OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|DIRECTOIRE DES OBLATES
  • DEUXIEME PARTIE: DES VERTUS
    CHAPITRE V.
    DE LA PRIERE.
  • Directoire des Oblates de l'Assomption, religieuses missionnaires. Paris, 1936. p. 50-52.
  • CY 59; CY 60.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE GRACES
    1 ADORATION
    1 ANEANTISSEMENT
    1 ESPERANCE
    1 GRACE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 VIE DE PRIERE
  • 1867
La lettre

Quoique la grâce de Dieu, sur laquelle est fondée l’espérance du ciel, nous ait nécessairement prévenus, Dieu, qui nous accorde la grâce première de la prière, veut que nous lui demandions toutes les autres grâces dont nous avons besoin, même celle de le mieux prier chaque jour. Demandez et vous recevrez, dit-il. Nous devons donc demander, et plus nous demanderons, plus nous serons exaucés, pourvu que nous demandions bien. Dieu a la main pleine de bienfaits, il ne souhaite que de l’ouvrir sur nous; et s’il la tient fermée, c’est qu’il prévoit que, mal disposés à profiter de ses dons, nous ajouterions, s’il nous les accordait, l’ingratitude à tous nos autres péchés. Il veut que nous désirions sa grâce et que nous entrions dans les dispositions nécessaires pour en profiter.

La prière considérée ainsi est une aspiration de mon âme vers Dieu, le cri de mon indigence et de ma misère, qui part du fond de l’abîme de mes péchés et s’efforce de monter vers le trône de la miséricorde divine. Elle peut expier et me purifier; elle peut remercier des dons reçus pour mériter d’en recevoir de plus abondants encore; elle adore aussi le Dieu souverain Maître de tous les biens, et lui-même, bien suprême par excellence; mais au point de vue de l’espérance, son but particulier est la demande. Mon âme doit se présenter à Dieu avec le profond sentiment qu’elle n’a rien et qu’elle tient tout de lui. Ce sentiment plaît à Dieu, il aime à exaucer le cri du pauvre.

Comment ai-je prié jusqu’à aujourd’hui? Ai-je estimé la grâce le plus précieux de tous les dons, puisque c’est par la grâce que je puis mériter de posséder Dieu? Ai-je fait attention à ne rien perdre de celles qui m’étaient accordées? Ai-je apporté à ma prière toute la pureté d’intention nécessaire pour qu’elle fût agréable à Dieu? Ai-je désiré sincèrement d’être exaucée? N’ai-je pas eu quelquefois peur de la grâce, et par conséquent peur de la demander? Ai-je prié avec persévérance? Ne me suis-je pas bien souvent lassée de prier, parce qu’il me semblait que je n’étais pas exaucée? Ai-je prié avec le respect suffisant? Ne me suis-je pas laissée bien souvent égarer par mon imagination ou assoupir par ma paresse? Et je trouve extraordinaire que Dieu ne m’exauce pas!

Ai-je le désir suffisant de posséder Dieu? Ai-je un assez grand désir de m’unir à lui, de jouir de lui pendant l’éternité? Suis-je résolue à faire tous les sacrifices qu’il exigera de moi pour obtenir de lui ce commerce intérieur qu’il accorde aux âmes fidèles à sa grâce, et qui serait un des gages les plus certains de mon union avec lui pendant l’éternité?

Notes et post-scriptum