OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES
  • DEUXIEME PARTIE: DES VERTUS
    CHAPITRE II
    DE L'HUMILITE.
  • Directoire des Oblates de l'Assomption, religieuses missionnaires. Paris, 1936. p. 42-43.
  • CY 59; CY 60.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR-PROPRE
    1 ANEANTISSEMENT
    1 FOI
    1 FRANCHISE
    1 HUMILITE
    1 HUMILITE FONDEMENT DE VIE SPIRITUELLE
    1 ORGUEIL
    1 PECHES
    1 PECHEUR
    1 REFORME DE LA VOLONTE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VERTUS RELIGIEUSES
    1 VOLONTE PROPRE
  • 1867
La lettre

Si la foi me montre dans sa lumière le tout de Dieu, elle me montre aussi mon néant. Dieu est par lui-même la plénitude de l’être, et de moi-même je ne suis rien.

Plus je cherche, à l’aide de la foi, à étudier Dieu, plus je suis écrasée sous le poids de sa gloire, et, par comparaison, mon néant me semble encore plus néant, si je puis dire ainsi. Avec la conviction qui ressort de cette vue, où est la place pour l’orgueil? Je n’en sais rien, et c’est pour cela même que mon orgueil est plus insupportable, soit qu’il se complaise en lui-même, soit qu’il recherche l’approbation et les applaudissements des autres, soit qu’il se livre à ses exigences et à ses susceptibilités, soit qu’il se renferme dans un solitaire et sombre égoïsme.

Si Dieu est tout, si je ne suis rien, je dois rapporter tout à Dieu et ne me glorifier de rien. Pourtant je suis orgueilleuse, vaniteuse, exigeante, susceptible, et si tous ces caractères ne se manifestent pas en moi à la fois, ou je les y découvre successivement, ou mon âme est plus particulièrement souillée par quelqu’un d’entre eux.

Mais non seulement je ne suis rien par mon origine, mon être est encore dégradé par le péché. Le péché a apporté, dans l’être que Dieu m’a donné, un désordre dont je ne saurais me faire une juste idée. Pécheresse, je n’ai droit qu’à la colère de Dieu et aux châtiments de sa justice. Dieu m’a pardonnée, m’a purifiée dans le sang de son Fils, et, en échange d’un pareil bienfait, je me révolte tous les jours.

Néant, péché, ingratitude, voilà la définition la plus vraie de ce que je suis par rapport à Dieu. Et quand je rentre en moi-même, sais-je au moins comprendre que je dois, à cause de mes fautes, de mon manque de reconnaissance, quelque chose à la justice et à l’amour divin offensé? Sais-je m’anéantir? Sais-je rougir de mes péchés? Sais-je me tenir à ma place, qui devrait être la dernière?

Jésus-Christ, pour détruire mon orgueil, a voulu subir toutes les injures, être rassasié d’opprobres; que fais-je pour imiter notre Maître? Ai-je accepté les humiliations, les ai-je cherchées pour détruire mon orgueil? Ai-je aimé les procédés qui meurtrissaient ma vanité? Exigeante comme je le suis, ai-je compris que je n’ai droit à rien? Susceptible, ai-je bien pris ce qui irritait ma susceptibilité? Egoïste, ai-je consenti à ce que tout ne se rapportât pas à moi?

Encore une fois, suis-je humble? Fais-je des pratiques d’humilité? Vais-je au-devant des humiliations pour imiter l’humilité de Jésus?

Notes et post-scriptum