OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES
  • DEUXIEME PARTIE: DE L'ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    CHAPITRE I
    DE LA FOI
  • Directoire des Oblates de l'Assomption, religieuses missionnaires. Paris, 1936, p. 39-41.
  • CY 59; CY 60.
Informations détaillées
  • 1 FOI
    1 FOI DE LA SAINTE VIERGE
    1 JESUS-CHRIST AUTEUR DE LA FOI
    1 ORDRE SURNATUREL
    2 PAUL, SAINT
  • 1867
La lettre

La foi est une vertu par laquelle je crois toutes les vérités que l’Eglise me propose de croire, parce que c’est Dieu, la vérité infaillible, qui les a révélées.

En un certain sens, Jésus, auteur et consommateur de ma foi, ne peut pas être mon modèle dans la pratique de la foi; mais il m’en donne un dans la personne de Marie, qui a mérité de devenir la Mère d’un Dieu par l’acte de foi le plus sublime qu’une créature ait pu faire, lorsqu’elle coopéra de toute la puissance de son être au mystère de l’Incarnation. La foi peut opérer en moi un mystère analogue.

Quel est l’objet de ma foi? N’est-ce pas la vérité divine et n’est-ce pas par la lumière de Jésus-Christ, Verbe éternel, vérité infinie, que je crois. J’attire Jésus-Christ dans mon coeur par la foi; par la foi il subsiste en moi, selon le souhait de l’Apôtre: Que Jésus-Christ habite en vos coeurs par la foi!

Quelle est la force de ma foi, quelle en est l’énergie? Ai-je compris le bonheur de croire et d’être chrétienne catholique? Me suis-je fait une idée de la valeur de la vérité? Ai-je compris que c’est par l’enseignement de l’Eglise que je connais Dieu, comme je dois le connaître? Ai-je fait souvent des actes de foi aux principaux mystères de la religion, dont la méditation devrait être après tout la première nourriture de mon âme? Ai-je remercié Dieu avec assez de reconnaissance de m’avoir fait fille de l’Eglise catholique? Ai-je cherché à étudier les mystères de la foi, comme il convient à une religieuse? S’il s’est agi pour moi de les enseigner, n’ai-je pas mis quelquefois mes opinions, et même mes imaginations personnelles à la place de l’enseignement de l’Eglise soit par faute de préparation, soit par cette fausse idée de certaines personnes pieuses qui, parce qu’elles suivent les pratiques de l’Eglise, supposent qu’elles ont la science de sa doctrine?

La première conséquence de la foi, c’est de me révéler l’ordre surnaturel et de m’y transporter, si je le veux. La foi me montre les choses comme Dieu lui- même les voit et les juge, au moins celles qui ont un rapport direct avec mon salut.

Ai-je cherché à apprécier les choses comme Dieu lui-même les apprécie? A tirer des grands mystères de la Trinité, de l’Incarnation, de la Rédemption, de la vie de Notre-Seigneur les enseignements pratiques qui y sont renfermés, pour donner un sens à chacune de mes actions, en les unissant à Dieu et aux intentions de son Fils fait homme pour moi?

N’ai-je pas peut-être, subissant les effets d’une première éducation peu chrétienne, traité légèrement ce qui se rapporte soit aux vérités que prêche l’Eglise, soit aux pratiques qu’elle conseille, soit aux objets qu’elle vénère? N’ai-je pas, dans les choses qui me paraissent de peu d’importance, élevé le tribunal de ma raison en face de son tribunal, et ne me suis-je pas complu dans certaines objections?

Enfin serais-je prête, s’il le fallait, à répandre mon sang pour témoigner, comme les martyrs, de ma foi à Notre-Seigneur et à son Eglise? Et le respect humain ne m’a-t-il pas fait rougir, même au milieu de mes Soeurs, lorsqu’il s’est agi de quelque pratique qui, en manifestant mon adhésion à la vie de la foi, blessait mon amour-propre?

Notes et post-scriptum