christ dans l’Eglise triomphante. Mon amour doit unir ces diverses parties de la même Eglise.

Mais toutefois il m’importe surtout de me dévouer, autant qu’il dépend de moi et selon ma faiblesse, à l’Eglise qui combat sur la terre. Mes prières, mes mortifications doivent prendre un cachet tout particulier de ferveur quand je pense que je puis contribuer à sauver des âmes. Ma conduite, mes actions, mes paroles, mon enseignement, toutes les fonctions auxquelles on m’emploie et qui se rapportent directement ou indirectement au même but, doivent s’empreindre du même sentiment et du même amour.

Mais ce que par-dessus tout je dois aimer comme Oblate, ce sont les âmes des schismatiques, hérétiques, infidèles, vers lesquelles on m’enverra peut-être un jour. Et si je ne suis pas jugée digne d’être envoyée vers elles pour travailler à leur conversion, c’est pour elles surtout que doivent être offertes mes prières, mes communions, bonnes oeuvres, austérités, afin que de loin je contribue à une oeuvre à laquelle il ne m’est pas permis de prendre part directement.

Ai-je aimé l’Eglise pour l’amour de Notre-Seigneur? Ai-je remercié ce bon Maître de tout ce qu’il a fait pour fonder l’Eglise catholique, dont j’ai le bonheur de faire partie? Ai-je médité quelquefois sur tout ce qu’il a enduré de fatigues, d’humiliations, de souffrances pour l’établir?

Je suis enfant de l’Eglise; ai-je aimé l’Eglise comme ma Mère? Suis-je suffisamment reconnaissante de la vie nouvelle que j’ai puisée dans son sein, des grâces qui font l’aliment spirituel de mon âme, du bonheur incomparable de pouvoir m’y nourrir du corps et du sang de mon Dieu? Suis-je émue des persécutions de l’Eglise? Ai-je assez demandé à Dieu de lui donner la paix et la liberté dont elle a besoin?

Ai-je prié avec assez de ferveur les âmes des justes qui sont dans le ciel de nous venir en aide? Ai-je prié convenablement pour les âmes du purgatoire? Ai-je une compassion assez tendre pour ces pauvres âmes? Ai-je prié pour Notre Saint-Père le Pape, afin que Dieu lui fasse gouverner l’Eglise comme il convient? Ai-je prié pour les évêques, les prêtres consacrés au salut des âmes? Ai-je prié, me suis-je mortifiée avec assez de ferveur pour obtenir la conversion des âmes, et surtout des âmes avec qui je suis le plus en rapport et qui me sont le plus spécialement confiées?

Ai-je eu cette ardeur qui desséchait le saint roi David quand il voyait les pécheurs? Ai-je fait de suffisants efforts pour me ployer à tout ce que me demande de bonté, de prévenances, de bons procédés une âme à convertir et que je n’atteignais pas parce que je n’avais pas le courage de devenir meilleure moi-même? Que me sont devant le Saint Sacrement les âmes vers lesquelles on m’enverra un jour ou dont la conversion sera confiée à la Congrégation à laquelle j’appartiens? Que fais-je pour leur être utile? Quelle préparation ai-je apportée jusqu’à aujourd’hui à ma vocation de religieuse apôtre? 1. Ce voeu des missions n’a pas été maintenu, mais il marque à quel point le Fondateur voulait donner aux Oblates un caractère essentiellement apostolique et missionnaire.

Notes et post-scriptum
1. Ce voeu des missions n'a pas été maintenu, mais il marque à quel point le Fondateur voulait donner aux Oblates un caractère essentiellement apostolique et missionnaire.