OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES
  • PREMIERE PARTIE: DE L'ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    CHAPITRE VIII
    VIE INTERIEURE.
  • Directoire des Oblates de l'Assomption, religieuses missionnaires. Paris, 1936, p. 34-36.
  • CY 59; CY 60.
Informations détaillées
  • 1 BUT DE LA VIE
    1 DETACHEMENT
    1 LUTTE CONTRE LE CORPS
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 REFORME DU COEUR
    1 VIE RELIGIEUSE
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOIE UNITIVE
  • 1867
La lettre

La vie religieuse n’est, à proprement parler, que la vie parfaite de Notre-Seigneur dans nos âmes, et cette vie ne peut s’établir que par la mort complète à nous-mêmes. Pour mourir à soi, il faut pratiquer la mort des sens, les subjuguer de telle sorte qu’ils soient entièrement nos esclaves et n’exercent aucun empire sur nous.

La mort des désirs. Tant que je désirerai autre chose que Dieu ou ce qui se rapporte à la gloire de Dieu, je ne serai pas morte à mes désirs.

La mort des affections. La parole de Dieu pénètre plus profondément qu’un glaive à deux tranchants, et elle atteint jusqu’à la division de l’âme. Dieu est un Dieu jaloux; il veut être le seul maître de mon coeur.

La mort aux créatures. Depuis que je suis religieuse, le monde est mort pour moi et je suis morte au monde. Tant qu’il y aura quelque chose à quoi je n’aurai pas renoncé, je serai vivante de la vie humaine, je ne pourrai parvenir à la perfection de la vie intérieure.

La mort à soi-même. C’est là le plus dur, et pourtant il faut y arriver. Sans doute, cette mort ne s’accomplit pas sans de grandes souffrances; il y a là à subir une agonie de l’âme, pendant laquelle elle se purifie; il faut passer par la fatigue, l’ennui, les sécheresses, les tentations de toute espèce.

Telles sont les conditions de la vie intérieure. Suis-je enfin décidée à en passer par là, à renoncer à mes sens et à secouer leur tyrannie, à n’avoir plus de désir que pour le ciel, d’affection que pour Dieu? Mes désirs sont-ils domptés? Mes affections sont-elles soumises? Tout dans mon coeur est-il consumé par l’amour de Dieu? Que sont les créatures pour moi? Ne me préoccupent-elles pas encore? Ai-je tout donné autour de moi et en moi? Ai-je le courage d’accepter toutes les conditions de ce dépouillement absolu, de cette nudité de l’âme que je dois subir si je veux être revêtue de Notre-Seigneur? Suis-je morte pour que ma vie soit cachée avec Jésus-Christ en Dieu? Mais je ne puis aimer Jésus-Christ sans vouloir que toutes les créatures l’aiment, et voilà ce qui doit faire le caractère apostolique de ma vie.

Tel est, ô mon Dieu, le terme de ma vie: être dépouillée, séparée de tout, pour être revêtue de votre divin Fils et vous être éternellement unie. Donnez-moi la lumière pour voir ce qui me manque, la force pour acquérir les vertus que je n’ai pas. Donnez-moi la grâce de suivre ma vocation, afin qu’en vraie fille de l’Eglise et de la Sainte Vierge, je ne sois pas une trop indigne imitatrice des vertus de Jésus mon Epoux. Faites que mon union avec vous, ô mon Dieu, commencée sur la terre, se consomme pendant l’éternité dans l’océan de vos miséricordes, de votre amour et de vos perfections infinies. Ainsi soit-il!

Notes et post-scriptum